Essai Wimbi Boats W9

Ambiance limousine

Ce grand semi-rigide australien ne manque ni de personnalité, ni d'atouts pour séduire les amateurs de sorties en mode "dolce vita". Le confort dispensé à bord, tant en navigation qu'au cœur des criques ensoleillées, lui permet de compenser une notoriété naissante. Cette version hors-bord s'ajoute à celle in-board essayée l'an dernier.

Texte et photos Philippe Leblond


 89 426 € avec 2 x Mercury Verado 200 ch 4T (tarif 2016)
 9.0 m
 18
 42,4 nds
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Essai paru le 06/05/2016



Présente sur le marché français depuis à peine plus d'un an, la marque Wimbi est en recherche d'image de marque pour véritablement concurrencer les "cadors" sur le segment du grand semi-rigide tout confort. Mais à défaut de posséder la légitimité des Capelli Tempest, Joker Boat, Lomac, Nuova Jolly et autres Sacs, il arrive sur un marché méditerranéen très concurrentiel, avec un dessin audacieux et un sens de l'accueil indéniable. Sans parler d'un tarif des plus attractifs ! Le fait de ne pas copier servilement les leaders italiens qui font référence est tout à son honneur, d'autant que son esthétique est plutôt flatteuse. Il est à noter que cette version hors-bord bimoteur vient en complément du Wimbi W9i doté d'une motorisation in-board (voir essai sur le site ou dans Pneu Mag n°106). Mais, commençons par le tour du propriétaire…

*Un agencement de pont très séduisant*

La première sensation lorsqu'on embarque sur le Wimbi, c'est une impression d'espace. Une impression à laquelle succède rapidement une seconde : la notion de confort, partout présente. Ceci grâce à un partage subtil des volumes accordés aux trois zones qui composent le cockpit. D'abord la poupe avec une plate-forme de bain étonnamment spacieuse pour un bimoteur hors-bord. Un espace gagné grâce à une chaise moteurs en aluminium qui déporte les deux Mercury loin en arrière, libérant ainsi une place appréciable pour profiter des joies de la baignade (échelle, douchette), ou se préparer à son aise pour une session de ski ou de wakeboard. Notons aussi l'arceau polyester haut perché, permettant d'accéder au cockpit sans trop avoir à se courber. Puis vient la zone centrale, composée d'une volumineuse console de pilotage et d'un leaning-post biplace qui abrite une petite cuisine (évier et réchaud, le frigo étant placé sous le siège devant la console), bien regroupée au centre du pont et laissant de larges passages latéraux. Pourtant, sans en avoir l'air, la console réussit le tour de force d'accueillir un WC (marin ou chimique) ainsi qu'une douche pouvant être utilisée debout ! Enfin, la zone avant, avec une proue dans laquelle le solarium se convertit en un carré ultra confortable, grâce à sa grande table (qui n'est autre que le complément de bain de soleil) cernée par une banquette offrant un dossier capitonné, et par le siège biplace sur la face avant de la console. De quoi pique-niquer à sept personnes !

Avant de parler accastillage, revenons un instant vers la poupe où, lorsque le grand capot est fermé, on ne devinerait pas qu'il soit possible d'aménager dans la soute une couchette double dans de bonnes conditions (195 x 135 cm). Equipets et spots de lecture n'ont pas été oubliés, de même qu'une prise allume-cigare permettant de recharger téléphones mobiles et autres appareils nomades. Ainsi paré, le W9 est en mesure d'inscrire la petite croisière côtière à son programme…

Il convient aussi de féliciter le chantier australien pour l'accastillage, même si chez Pneu Mag nous ne sommes pas "fans" des taquets repliables. L'échelle de bain télescopique s'efface dans une réserve de la plate-forme, flanquée de deux anses assurant une remontée à bord facile et sécurisée. Bien vus aussi la présence du jet d'eau permettant de rincer le pont (les amateurs de pêche n'auront plus de scrupules !), la main courante de console à laquelle peuvent se tenir d'éventuels passagers assis sur les flotteurs. Enfin, n'oublions pas le guindeau électrique avec sa double commande (tableau de bord et locale) pour manœuvrer l'ancre à poste dans un écubier d'étrave.

*Un peu plus de puissance SVP !*

Malgré son gabarit imposant et son identité plus farniente que sportive, le W9 surprend par ses qualités dynamiques qui le rendent à la fois sympa à piloter et facile à apprivoiser. Avec son duo de Verado 200 ch, il fait preuve d'un équilibre remarquable, comme nous avons pu le vérifier en virages, ou à haute vitesse, dans un restant de houle d'environ un mètre. Quelques petits décollages avec assiette bien plate et réception bien en ligne attestent d'une bonne "balance". De même, qu'au régime maxi en trimant les moteurs jusqu'à l'excès, la carène ne donne aucun signe de roulis. Cette aptitude à bien franchir la houle, autant que le clapot de 50 cm qui s'est invité en fin d'essai, se doublent d'un confort remarquable. La souplesse de passage, avec la quasi absence d'impacts, même à vive allure, augure d'un comportement hauturier qui devrait le destiner à sortir pour de longues balades et sans trop tenir compte des conditions météo. A son bord, l'équipage ne devrait pas être mis à rude épreuve, surtout à mi-régime avec une vitesse idéale de 25,3 nœuds à 4 000 tr/min, un rythme auquel les Verado savent se faire doux à l'oreille. C'est d'ailleurs à ce régime que le Wimbi signe son meilleur rendement avec, à la clé, une autonomie de plus de 200 nautiques.

Sans se montrer sportif, le W9 se montre plaisant à piloter. Toutefois, on aimerait bien un peu plus de chevaux, car le poids annoncé (1 500 kg sans moteurs) nous semble en dessous de la vérité. D'ailleurs, une homologation est en cours pour lui permettre de monter le colossal hors-bord V8 de Seven-Marine, développant 557 chevaux ! Avec les 400 chevaux disponibles lors de notre essai, la V-max de 42 nœuds nous a laissés un peu sur notre faim… Cependant, il convient de relativiser puisque sans antifouling, le Wimbi devrait tutoyer les 45 nœuds, et que la vitesse pour la vitesse ne figure pas dans son cahier des charges. Notons que cette version hors-bord est déjà nettement plus performante (surtout en accélération) que celle in-board de notre essai de l'année dernière, clairement sous motorisée avec le Mercruiser 300 ch.



photo Wimbi Boats W9


photo Wimbi Boats W9


photo Wimbi Boats W9


photo Wimbi Boats W9


photo Wimbi Boats W9





Conclusion :
Bien construit, élégamment dessiné, ce nouveau Wimbi est une bonne surprise au regard du peu d'expérience du constructeur australien qui n'a pas attendu pour proposer une personnalisation de ses bateaux, tendance au sujet de laquelle certaines marques bien installées se montrent moins réactives. Le plan de pont fait preuve d'une belle maîtrise des espaces et son comportement en mer n'appelle pas de critiques majeures. Autre point positif, le chantier wallaby ne compte pas s'arrêter en si bon chemin puisqu'il prévoit le lancement prochain de modèles de 6, 7 et même 10 mètres.




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