*Pressé d'étoffer sa gamme de semi-rigides, Ranieri vient d'ajouter six nouveaux venus aux quatre modèles apparus l'an dernier, dont ce 26 Sport. Elégant, confortable et performant, ce semi-rigide bien équipé arrive sur le marché fort d'un rapport qualité/prix intéressant.*
Texte et photos Philippe Leblond
Nouveau de cette année, le Cayman 26 Sport conserve un dessin très voisin de celui de ses petits frères de 19, 21 et 23 pieds, à commencer par sa "charte graphique", avec flotteurs noirs et blancs et sellerie grise et noire (perle et noire en option). Simple et de bon goût. Le tout servi par une finition de belle facture, que ce soit pour ce qui est du polyester sans défaut ou des tubes proprement assemblés. La sellerie aussi est élégante, malgré quelques plis dus à une mousse qui a le mérite d'être plus confortable que celle très ferme, souvent adoptée par les concurrents, pour l'avantage qu'elle a de faciliter son habillage.
Cohérent et fonctionnel, le plan de pont n'en demeure pas moins assez conventionnel avec son découpage en trois zones. A la poupe, un tableau arrière supportant de petites plates-formes de bain (notez l'échelle encastrée grâce à une réserve dans le moulage) dépassant légèrement l'extrémité arrondie des flotteurs, une banquette laissant un passage latéral pour faciliter l'accession au cockpit et pouvant se convertir en solarium (son dossier rabattable constitue une deuxième rallonge), ou en dînette avec l'aide d'une table amovible et de la banquette, adossée au leaning-post, qui lui fait face. Au centre, avec le poste de pilotage, où la console plus petite que celle de la version 26 Sport Touring (qui sert d'abri à un WC), ménage de larges passavants et dispose d'un siège monoplace sur sa face avant, tandis que le leaning-post (pas tout à fait biplace) intègre un petit évier flanqué d'un plan de travail. Enfin, à l'avant, le grand solarium avec rallonge recouvre intégralement un immense coffre gel-coaté brillant, offrant un beau volume de rangement, et un coffre à mouillage surplombé d'un petit socle polyester supportant un davier et deux solides taquets inox. Plusieurs options peuvent compléter cette dotation standard, parmi lesquelles un roll-bar avec bimini, une douchette (réservoir 60 l), une plaque de cuisson, un frigo, un mât de ski, la stéréo, l'éclairage sous-marin, un plancher en teck…
*Des accélérations de dragster*
Notre essai s'est déroulé en rade de Gênes par mer agitée (80 à 100 cm) sous un vent de 3 à 4 beauforts et par une température de 18°. Avec deux personnes à bord et le plein de carburant, nous avons atteint 43 nœuds au GPS, une valeur moyenne pour ce type de semi-rigide, mais satisfaisante si l'on considère la puissance installée : 250 chevaux. C'est pourtant le maximum autorisé sur le tableau arrière du 26 Sport, alors que des semi-rigides concurrents s'autorisent 300, voire 350 ch. Par contre, en jetant un œil au compte-tours (5 800 tr/min pour une fourchette motoriste qui va de 5 000 à 6 000 tours), on peut penser qu'une hélice plus longue aurait sans doute apporté un peu de vitesse supplémentaire sans poser de problème de vivacité, sachant que du côté des accélérations, le Yamaha a fait plus que le "job", avec des chronos de dragster. Ce qui nous fait penser finalement que, malgré son poids important (plus de 1 500 kg en ordre de marche), ce Cayman pourrait se contenter d'un 200 ch. Si l'on regarde les régimes intermédiaires, on constate des rendements moteur de bon niveau malgré cette hélice tirant un peu court : 0,89 mille par litre à 21,3 nœuds, c'est bon, tout comme 0,72 m/l à 30,1 nœuds. ET, à ces régimes de 3 000 à 4 000 tr/min, le V6 japonais sait ce faire discret pour rendre agréables les longues randonnées.
Au plan du comportement, le 26 Sport monte rapidement en régime, faisant preuve d'une bonne glisse, mais pour s'aérer, sa carène réclame une bonne dose de trim positif. L'équilibre général (longitudinal et latéral) reste sain, que ce soit face à la vague, de travers ou d'arrière. Le confort a été satisfaisant dans la mer capricieuse qui accompagnait notre essai. Maniable et facile de prise en main, le Cayman fait preuve de précision et d'un bon équilibre en virages rapides, sans déclancher de ventilation, même lorsqu'on braque court et conserve un niveau de gaz élevé. Un bémol tout de même : la carène ne défléchit pas efficacement les embruns, notamment en virage, un défaut sans doute dû au dessin des virures, constaté sur d'autres modèles Cayman.
Au ponton
Il n'y a pas à dire, le Cayman présente bien. Son cockpit spacieux laisse la part belle au confort, avec deux solariums convertibles en dînettes à l'heure de l'apéritif, de nombreuses places assises et une kitchenette (en ayant recours aux options). Le poste de pilotage est plus compact que sur la version Sport Touring et la surface du tableau de bord s'en ressent (impossible d'intégrer un combiné avec un écran de bonnes dimensions), de même que la protection réduite procurée par la console lors des sorties par temps frais. On n'y trouve pas non plus l'indispensable vide-poches… En revanche, la position de pilotage est agréable. Notre bateau d'essai est proposé en package avec le Yamaha F250 contre 53 900 €.
En mer
Avec le Cayman 26 Sport, on peut envisager de longues balades en équipage. Ses allures de croisière demeurent relativement économiques, et l'autonomie au meilleur rendement atteint 167 milles à 21,3 nds. De quoi assurer sans crainte une traversée Hyères/Ajaccio en calant l'aiguille du compte/tours sur 3 000 tr/min. L'énorme couple du V6 Yamaha qui cube 4,2 litres procure des accélérations fulgurantes, sanctionnées par un 0 à 20 nœuds en 3"6, le déjaugeage étant exécuté en 2"6 ! D'où la possibilité d'opter pour une hélice plus longue (une 20" peut-être ?) permettant de gagner en vélocité au bénéfice du ratio vitesse/distance parcourue.