Essai Ranieri Cayman 31 Sport Touring

Service compris !

Confortable, rapide, soigné, le plus grand des Cayman bénéficie de la longue expérience du chantier italien en matière de bateaux open. Son plan de pont, bien agencé, se montre généreux en équipements de confort, mais il n’aurait pas besoin de toute cette puissance pour se montrer performant en navigation.

Texte et photos Philippe Leblond


 130 000 € avec 2 x Mercury Verado 300 ch 4T
 9.4 m
 24
 50,4 nds
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Essai paru le 06/02/2017



Depuis longtemps spécialisé dans la production de coques ouvertes à usage familial, le chantier calabrais n’a pas mis longtemps à échafauder une gamme de semi-rigides copieusement équipée. Le confort n’est pas une notion secondaire chez Ranieri, comme le montre ce sommet de la gamme Cayman. Après l’élaboration, en accéléré (à peine plus de deux ans), de 11 modèles allant de 5,40 à 9,40 m, le constructeur a « levé le pied ». Ce 31 pieds, le plus grand de sa ligne gonflable, est apparu fin 2015, dans la seconde vague de modèles. L’importateur nous avait convié pour un essai en bonne et due forme, lors du Salon de Gênes.

*Sept mètres carrés de bain de soleil !*

Tiré à quatre épingles, le Cayman 31 Sport Touring faisait bonne figure au quai de la Marina Uno de l’exposition transalpine. Le style sobre et sans faute de goût (flotteur noir et blanc, sellerie gris perle), l’architecture classique et équilibrée, avec un poste de pilotage en position centrale, autour duquel s’organisent deux espaces de détente, livre d’emblée une impression d’harmonie. L’un des détails, suffisamment rare pour être souligné, est la présence à bord de trois échelles de bain : une dans chaque plate-forme et une à la proue, sur la delphinière, afin de faciliter la remontée à bord lorsque le bateau est « beaché » et qu’on ne veut pas mouiller ses Docksides. Le mouillage, traversant l’étrave, avec une ancre à poste dans son écubier, cette échelle ne gêne pas la manœuvre.

Pour ce qui est de la conception, orientée confort mais n’oubliant pas la fonctionnalité, le Cayman 31 recueille de nombreux bons points, se montrant bien en phase avec sa destination première, à savoir un usage familial ou collectif, pour profiter au mieux du temps passé au mouillage, sans négliger le confort en navigation. Cela commence par l’aisance à se déplacer à son bord, grâce à de larges passavants, à la petite coursive latérale arrière (coussin de banquette amovible) pour rejoindre les plates-formes de bain, et un espace suffisant pour tourner autour du poste de pilotage pourtant volumineux. Cela n’empêche pas le Ranieri d’offrir de nombreux rangements dans les coffres contremoulés, huit vraies places assises en navigation (on peut en ajouter quatre sur les flotteurs par beau temps), deux spacieux solariums pouvant se transformer en deux coins repas à l’heure du pique-nique (cinq convives à la poupe + quatre à la proue). Autre détail qui nous plaît : le rangement spécifique pour le cabriolet, dans une gorge autour de la banquette arrière, ce qui permet de se passer de roll-bar, accessoire non seulement cher, mais souvent encombrant et disgracieux . De même, le capitonnage sur les angles des coffres avant latéraux, pour éviter de se meurtrir les tibias. Une attention que nous n’avons pas encore vue sur d’autres semi-rigides…

Par ailleurs, le niveau d’équipement de série est tout à fait remarquable eu égard au prix de vente. Le guindeau électrique, le WC marin, le frigo « tiroir » (dans la console, comme le WC), la rallonge de solarium avant, la douchette et son réservoir, le réchaud à gaz et l’évier (tous deux situés au dos du leaning-post qui peut aussi accueillir un second frigo en option), la direction hydraulique sont inclus dans le prix de départ… Une belle dotation qui peut être enrichie par l’acquisition de quelques options comme les deux tables de pique-nique, le bimini, le mât de ski, et pour ceux qui soignent les apparences, du teck pour les plates-formes de bain, l’éclairage de courtoisie du cockpit et les leds sous-marines pour les mouillages nocturnes.

*Deux 250 chevaux seraient amplement suffisants*

Notre « terrain de jeu » se situait face à la Fiera di Genova, autrement dit dans la baie de Gênes, sous un ciel menaçant. Un peu de pluie, un vent soutenu (3 à 4 beauforts), et un solide clapot approchant un mètre. Pas de quoi contrarier plus que ça la longue coque du Cayman 31 passant assez confortablement dans la vague, aux allures de croisière. Et ces dernières sont plutôt élevées, compte tenu de la puissante motorisation de notre modèle d’essai, avec deux Verado totalisant 600 chevaux ! Soit le maximum applicable selon le chantier italien. Effectivement, avec cette énorme cavalerie le pilote ne manque pas de latitude, de 23 à 38 nœuds, pour se mettre au diapason du plan d’eau et signer des rendements relativement économiques. Bonne nouvelle concernant le meilleur rendement, il se situe à 3 000 tr/min, soit à 23,7 nœuds. Un rythme quasi idéal pour ce bateau appelé à naviguer dans le clapot méditerranéen tout en préservant le confort de l’équipage, sans pour autant se « traîner ». Un bémol toutefois à ce comportement : lors des ralentissements, l’étrave soulève une écume importante sans la défléchir suffisamment, arrosant de temps à autres l’équipage…

Toujours au plan du comportement, on constate une belle aisance en virage, même en mode sportif, avec des trajectoires précises, assorties d’un grip puissant et régulier. Et même lorsqu’on braque très serré, les deux Verado conservent toute leur motricité pour relancer. Donc, attention de ne pas remettre brusquement les gaz volant braqué, il y a quand même 600 chevaux ! Ce comportement sain, on le retrouve à peu près dans toutes les circonstances, sans pouvoir éviter un léger roulis à haute vitesse avec mer par le travers, lorsqu’on monte le trim. Il est vrai qu’avec une telle puissance, le Cayman 31 nous a semblé légèrement surmotorisé. Avec 50,4 nœuds à plein régime, il faut avouer que la vitesse est impressionnante… Une paire de 250 chevaux serait amplement suffisante.



photo Ranieri Cayman 31 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 31 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 31 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 31 Sport Touring


photo Ranieri Cayman 31 Sport Touring





Conclusion Le plus grand des Cayman s’inscrit parfaitement dans le registre du semi-rigide luxueux et confortable, destiné à raccourcir les distances d’un mouillage idyllique à un autre, afin de mieux profiter des escales ensoleillées. Pour cela, il offre un équipement de pont complet et des performances de premier ordre, tant en vitesse qu’en autonomie. Et, à notre avis, avec 100 chevaux de moins, le 31 Sport Touring conserverait un niveau de performance très acceptable, tout en se montrant plus économique.




05
01
02 Concurence 06
je suis la