La gamme Eagle jusque-là cantonnée au marché des moins de huit mètres, accède d’un coup au celui des moins de 10 mètres. L’Eagle déploie ses ailes pour faire apprécier l’envergure de son cockpit et survoler les flots à 50 nœuds
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 9,9 m |
Largeur | 3,4 m |
Diam. maxi des flotteurs | 65 cm |
Nbre de compartiments | 7 |
Puissance maxi | 2 x 350 ch (512,2 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 200 – 2 x 300 ch |
Poids sans moteur | 2200 kg |
Rapport poids/puissance | 4,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 20 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 2800 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 580 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Brig (Ukraine) |
Importateur | AB Yachting (56 – La Trinité) Brig Med (13 – Aix) |
Droits annuels sur la coque | 178 |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 1440 |
Le chantier ukrainien soigne sa gamme Eagle en la dotant d’un modèle d’envergure puisque à la lisière des 10 mètres. Une longueur chère au marché italien qui compte nombre de semi-rigides juste en-dessous du décamètre, pour cause de fiscalité. Brig entend donc concurrencer les productions transalpines, ultra-dominantes sur le marché du semi-rigide de 10 mètres équipé confort. Sans atteindre le niveau de design et de finition des maîtres italiens, l’Eagle 10 ne manque pas d’atouts, à commencer par son habitabilité et son prix avantageux, même s’il convient de le mettre en perspective, la dotation standard n’étant pas généreuse.
Au ponton
Il n’y a pas à dire, le nouveau modèle amiral de Brig affiche de belles proportions et une silhouette élégante, en dépit de sa console-cabine qui dépasse nécessairement du flotteur. Ceci pour ménager une hauteur sous barrots décente (1,58 m) et une couchette de belles dimensions (200 x 139 cm). Ce grand couchage laisse même la place à un WC marin, à peine dissimulé sous un couvercle. Par contre, cet abri, malgré ses trois hublots, n’est pas des plus lumineux. Avant de s’endormir, on laissera volontiers la porte ouverte… Mais, cette cabine même sommaire dans son exécution, a le mérite d’étendre singulièrement le programme de l’Eagle 10, puisque, avec sa kitchenette extérieure bien équipée (évier, réchaud deux feux gaz, plan de travail avec planche à découper et frigo), elle permet d’envisager de petites croisières… Pour la douche, il faudra se rendre sur la plate-forme de bain (pas encore montée sur notre bateau d’essai). En revanche, le volume de rangement n’est pas son point fort, si l’on exclue la cabine, qui peut évidemment faire office de lieu de stockage pour les sorties à la journée… Autrement, il ne reste plus que la soute arrière, de surcroît peu profonde. Le coffre avant n’est en fait que la trappe de visite du mouillage pour accéder à l’ancre « traversante », qui vient se loger dans son écubier, à l’étrave. A ce sujet, on s’étonne du fait que les commandes de guindeau déportées soient éloignées de de la pointe avant, rendant impossible la surveillance directe de la remontée de l’ancre.
Parmi les points forts de l’Eagle 10, on peut également mentionner la facilité des déplacements à bord, grâce à de larges passavants (34 cm de chaque bord), le passage latéral arrière vers la plate-forme de bain, accessible à l’aide de deux petites marches, et les espaces entre le solarium avant et le coffre, ainsi qu’entre les deux banquettes arrière lorsque la table n’est pas à poste. A propos de banquettes, on note le nombre généreux de vraies places assises, notamment en configuration dînette, avec sept places autour de la table, auxquelles s’ajoutent les deux places du siège de pilotage et les deux places sur le rouf de cabine, où il est possible de s’adosser à la console. Toujours dans le domaine du confort, l’extension du solarium avant offre 262 x 123 cm de matelas !
Comme l’Eagle 780, le 10 est doté de flotteurs en tissu Orca Carbon de Pennel & Flipo. Hormis ces deux grands semi-rigides, les autres Brig se contentent de tubes en PVC.
Toutefois, on relève quelque lacune dans le domaine de l’accastillage, avec des taquets avant sous-dimensionnés, ainsi que le placement à revoir de la poignée pour le copilote trop éloignée pour lui offrir une prise efficace. Il manque également des mains courantes sur les flancs du leaning-post et de la console-cabine. Quelques détails de finition mériteraient également d’être améliorés, comme les nombreuses vis apparentes (cabine, dessous de couvercles), la coupe de la sellerie perfectible, la porte de la cabine qui joint mal…
En mer
Les quelques Brig que nous avons pu essayer naviguent tous bien. Le nouvel Eagle ne fait pas exception. Sans recourir à une carène en V profond, le V évolutif de l’Eagle 10 assure un confort satisfaisant dans une houle résiduelle de près de 80 cm pimentée d’un petit clapot. C’est le cas en vitesse de croisière, comme au plein régime des deux gros V6 Suzuki de 300 chevaux chacun. Et la mer défile rapidement, car le semi-rigide ukrainien nous a gratifié d’un 50 nœuds tout rond ! Une perf édifiante pour un bateau de ce gabarit, même avec 600 chevaux aux fesses. Ce qui est aussi plaisant, c’est la progressivité et la sérénité avec lesquelles ce grand semi-rigide navigue à vive allure. A sa barre, on se sent très rapidement en confiance, que ce soit en ligne droite bien trimé à la recherche de la vitesse maxi (et il en faut du trim pour commencer à faire vivre cette carène !), avec une tenue de cap imperturbable, ou en virages serrés, même en ayant la main lourde sur les gaz. Dans ceux-ci, l’Eagle 10 dessine des trajectoires précises, malgré une légère glisse sans doute liée à la gîte intérieure modérée, mais ne fait pas ventiler ses hélices, conservant un bon pouvoir de réaccélération. Cette dernière est assez impressionnante et se traduit d’ailleurs pas de bons chronos, déjaugeant en à peine plus de trois secondes et doublant les 20 nœuds en moins de cinq… Côté consommation, le meilleur rendement moteur se situe à 3 500 tr/min avec un demi mille parcouru par litre consommé à 28,1 nœuds, un très bon ratio pour une cavalerie de 600 chevaux, et de surcroît avec une vitesse de croisière qui ne traîne pas en route ! Malgré ses performances de haut niveau, l’Eagle 10 est proposé avec 100 chevaux de plus… A notre humble avis, il n’en n’a pas besoin.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Elegance 10 | Tempest 1000 WA | 996 |
---|---|---|---|
Marque | Black Fin (Etats-Unis) | Capelli (Italie) | Master (Italie) |
Imporlation | Brunswick Marine in France (17 – La Rochelle) | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) | Réseau de revendeurs |
Longueur | 9,95 x 3,56 m | 9,60 x 3,30 m | 9,96 x 3,36 m |
Nb de personnes | 20 | 18 | 22 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 164 620 € avec 2 x Mercury 300 ch | 181 190 € avec 2 x Yamaha 300 ch | 107 880 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 50,0 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 37,3 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 28,1 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,3 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,9 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,7 nds à 2 200 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 58 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 9 heures |
Hélice de l'essai | 15’’ x 20’’5 inox 3 pales |