Essai Wimbi Boats W9 i II

Balades en mode éco

La phase II du W9 à propulsion in-board a fait ses débuts au dernier Cannes Yachting Festival. Nous avons pu en prendre les commandes, apprécier les modifications apportées et constater qu’avec un V8 300 ch dans sa cale, ce Wimbi se montre particulièrement sobre en consommation, à défaut de se montrer performant.

Texte et photos Philippe Leblond


 90 688 € avec Mercruiser 300 ch (essence)
 9.2 m
 18
 34,8 nds
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Essai paru le 24/03/2020

Fiche technique

Longueur 9,2 m
Largeur 3,16 m
Diam. maxi des flotteurs 64 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 520 ch (382,7 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 350-430 ch
Poids sans moteur 1800 kg
Rapport poids/puissance 7,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 18
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 350 l ou 350 + 100 l l
Catégorie CE B
Constructeur Wimbi Boats (Australie)
Importateur Wimbi Boats France (06 – Nice)
Droits annuels sur la coque 223 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 1 085 €



Cela fait déjà cinq ans que le premier semi-rigide de chez Wimbi Boats a débarqué en France. Ce W9i (déjà un in-board) a posé sa coque sur notre littoral à l’initiative de l’importateur exclusif Wimbi Boats France, installé à Nice. Nous vous l’avions présenté en essai dans notre numéro 106 (papier) essai que vous pourrez retrouver sur ce même site. Le nouveau Wimbi que nous vous présentons ici à l’essai est la phase II de ce même bateau, d’où son appellation W9i II. Cette version, à l’image du W10 phase II (voir notre essai sur ce site), apporte son lot d’améliorations.  



 



Au ponton



La silhouette générale de cette seconde version du W9 in-board ne diffère qu’étroitement de la première. On remarque tout de même un nouveau poste de pilotage, avec un leaning-post possédant deux demi-assises mobiles pour une ergonomie de pilotage améliorée (bonne position assis comme debout) et une console plus volumineuse offrant un WC et une douche intérieure, en complément de la douchette de pont, située à l’arrière, d’où la présence de hublots ouvrants de chaque côté. Et cette fois-ci, l’ouverture se fait par une porte frontale et non plus latérale. Pour apporter plus de confort au pilote et copilote au niveau de jambes, la façade postérieure de la console est « rentrante » et un cale-pieds a été ajouté. L’arceau polyester a aussi été redessiné. D’un trait plus incisif, il supporte un hard-top abritant le poste de barre. Tout l’accastillage inox a été changé pour la marque italienne Osculati, gage de qualité supérieure. Par ailleurs, pour ce qui est de la kitchenette intégrée au siège de pilotage, elle ne comporte plus de réchaud ou d’évier afin de laisser place à un réfrigérateur « vertical », (ouverture par le haut) de grande capacité : 110 litres. Autre nouveauté, plus anecdotique mais néanmoins inédite, dans l’équipement optionnel de cette nouvelle version du W9i, un pack « Club In » spécial DJ avec table de mixage, sono ultra puissante avec haut-parleurs multidirectionnels et leds sous-marin, pour « ambiancer » les mouillages. Une « friandise » à 15 000 euros, tout de même !



 



Pour le reste, pas de changement au plan de pont qui dispense toujours deux grands solariums, celui de la poupe, situé au-dessus du moteur, étant permanent. Ce qui n’est pas le cas de celui de la proue qui peut se convertir en dînette, gage de convivialité à l’heure de l’apéro ou du pique-nique, sa banquette en V pouvant recevoir cinq convives et un de plus sur le siège blotti à l’avant de la console. Semi-rigide labellisé « tout confort », le W9i possède aussi une panoplie de rangements qui assure de laisser libres les espaces de circulation sur le pont. Il y a bien sûr les coffres situés sous le solarium arrière, en avant de la cale moteur, sous la banquette, sous le solarium avant, au sol en avant du leaning-post, auxquels on peut ajouter un coffre « humide » (palmes, masques, tubas) dans la plate-forme de bain, sans oublier le grand volume de la console… Le coffre de banquette arrière est équipé de fermoirs inox qui peuvent recevoir des cadenas. Une remarque concernant les taquets repliables (deux à l’avant, deux à l’arrière). Nous leur préférons des taquets classiques, car avec une amarre en traction ils risquent de se replier sur vos doigts. Une bonne note par contre pour le guindeau électrique, entièrement dissimulé, et son ancre traversante, un système à la fois pratique et esthétique. La finition aussi mérite une appréciation positive, notamment pour le teck véritable qui habille chaleureusement toutes les surfaces du pont.  



