Ce nouveau Wimbi est un semi-rigide pour épicuriens. Son plan de pont fait la part belle au confort et à la convivialité, avec deux dînettes et autant de solariums. Et le plaisir de la balade en mode « tranquille » est bien servi par l’onctuosité de son V6 in-board.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 6,89 m |
Largeur | 2,75 m |
Diam. maxi des flotteurs | 58 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 300 ch (220,8 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 250-300 ch |
Poids sans moteur | 1100 kg |
Rapport poids/puissance | 6,3 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 14 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 300 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Wimbi Boats (Australie/Chine) |
Importateur | Wimbi Boats France (06 - Nice) |
Droits annuels sur la coque | exempté |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exempté |
Que ce soit pour les W10 et W9, ou ce tout nouveau W7, les Wimbi marchent par paires. Le chantier australien propose, en effet, chacun de ces modèles en deux versions : hors-bord et in-board. Pour ce qui concerne le présent essai, il s’agit du W7i donc à moteur intérieur. Pour avoir essayé son jumeau à moteur hors-bord, on peut dire qu’en termes de comportement, les deux bateaux sont assez différents. Moins sportif, le W7i s’adresse à une clientèle moins portée sur le pilotage et les performances. Le W7i permet de faire de la route tout en « savourant » la navigation à un rythme différent. Pour le reste, le W7i se démarque fort des arguments habituels du semi-rigide in-board : silhouette plus fluide et plate-forme de bain plus spacieuse.
Au ponton
Un peu à la manière d’une terrasse qui pour une maison ou un appartement constitue à sa manière une pièce supplémentaire, la belle plate-forme de bain du W7i lui octroie une extension de cockpit non négligeable (97 cm x 180 cm). D’autant que celle-ci est habillée de simili teck lui donnant une touche chaleureuse. D’une part, elle facilite grandement l’accès à la baignade (en comparaison des petites plates-formes des semi-rigide hors-bord) ou l’embarquement par la poupe à partir d’un quai. De l’autre, elle est une invitation à s’allonger au soleil, au ras des flots pour jouir d’une vue mer imprenable. Un bon point aussi pour l’échelle intégrée, encadrée par deux mains courantes qui aident à se hisser hors de l’eau. La douchette est alors à portée de main… Chez Wimbi, la version hors-bord dispose du même solarium arrière permanent, ce qui est rarement le cas pour les semi-rigides d’autres marques. Le W7i, par contre, perd le volume de rangement arrière dont bénéficie le W7, puisque la cale est ici occupée par le moteur, en l’occurrence un Mercruiser 4.5 l essence de 250 ch.
Embarquer par l’arrière, via la plate-forme lorsque le W7i est amarré arrière à quai est un jeu d’enfant. On note les taquets arrière bien placés ; par contre, nous ne sommes par partisans de ces modèles pliants, car dans le cas d’un amarrage croisé, ils peuvent se replier sur vos doigts… Pour accéder au cockpit, il faut fouler le matelas de bain de soleil, mais le grand arceau polyester inversé ne fait pas obstacle. Il faut néanmoins baisser la tête lorsque le bimini est à poste. On note au passage le moelleux de l’élégante sellerie à motif de mini-damiers que l’on retrouve aussi pour les sièges. A ce sujet, la banquette arrière offre trois places, auxquelles s’ajoutent les deux du siège pilote avec demi-assise relevable pour faire leaning-post, et les deux places enfants du siège devant la console. Précisons qu’en termes d’accueil dans l’optique d’un pique-nique, l’espace avant est plus généreux, avec la possibilité de s’attabler à cinq ou six. Il est toutefois possible de posséder deux tables, puisque la zone arrière, comme celle de l’avant, possède une embase de fixation. A l’arrière, l’accès à la glacière électrique sera en revanche plus direct, puisqu’il est intégré dans le siège de pilotage…
Le poste de pilotage est équipé de l’un des trois modèles de siège que propose Wimbi. Celui de notre bateau d’essai offre une bonne position de conduite, tant assis (cale-pieds) que debout mais un peu trop proche du volant. Il sera légèrement reculé pour donner plus d’aisance aux pilotes de forte corpulence. On aurait bien aimé aussi une partie basse de console en retrait pour faire plus de place aux jambes… Pour ce qui est du tableau de bord, on apprécie la présence d’une boîte à gants fermant à clé et les commandes (volant et levier) à bonne hauteur. Le module supérieur peut intégrer deux petits écrans (le VesselView du Mercruiser et petit combiné GPS-sondeur), la VHF fixe étant placée sur le plat derrière le volant. Le pare-brise est suffisamment haut pour offrir une bonne protection. On apprécie aussi le panel de boutons électriques rétroéclairé, très seyant de nuit ! Pour ce qui est du rangement, le Wimbi n’est pas avare de coffres : celui placé sous la banquette, le volume de la console, et les deux grands coffres sous le solarium avant (plus le siège pilote si l’on ne prend pas l’option glacière). Précisons aussi que le chantier australien propose, en standard, jusqu’à cinq coloris de tissu pour les flotteurs. Avec supplément, il est même possible d’élargir son choix à la trentaine de couleurs proposées par Pennel & Flipo, fournisseur du tissu Orca (Néoprène/Hypalon). N’oublions pas de mentionner l’option du guindeau électrique, semi-encastré dans la delphinière, avec des commandes rapportées permettant de manœuvrer l’ancre de visu. Un mousqueton de sécurité est crocheté dans la chaîne. Deux classiques taquets de bonne dimension encadrent le davier.
