Pour sa cinquième année d’existence, le W9 se présente sous la forme d’une « phase II » avec quelques modifications pertinentes. Elégant, convivial, marin, il pêche néanmoins par des performances en demi-teinte en monomoteur 350 chevaux. Notre essai en bimoteur 2 x 200 ch, il y a trois ans, avait été plus convaincant de ce point de vue.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 9,26 m |
Largeur | 3,18 m |
Diam. maxi des flotteurs | 58 cm |
Nbre de compartiments | 3 |
Puissance maxi | 500 ch (368 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 400 ch ou 2 x 200 ch |
Poids sans moteur | 1495 kg |
Rapport poids/puissance | 5,1 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 18 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 350 à 460 l l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Wimbi Boats (Australie) |
Importateur | Wimbi Boats France (06 – Nice) |
Droits annuels sur la coque | 131 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 225 € |
Il y a cinq le jeune chantier australien Wimbi Boats lançait, avec le W9, son tout premier semi-rigide. Depuis, d’autres modèles l’ont rejoint, du plus petit, le W3 (2,75 m), au plus grand, le W10 (10,50 m), en attendant le bateau-amiral, le W12i, un ambitieux cabin-cruiser de 12,50 m à moteurs in-board. Tous ces modèles, à l’exception du W3, simple annexe, sont des semi-rigides équipés confort en vue d’une utilisation familiale et/ou entre amis. Le W9 qui a connu déjà deux versions, hors-bord et in-board, est apparu lors du salon de Cannes, en septembre dernier, sous l’appellation W9 II. Ce second opus hors-bord – le premier reste néanmoins au catalogue – apporte quelques évolutions que nous allons détailler. Affiché à 61 788 €, sans moteur, le W9 II ne manque pas d’arguments, et son prix, à coup sûr, en fait partie, bien que sa dotation de série soit assez restreinte. Montons à son bord voir quels sont ses autres atouts…
Au ponton
Surprenant par son look, avec son film plastique (covering) façon camouflage militaire, ce phase II demeure toutefois très proche de son aîné. Seules quelques retouches esthétiques (console à hublots et arceau avec hard top en polyester) le différencient du premier. Notons aussi des modifications plus discrètes : la coque a été légèrement rallongée et ses virures redessinées. L’étrave a reçu un renfort en acier inox flanqué de deux anneaux de remorquage afin de répartir l’effort de traction, si besoin est, à la traîne d’un superyacht, pour lequel ce semi-rigide peut endosser le rôle de tender. Par ailleurs, dans le but d’avancer un peu le centre de gravité, le chantier propose un réservoir de 460 litres, au lieu de 420 sur le premier W9. En monomoteur, la plate-forme de bain voit sa surface légèrement augmenter. Mais, l’une des modifications majeures touche la console. Cette dernière est un peu plus volumineuse que la précédente, et l’ouverture frontale remplaçant la porte latérale permet de disposer de hublots ouvrants, facilitant l’aération naturelle. Il est également possible de s’y doucher debout (hauteur : 1,78 m). Le taud de mouillage aussi est nouveau. Pressionné sur la bordure avant du hard top, il vient se tendre sur deux perches en fibre de carbone, plantées de part et d’autre du coffre de mouillage intègrant le guindeau électrique qui commande l’ancre, à poste dans l’écubier d’étrave. A l’avant toujours, on note les belles dimensions du solarium dont l’élément central amovible n’est autre qu’une table que l’on dresse pour le pique-nique à l’aide d’un pied-colonne. Le dossier périphérique offre un réel confort lorsqu’on s’adosse le temps d’un apéritif ou d’une collation. Si besoin est, une tablette peut se déployer au dos du siège de pilotage pour offrir un deuxième coin-repas dans la zone arrière. Ce même siège peut abriter un réfrigérateur (option).
