Essai Capelli Tempest 42

La mer en grand !

A bord d’un tel semi-rigide, l’horizon se fait plus concret et les destinations plus accessibles. Le nouveau Tempest 42 conjugue performances et confort pour le plus grand bonheur des chasseurs de mouillages idylliques.

Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR


 465 200 € avec 2 x Yamaha 450 ch
 13.07 m
 18
 49 nds
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Essai paru le 05/09/2024

Fiche technique

Longueur 13,06 m
Largeur 3,66 m
Diam. maxi des flotteurs 65 cm
Nbre de compartiments 8
Puissance maxi 900 ch (662,4 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 2 x 400 à 2 x 450 ch
Poids sans moteur 4400 kg
Rapport poids/puissance 5,9 kg/ch (avec les moteurs de l’essai)
Nombre de personnes 18
Couchage 2
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 700 l
Catégorie CE B
Constructeur Cantieri Capelli (Italie)
Importateur Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône)
Droits annuels sur la coque 573 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 1 612 €



On le savait, le chantier italien n’est pas avare de nouveaux modèles, mais l’on peut se montrer surpris de l’arrivée de ce Tempest 42 qui vient intégrer la Luxury Line (six modèles de 9 à 15 mètres) entre le T44 et le T40, sans pour autant remplacer ce dernier. Bel effort de segmentation de la gamme ! Voyons ce que peut apporter cette belle unité au sommet de gamme de Capelli…



 



Au ponton



A première vue, peu de chose diffère le T42 du T40, lancé au Salon de Cannes en 2016… A l’œil, l’augmentation de gabarit n’est pas flagrante : plus 16 cm en longueur, plus 12 en largeur. Par contre, quand les deux bateaux sont en présence l’un de l’autre, on note la ligne du pont plus tendue du T42, le design plus travaillé de sa console de pilotage et son volume accru. Les hublots sont aussi plus généreux. La banquette en U du carré est logiquement plus longue de même que la casquette du T-top. Sans oublier la différence de tarif : 50 000 € de plus pour le T42, avec les mêmes Yamaha 450 ch. Il est aussi une originalité que l’on ne trouve pas à bord du T40 : la cale arrière à double système (avec une seconde cale « gigogne » enduite de gel-coat brillant, destinée au matériel en contact avec l’eau : palmes, masques, amarres, défenses…) et qui s’ouvre en sens inverse de la marche, soit à partir de la plateforme de bain. L’ouverture de cette immense soute est bien sûr assistée par deux vérins commandés électriquement. Enfin, le T42 propose une cabine plus volumineuse. Voici, pour l’essentiel, les évolutions que l’on perçoit en visitant le nouveau venu…



 



Donc, ce que nous retiendrons en priorité, c’est que le T42 est logiquement plus spacieux, se situant toutefois plus près du T40 que du T44, ce dernier pesant 2 300 kg de plus et faisant 4,00 m de large (!), ce qui lui autorise une seconde cabine et le montage de trois V8 de 450 ch au lieu de deux !



 



Le surcroît d’espace du T42, en comparaison du T40, se ressent lorsqu’on prend place autour de la table du carré, laquelle sort électriquement du pont. Il est possible de pique-niquer à huit convives (six à bord du 40) assis sur l’élégante sellerie à motif matelassé. Un grand taud tendu par deux pylônes en fibre de carbone, vient ombrager la totalité du lieu, solarium (180 x 207 cm) y compris. Malgré les deux imposants V8 Yamaha, la plateforme de bain se montre assez spacieuse. Le douche, l’échelle intégrée et une prise de quai sont bien sûr de la partie. L’accès au cockpit se fait via l’un des deux plats bords qui encadrent le solarium. Le Flexiteek, impeccablement posé, sans atteindre la noblesse du teck véritable, apporte ses qualités d’antidérapant et son absence d’entretien. La compacité du leaning-post et du meuble cuisine, malgré ses deux hauts baquets avec demi-assise relevable laisse de larges espaces de circulation, à la différence des passavants qui encadrent la cabine, plutôt étroits (26 cm). Et surtout, dépourvus des mains courantes nécessaires pour sécuriser les déplacements vers le solarium avant (287 x 188 cm).



 



Pour ce qui est du poste de pilotage, la position derrière le joli volant sport gainé est très agréable, que ce soit assis ou debout avec la demi-assise relevable ou avec le cale-pieds moulé dans la cloison de la cabine. La visibilité vers l’avant est bonne également de même que la lisibilité du grand écran Raymarine (16 pouces) ainsi que de l’afficheur du Helm Master Yamaha et sa commande de pilote automatique. C’est un peu moins bien pour le copilote qui, assis, ne dispose pas de repose-pieds et doit se contenter d’une poignée inox trop étroite. Une fois sur le pont avant, on apprécie la surface de bain de soleil (5 m2) et son prolongement en position transat sur le rouf de cabine. La delphinière intègre le guindeau électrique avec commande filaire et l’ancre à poste sur un robuste davier basculant. Comme à la poupe, on dispose de deux taquets rétractables bien dimensionnés. Toutefois, on note l’absence de taquets de garde, à mi-longueur du pont, souvent bienvenus sur une unité de cette longueur, surtout lorsqu’on veut s’amarrer parallèle au quai ou sur catway…  