En mer
Nettement moins vif et sportif que son frère jumeau à moteur hors-bord, le W7i, joue sur un autre registre en navigation. Son V6 essence Mercruiser de 250 ch, doté de la fameuse embase Bravo 3 à double hélice en contre rotation, délivre un pilotage plaisant mais calme, d’où l’énergie n’est pas absente, mais filtrée du fait de la progressivité de cette mécanique à forte cylindrée (4 500 cm3). Un plaisir différent donc, en comparaison de la version hors-bord que nous avons essayée avec un Mercury Verado de même puissance. Le déjaugeage n’est pas apathique pour autant (3’’7 à notre chrono) et la marque des 20 nœuds est assez rapidement franchie (5’’9), mais l’accélération est moins vive qu’avec le « petit » hors-bord à compresseur. Idem pour les remises de gaz dans la vague et en sortie de virage. En vitesse de pointe, la mesure que nous avons obtenue est en net retrait par rapport au W7 hors-bord : 34,7 nœuds contre 40,2. Mais il faut tenir compte de deux « freins », aérodynamique pour l’un, hydrodynamique pour l’autre, pénalisant le W7i : le taud de soleil et la peinture antifouling. Tout compte fait, son potentiel vitesse sans ce double handicap ne doit pas se situer loin de celui du W7… Bien sûr, en l’état, les rendements ne sont pas fabuleux : 0,73 m/l en croisière éco, à 20,0 nœuds, 0,61 m/l en croisière rapide, à 27,4 nœuds.
Toutefois, si l’on désire un supplément de performance, on peut opter pour le V8 Mercruiser 6.2 litres de 300 ch. Les accélérations, compte tenu du gain substantiel de cylindrée, devraient être autrement consistantes, ainsi que la vitesse qui devrait flirter avec 45 nœuds, voire les dépasser. Et à régime économique, il n’est pas exclu que les rendements soient inférieurs. Bien sûr, à haut régime, la consommation fera un bond. Par contre, le 300 ch, c’est une quarantaine de kilos que l’on ajoute dans la partie arrière du bateau. Or, avec le V6, le nez du W7i est un peu léger, en tout cas avec deux personnes à bord… Le bateau cabre au déjaugeage et la carène s’aère très facilement. Il convient donc de se montrer mesuré avec les réglages de trim, sous peine d’engendrer une assiette trop positive avec mer et vent de face, ce qui n’est pas bon pour le confort à bord. Si bien, que nous n’avons pu, par moments, éviter quelques impacts secs face à la houle résiduelle parcourant la baie de Cannes-Mandelieu. Si la tenue de cap et la stabilité latérale à la vitesse maxi sont satisfaisantes, par contre il faut rester vigilent en virage si l’on veut braquer court avec beaucoup de gaz, car la gîte intérieure devient vite excessive.
L’agrément en vitesse de croisière
La possibilité de former deux coin repas
Les deux solariums
La superbe plage arrière avec échelle intégrée
La gîte très prononcée en virage serré
Le nez du bateau un peu léger avec mer de face
Le gel-coat avec effet « peau d’orange »
Les taquets arrière repliables
Vitesse maxi | 34,7 nds à 5 140 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 27,4 nds à 4 200 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 20,0 nds à 3 300 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,7 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 5,9 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,5 nds à 2 800 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 25 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 10 h 50 min |
Hélice de l'essai | double hélice contre rotative inox |