Essai Tornado 4,8 MP

Tout feu tout flamme

Ce poids léger possède un punch redoutable et du tempérament à revendre. Un 50 chevaux suffit amplement à assumer le programme auquel il est prioritairement destiné : pêche, chasse sous-marine, baroud… Et, malgré ses modestes dimensions, il s'avère très marin.

Texte et photos Philippe Leblond


 10 314 € coque nue (tarif 2016)
 4.85 m
 8
 30,1 nds 
avec Yamaha 50 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 107 Mai/Juin 2015



Ah, on ne s'ennuie pas aux commandes de ce petit Tornado ! C'est pourtant le modèle le plus petit du constructeur danois, mais son peps, lui, ne l'est pas. Et point n'est besoin d'opter pour la puissance maxi autorisée, au sujet de laquelle nous émettons d'ailleurs quelques réserves. Compte tenu de la vivacité que procure le Yamaha 50 ch lorsqu'on se trouve seul ou deux à bord, il est un peu délicat d'envisager d'y ajouter 20 chevaux… Les 70 chevaux ne trouvent justification à nos yeux que dans le cas où l'on navigue régulièrement à pleine charge (petite famille ou groupe de plongeurs). Ce sera la possibilité de conserver, avec armes et bagages, un niveau de performance sensiblement équivalent à celui que nous avons obtenu ici avec le 50 ch.
Moteur à plein régime et bien trimé, notre GPS a délivré une V-max de 30 nœuds, un résultat satisfaisant avec un tel ensemble. Et comme, malgré son V profond, le Tornado est capable d'hydroplaner dès 10 nœuds (3 000 tr/min), il est possible d'établir les allures de croisière à 17,5 nœuds en mode "éco" et 24,6 nœuds quand on est pressé. Dans cette fourchette de régime comprise entre 3 500 et 4 600 tr/min, on devrait pouvoir compter sur une consommation comprise entre 5 et 10 l/h, avec une autonomie qui, avec la nourrice de base de 25 litres, risque de se révéler un peu juste pour ceux qui doivent avaler des milles. Pour eux, Tornado propose un réservoir fixe optionnel de 60 litres (890 €), gage de tranquillité.
Dès la première pression sur l'accélérateur, on comprend que la légèreté du Tornado est sa meilleure alliée. Avec 20 chevaux de moins que la puissance maxi autorisée, il bondit hors de l'eau avec une belle spontanéité, quasiment sans inertie, pour planer dans un délai de trois seconde, en dépit d'un cabrage prononcé. Et l'accélération se poursuit énergiquement jusqu'à 4 500 tr/min. Ensuite, la levée de trim s'impose pour lui faciliter l'obtention du régime maxi. Pour avoir repris les commandes, seul à bord, je peux vous dire qu'il ne faut pas plus de puissance que 50 ch pour se faire plaisir à la barre, mais aussi pour conserver une stabilité correcte, le roulis se faisant déjà sentir au-delà de 5 000 tr/min. Reste que le comportement est sain et homogène, notamment en virage appuyé, où les petites unités bien motorisées ont parfois du mal à passer toute la puissance sans compromettre leur équilibre. Le Tornado enroule avec une gîte intérieure importante mais fluide, malgré un grip tenace. Bonne note également pour cet élève turbulent, concernant le confort de navigation sur un clapot de 40/50 cm. L'absence de plus grosses vagues n'a pas permis, hélas, de se faire une idée de son équilibre lorsque l'hélice sort de l'eau…
Le 4.8 MP (pour Multi Purpose, multi usage en français) présente, en bon RIB d'origine britannique, une coque acérée et étroite, ceinte d'un flotteur à terminaisons coniques, bien doté en lignes de vie et renforts d'assises. Comme pour tous les Tornado, ses tubes sont confectionnés en Polyuréthane, gage de solidité et de longévité. Ce tissu enduit est très prisé des constructeurs de pneumatiques à usage professionnel. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le cockpit n'a pas vocation à faire de l'oeil aux "marins du dimanche". Le pont de plain-pied est composé d'un robuste plancher en bois renforcé de fibres de verre, posé sur les renforts de coque. Le tableau arrière est rigidifié par de grandes équerres et percé de deux généreux nables, assurant une évacuation rapide du cockpit. De manière très classique, ils se ferment en relevant les manchons souples dont la garcette sera frappée sur taquet coinceur. Dans la pointe avant on trouve une baille à mouillage ouverte (appréciée des plongeurs ou pêcheurs), mais un coffre est proposé en option (865 €). Contrairement à nombre de semi-rigides d'origine anglaise, le Tornado offre une bonne stabilité à l'arrêt, la moitié arrière de ses flotteurs étant au contact de l'eau. La console jockey monoplace offre une bonne position de conduite et un peu de rangement, faisant apprécier ses deux vide-poches.



photo Tornado 4,8 MP


photo Tornado 4,8 MP


photo Tornado 4,8 MP


photo Tornado 4,8 MP


AU PONTON
Certes, le pont du Tornado est plutôt du genre spartiate. Mais ce "châssis" présente l'attrait de pouvoir recevoir des équipements à la carte. Parmi les accessoires optionnels, le coffre en polyester placé à l'arrière (600 €) autorise un supplément de rangement, car la console jockey ne peut pas accueillir grand-chose lorsqu'elle abrite déjà la nourrice. La console jockey monoplace est, elle, facturée 1 250 € (tout de même !), et sans pare-brise. En revanche, elle offre un peu de rangement (elle peut abriter la nourrice si l'on n'a pas opté pour le réservoir fixe) et deux petits vide-poches, l'un en filet situé sous le volant, l'autre avec couvercle étanche, au sommet. Le mât de remorquage (670 €) est aussi une option pertinente, permettant à la fois d'amarrer le bateau et de tracter un skieur. Mais, avec tous ses suppléments, le prix coque nue a vite fait d'enfler, puisque l'on approche les 14 000 €.




EN MER
Pilotage ludique, performances satisfaisantes, il ne faut pas plus de 50 chevaux au plus petit des Tornado pour exprimer ses qualités nautiques. On devrait même dire "marines", car sa carène en V profond ne craint pas de naviguer sur du clapot, limitant au maximum les impacts, même à pleine vitesse, pour préserver le confort des passagers. Malgré ses moins de cinq mètres, le 4.8 MP navigue comme un semi-rigide de taille plus importante. Son "toucher de mer" est excellent, tant en termes de plaisir à la barre que d'efficacité. A l'aise dans toutes les figures du pilotage (pour les sauts, on ne peut pas dire car, la houle était absente) que ce soit pleins gaz en ligne droite, ou en négociant les virages sur l'aile, son comportement est homogène. En tout cas, avec cette puissance. Car avec un 60 ou un 70 chevaux, seul à bord, l'équilibre ne sera sans doute pas le même…




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