Essai Tornado 5.4 MP

Du clan des durs à cuire

La famille des semi-rigides de l'école britannique n'aime pas les faux-semblants. Ce Tornado est "cash", que ce soit dans son apparence ou son comportement rigoureux. Mais de la rigueur naît parfois le plaisir, et aux commandes du 5.4 HP le pilote passe de bons moments !

Texte et photos Philippe Leblond


 Prix : 11 874  € coque nue et sans moteur (tarif 2016)
 5.55 m
 8
 30,0 nds avec Yamaha 60 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 105 Janvier/Février 2015



Ce petit semi-rigide au look professionnel masque difficilement ses origines anglaises. En effet, le chantier britannique a été racheté en 2008 par le distributeur de la marque au Danemark. Les Tornado sont donc devenus Danois, mais leur philosophie n'a pas changé pour autant, avec cette conception spartiate et à la demande, pas vraiment faite pour parader dans les marinas sélectes. Et pour cause, l'essentiel de la clientèle de la marque vient du monde professionnel (sauvetage, marine militaire, charter tourisme, école de voile, clubs de plongée…). Pour autant, certains plaisanciers avertis ne jurent que par ce genre de semi-rigides, durs au mal, aptes aux navigations "tout-temps", et laissant à l'acquéreur la possibilité d'équiper le pont en fonction de l'usage désiré. Le 5.4 de notre essai est le plus petit modèle de la série High Performance qui en comprend sept, jusqu'à l'impressionnant 12 mètres, la plus grosse unité produite chez Tornado, dont la production a émigré en Chine, dès 2005.
Construire robuste est l'une des priorités de Tornado qui utilise un mixte de polyester et de Vinylester pour la stratification de ses coques, afin de construire rigide et léger, et exclusivement un tissu Polyuréthane pour ses flotteurs, matériau particulièrement résistant. Ensuite, un catalogue d'accessoires bien fourni en consoles, sièges en tout genre (jockeys, à amortisseur, bolsters…), accastillage (roll-bar, bitte d'amarrage, taquets, rack à bouteilles…) et coffres de différents formats, permet au propriétaire de "customiser" son cockpit comme il l'entend.
Amarré à l'un des pontons de l'école de Voile d'Hyères, notre petit Tornado fait dans la simplicité, avec une console étroite et dépourvue de pare-brise, un siège jockey et un coffre vissé sur le plancher, dans la partie arrière. La nourrice de carburant est, pour sa part, calée entre le flotteur tribord et l'un des deux renforts en forme d'équerres du tableau arrière, lesquels encadrent un puisard pour éviter que l'eau résiduelle ne vienne balayer le pont. Il est bien sûr possible d'opter pour un réservoir optionnel fixe, de 60 litres ou plus. Deux nables de grand diamètre assurent la vidange rapide du pont en cas (peu probable) d'enfournement, ou d'averse. Sur cet exemplaire, pas de coffre de mouillage, mais une baille tapissée de caoutchouc.
Voyons comment se comporte ce Tornado d'entrée de gamme, modestement motorisé, avec un Yamaha 60 ch… La jetée du port varois est assez loin derrière nous, alors je pousse franchement l'accélérateur. On ne peut pas dire que le bateau bondisse en avant. Malgré un cabrage modéré, la reprise d'assiette est très progressive, et il faut presque 7 secondes pour atteindre les 20 nœuds avec seulement deux personnes à bord. Mais, une fois lancée, la carène du Tornado se met à vivre, se montrant réactive aux mouvements de barre, aux remises de gaz et aux réglages de trim. Le plaisir de pilotage est omniprésent avec ce bateau, en dépit de cette puissance basse, puisque la puissance maxi applicable est de 100 chevaux. On se régale, grâce à l'assiette parfaitement équilibrée (vérifié lors de sauts sur le sillage d'une vedette de 10-11 m) et la tenue de cap impeccable dans le clapot de 50 cm, sur lequel il passe tout en souplesse, sans impacts. Et c'est aussi le cas en virages, quel que soit l'angle de braquage, grâce à une carène qui s'inscrit avec spontanéité en entrée, s'incline franchement à l'intérieur et fait preuve d'une accroche sans faille, pour ressortir en pleine accélération, grâce à une bonne motricité. La ventilation de l'hélice n'apparaît que lorsqu'on braque très court et que l'on remet les gaz sans ménagement. En résumé, le Yamaha 60 ch constitue un bon choix pour un équipage réduit, mais il faudra opter pour 70 ou 80 ch si l'on veut naviguer en charge, sans trop solliciter le moteur. En revanche, avec un 100 ch, compte tenu du rapport poids/puissance affûté (5 kg ch), et d'une V-max qui devrait approcher les 40 nœuds, ça risque d'être un peu chaud !



photo Tornado 5.4 MP


photo Tornado 5.4 MP


photo Tornado 5.4 MP


A bord de ce Tornado, le tour du propriétaire ne prend pas l'après-midi ! Le plancher, de plain-pied, avec son antidérapant projeté ne déborde pas d'équipements. Cela permet de se mouvoir facilement de la poupe à la proue, ce que devraient apprécier les pêcheurs et les plongeurs. Si vous avez besoin de rangement, n'hésitez pas à piocher un coffre dans le catalogue du constructeur, car l'étroite console et le siège jockey restent très limités dans ce domaine. Un bon point pour le petit vide-poches en filet ! Par contre, on peut se montrer surpris de n'y trouver une bitte d'amarrage et un guide pour le mouillage…




Malgré la puissance modeste (60 ch) au regard du maxi mentionné sur la fiche technique (100 ch), le Tornado 5.4 HP délivre un pilotage attractif et de bonnes sensations grâce à sa carène au comportement rigoureux et confortable dans la clapot. Le sentiment de sécurité est d'autant plus présent que, même sollicité à fond de ses capacités avec ce moteur, le Tornado demeure sain et sûr. Il pourrait être tentant de monter un hors-bord plus gros, mai tel quel, il se tire très bien d'affaire avec un équipage réduit. Son rythme naturel en croisière se situe autour de 20 nœuds à 4 000 tr/min, une allure à laquelle, il se montrera peu gourmand en carburant. Cela dit, si vous envisagez des sorties loin de vos bases, remplacez la nourrice de base par un réservoir fixe




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