Au plan de l’accastillage, le chantier australien fait bien les choses mais, là encore, à condition de recourir aux options. Certains de ces équipements devraient figurer en standard, tels que les deux assises relevables du siège de pilotage, permettant de barre assis ou debout, le vide-poches au tableau de bord, le guindeau électrique, indispensable sur une unité déplaçant au bas mot 2,5 tonnes en ordre de marche, les mains courantes latérales de console… Sinon, Wimbi propose aussi un jet de pont haute pression, pour un nettoyage facile au mouillage ou de retour au port, des taquets pliables (nous préférons les fixes, moins risqués pour les mains), le taud de soleil et ses piquets, l’éclairage de courtoisie (cockpit) et sous-marin à leds, un coffre sur la plate-forme de bain pour ranger le matériel humide (amarres, masque, palmes…). Ce qui fait du W9 II, avec ses options, un semi-rigide bien équipé, tant dans le domaine du confort à bord que sur l’aspect purement marin. D’autant qu’il s’est donné les moyens de passer du temps au mouillage, comme l’attestent ses deux grands solariums, celui de l’avant étant convertible en un carré pour six ou sept convives, les deux douches alimentées par un réservoir d’eau douce de 120 litres, et le WC marin (un WC chimique est aussi proposé) disposant d’un réservoir d’eaux noires de 40 litres (encore des options).
Enfin, le chantier australien n’a pas manqué de surfer sur la customisation, devenue très tendance. Il offre le choix de la couleur de l’Hypalon des flotteurs (seulement pour certains coloris), sans supplément de prix. En outre, il propose de nombreuses possibilités de personnalisation, que ce soit pour la couleur de la sellerie, du gel-coat de la coque, ou par le biais d’un covering (film plastique autocollant), à l’image du motif camouflage du bateau d’essai facturé 2 988 €, décorant la console, l’arceau, le dessus du hard-top et le capot moteur. Affaire de goût…
En mer
Même en tenant compte de deux handicaps significatifs, les performances et le dynamisme du W9 II avec un Verado 350 ch sont en question. Il est un fait que le moteur de notre bateau d’essai était monté trop bas (gerbage copieux !), au détriment de l’accession au régime maxi, puisqu’il nous a manqué près de 200 tr/min à pleins gaz (400 tr/min si l’on était à lège). Et la présence, sur la carène, d’un antifouling n’a pas arrangé les choses… Résultat : seulement 36,4 noeuds en pointe, avec quatre personnes, 300 litres d’essence et 80 litres d’eau à bord. Admettons que sans ces « freins », nous aurions pu « gratter » 4 à 5 nœuds, cela reste un peu juste pour un semi-rigide de cette envergure, qui risque le plus souvent de naviguer avec une charge supérieure et donc perdre encore 2 ou 3 noeuds. Et, au-delà de la vitesse de pointe, c’est surtout le manque de dynamisme de cet ensemble que nous avons eu à déplorer, avec un seuil de déjaugeage très haut placé, à près de 3 500 tr/min (!), et des chronos d’accélération sensiblement plus lents que la moyenne. La conséquence majeure de ce manque de punch, tient dans des allures de croisière lentes, 16,5 à 23 nœuds, synonymes de rendements peu économiques, ainsi que dans des sensations de pilotage en berne. C’est dommage car les qualités de carène de ce semi-rigide sont réelles et ce manque de puissance ne permet pas de les exploiter. Selon nous un duo de 200 chevaux seraient un minimum sur un bateau de ce poids, ou à la rigueur, en monomoteur, un Verado 400 ch ou un Yamaha 425 ch. Passant confortablement dans le clapot et sur les sillages qui zébraient la Baie de Cannes, le W9 II a montré une belle stabilité de route, une tenue de cap rigoureuse et de belles aptitudes en virages, larges ou serrés, avec une gite parfois un peu trop marquée, mais lui permettant de virer très court malgré son gabarit.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 298 | Prince 30 CC | Strider 9 |
---|---|---|---|
Marque | Marlin Boats (Italie) | Nuova Jolly (Italie) | Sacs (Italie) |
Imporlation | Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) | FBM (06 – La Napoule) | Réseau de revendeurs |
Longueur | 9,15 x 2,95 m | 9,30 x 3,20 m | 9,35 x 3,10 m |
Nb de personnes | 16 | 12 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 77 508 € (sans moteur) | 86 347 € (sans moteur) | 126 000 € avec 300 ch |
Vitesse maxi | 36,4 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 23,0 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 16,5 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 8 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 15,5 nds à 3 400 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 33 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 9 h 30 min / 12 h 30 min |
Hélice de l'essai | Enertia 15’’ x 15’’ inox 3 pales |