 



En mer



C’est donc dans la baie de Cannes que nous avons pu prendre en main ce grand semi-rigide in-board, ceci par des conditions de mer favorables malgré quelques sillages consistants dus au trafic intense en cette période de salon. Avec deux personnes à bord, 300 litres de carburant et 100 litres d’eau, nous avons pu accrocher une V-max de 34,8 nœuds. Une valeur, bien sûr, un peu en décalage avec une unité de cette envergure, pour laquelle les 40 à 45 nœuds sont généralement attendus. Au sujet de cette vitesse modeste, il convient de noter deux éléments qui sont un frein à la performance : la peinture antifouling et le hard-top. Sans ces deux facteurs pénalisants, le W9i ne devrait pas être loin d’atteindre 40 nœuds. Il n’en reste pas moins qu’un moteur de 300 chevaux, quel qu’il soit, sur un bateau de 2,3 tonnes (à lège), ne peut faire de miracle. Cela se confirme dans le domaine des accélérations avec un déjaugeage assez poussif (6 secondes) et 8,5 secondes pour passer de l’arrêt à 20 nœuds. Malgré sa belle cylindrée (6 200 cm3) et la double hélice contre rotative de l’embase Bravo 3, le Mercruiser V8 ne peut pas transcender un rapport poids/puissance où chaque cheval vapeur doit déplacer 7,6 kg. D’autant que le choix d’une hélice au pas trop long (21 pouces) entraîne un déficit de régime maxi de 350 tr/min… Voilà qui ne favorise ni les démarrages, ni les reprises en sortie de virage ou dans la vague. Pourtant, il est un domaine de performance dans lequel le W9i surprend : celui des consommations et des rendements. Il est un fait que le V8 américain s’accommode parfaitement de la charge lorsqu’il « déambule » aux régimes de croisière. Rendez-vous compte qu’à 4 500 tr/min, soit à 30,2 nœuds, il ne consomme que 36 litres à l’heure ! Ce qui donne l’excellent rendement de 0,84 mille parcouru par litre consommé. Et à 3 500 tr/min et 21,5 nœuds, plus d’un mille par litre (1,06) grâce à une consommation de seulement 20,2 litres/heure ! Remarquable pour un moteur de cette cylindrée… Cela confère au W9i une autonomie record de 335 milles à ce régime que l’on peut qualifier de très économique. Pour ceux qui ont vraiment le passage à la pompe en horreur, il est même possible d’étendre l’autonomie à 430 milles (!) en optant pour le réservoir additionnel de 100 litres. De quoi facilement effectuer une traversée continent/corse plus un tour de l’île complet sans ravitailler. Attention, c’est sous réserve de l’exactitude des consommations communiquées par le SmartCraft lors de cet essai…



 



Qui dit performances « en-dedans » dit sensations de pilotage un peu ternes. Le manque de punch, inhérent au choix d’une puissance de seulement 300 chevaux sur un semi-rigide de ce gabarit, se fait jour dès le déjaugeage. Malgré l’absence de cabrage sous la poussée plein gaz, le W9i met du temps à « sortir » de l’eau et l’on imagine une mise en action encore plus lente avec de nombreux équipiers à bord, ce qui semble aller de pair avec la conception du semi-rigide australien. Du coup, nous n’avons pas retrouvé à la barre de notre bateau d’essai les qualités dynamiques de cette carène que l’on avait appréciées lors de notre essai du W9 hors-bord avec 2 x 200 ch Mercury (parution : mai 2016). Pour autant, le W9i II se montre docile en virages (gîte intérieure prononcée mais régulière) et confortable dans le clapot. Par contre, le niveau sonore de la mécanique s’avère élevé, même aux régimes de croisière, sans doute en raison d’une isolation phonique de la cale moteur insuffisante. Pour conclure, tel quel le W9i phase II est sous-motorisé pour l’usage collectif auquel il est clairement destiné. Sans aller jusqu’à retenir la motorisation maxi, en l’occurrence un Mercruiser 520 ch Racing, une mécanique en décalage avec la philosophie de ce bateau, nous conseillons d’opter pour le Mercruiser 350 ch de même cylindrée, voire le Mercruiser 430 ch 8,2 litres (mais 170 kg plus lourd). Pour ceux qui accumulent les heures moteur et ne sont pas rebutés par la sonorité du diesel, le Mercury Diesel 370 ch, doté d’un excellent rapport poids/puissance, peut être un bon choix. Mais c’est plus cher…      



 



 



photo Wimbi Boats W9 i II


photo Wimbi Boats W9 i II


photo Wimbi Boats W9 i II


photo Wimbi Boats W9 i II


photo Wimbi Boats W9 i II


photo Wimbi Boats W9 i II


photo Wimbi Boats W9 i II


photo Wimbi Boats W9 i II


photo Wimbi Boats W9 i II


photo Wimbi Boats W9 i II





Qualité de réalisation      

Comportement        

Performances    

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix        

La convivialité du cockpit
Le confort de la carène dans le clapot
Les améliorations positives
L’accessibilité mécanique facilitant l’entretien
La motorisation un peu juste
L’insonorisation du compartiment moteur insuffisante
Les taquets repliables

Face a la concurrence…

Modéle 312 EFB Adrenalina 9.5 30 Premium
Marque Marlin Boats (Italie) Lomac (Italie) BWA (Italie)
Imporlation Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) Stélie Nautic + revendeurs Réseau de revendeurs
Longueur 9,50 x 2,95 m 9,42 x 3,58 m 9,28 x 3,50 m
Nb de personnes 12 20 22
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 112 728 € avec 250 ch 123 000 € (sans moteur) 118 680 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 34,8 nds à 5 050 tr/min
Vitesse de croisière rapide 30,2 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 21,5 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 6,0 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 8,5 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 16,5 nds à 2 600 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 27 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 11 h 40 min / 15 h
Hélice de l'essai Bravo 3 (double hélice) 21’’ inox 3 pales (x 2)