 



N’oublions pas de descendre dans la cabine… Le volume apparaît sensiblement plus important que dans le T40, avec une hauteur sous barrots de 1,94 m, à l’entrée, et de 1,83 m dans la salle d’eau (vasque de lavabo en verre, douche avec caillebotis, WC marin électrique). Les grands hublots diffusent généreusement la lumière naturelle, et la nuit l’éclairage indirect apporte sa touche intimiste. Bien vu : la penderie comporte un tiroir qui, une fois ouvert, fait office de coiffeuse. De nombreux équipets attendent les effets de l’équipage. Sans oublier un petit frigo-tiroir, au pied du lit, pour se servir un rafraîchissement sans avoir à grimper sur le pont. Quant à la couchette elle offre des proportions « royales » : 200 x 174 cm !



 



En mer



Le T42 hérite de la carène du T40, mais cette dernière a été rallongée et navigue plus à plat que celle du T40. Par rapport à ce dernier, le nouveau venu accuse 500 kg de plus, ce qui a entrainé une répartition des masses différente avec un déplacement du poids vers l’avant et comme conséquence, une tenue de cap encore plus rigoureuse à la vitesse maxi, mais un pilotage moins attrayant. Dès la première accélération à bord du T42, on observe une quasi absence de cabrage. L’accélération, bien qu’un peu moins vive, est consistante et permet d’apprécier le punch des nouveaux Yamaha 450 ch. Les V8 accompagnent la montée en régime de leur tonalité ronde et grave. La mer défile de plus en plus vite et la houle résiduelle d’environ 1,50 m constitue un bon test pour apprécier l’équilibre serein du T42. Question V-max, nous échouons à une unité des 50 nœuds, barrière symbolique, s’il en est, pour un bateau de plaisance.



 



Un peu frustrant… mais Joël Bontoux, qui nous accompagne lors de chaque essai Capelli/Yamaha, tiens à nous rassurer : « C’est le numéro zéro du T42 (ndlr : comprenez le prototype). Nous l’avons mis à l’eau pour la première fois il y a deux jours. Le choix des hélices n’est pas définitif. Nous espérons 52 nœuds ». Soit trois de plus, ce qui ne devrait pas influer sur les sensations, mais avoir un petit impact positif sur les rendements moteurs. Précisons au passage que le T42 est aussi proposé avec deux Yamaha 400 ch. Les mêmes V8 de 5,6 litres, un peu « dégonflés », mais qui devraient largement faire le job. Au port, le joystick du Helm Master, couplé au propulseur d’étrave, simplifie les manœuvres.



 



Tel quel, notre T42 d’essai consomme 86,5 l/h à 3 500 tr/min pour une vitesse de 26,2 nœuds, tandis que 1 000 tr/min plus haut, la conso grimpe à 162 l/h pour 34,8 nœuds. Dans le premier cas, au régime le plus économique, le T42 dispose d’une autonomie de 190 milles, ce qui cadre parfaitement avec les exigences de la croisière, qu’elle soit côtière ou hauturière (dans une limite de 150 nautiques afin de conserver une bonne marge de sécurité). Oui, car rester en mer par-delà la tombée du jour, partir à la découverte de rivages lointains, accueillir des amis à bord sans compter, c’est tout le sel de la (grande) plaisance que peut vous offrir un semi-rigide de cette classe !



photo Capelli Tempest 42


photo Capelli Tempest 42


photo Capelli Tempest 42


photo Capelli Tempest 42


photo Capelli Tempest 42


photo Capelli Tempest 42


photo Capelli Tempest 42


photo Capelli Tempest 42


photo Capelli Tempest 42





Qualité de réalisation        

Comportement      

Performances        

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Le comportement marin sûr avec la puissance maxi
L’espace, tant sur le pont que dans la cabine
Le carré de pont très convivial
La table télescopique du carré intégrée au plancher
Le propulseur d’étrave couplé au Helm Masters
Quelques impacts secs dans la vague à haute vitesse
L’absence de mains courantes sur les flancs de la cabine
Les passavants un peu étroits pour un bateau de ce gabarit
L’absence de taquets de garde

Face a la concurrence…

Modéle Premium 42 Strider 13 Soleil 42
Marque BWA (Italie) Sacs (Italie) Salpa (Italie)
Imporlation Réseau de revendeurs Réseau de revendeurs Soleil Bleu Yachting (13 – La Ciotat)
Longueur 12,40 x 4,20 m 13,35 x 3,83 m 12,75 x 3,90 m
Nb de personnes 24 16 16
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix NC 468 000 € avec 2 x Mercury 400 ch 358 710 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 49,0 nds à 6 100 tr/min
Vitesse de croisière rapide 34,8 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 26,2 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 6,1 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 4,2 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 18,1 nds à 2 700 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 86,5 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 190 milles
Hélice de l'essai 16’’3/8 x 20’’ inox 3 pales