Essai Italiamarine Panarea 26

Un jeune premier bien dans son rôle

Premier choix d'une nouvelle marque de semi-rigides à vocation familiale, le Panarea 26 présente de solides arguments, à même de séduire une large clientèle "d'obédience" méditerranéenne. Un plan de pont fluide et convivial, un comportement marin sûr, doublé d'un réel agrément de pilotage et, ce qui ne gâte rien, un tarif plutôt attractif.

Texte et photos Philippe Leblond


 45600 €
 7.8 m
 24
 45,9 nds avec Mercury Verado 300 ch 4T
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Essai paru le 12/05/2016



Initiée il y a seulement quatre ans, l'aventure Italiamarine n'en n'est pas moins impulsée par une dynastie depuis longtemps passionnée par la mer, la famille Amato. Son chantier de Naples commercialise une gamme de semi-rigides qui compte pour l'heure quatre modèles, dont les longueurs sont comprises entre 7,80 et 9,99 m. L'identité de la marque apparaît de manière évidente sur chacun d'eux : des semi-rigides à l'apparence sophistiquée, dont la vocation première est clairement affichée : celle du loisir nautique partagé, avec des plans de pont conçus pour la balade en famille et les escales ensoleillées. Tel est le Panarea 26 qui tire son nom de l'une des Iles Eoliennes, situées au nord de la Sicile. Donc, un pays de soleil. Et de ce point de vue, ce 26 pieds n'entend pas être à la traîne et il le prouve avec pas moins de six mètres carrés dédiés à la bronzette. C'est l'un des arguments majeurs de ce beau semi-rigide qui a vécu sa première apparition en France au Nautic de Paris, mais ce n'est pas le seul…

En effet, le contact visuel est aussi tout à son avantage. Fait d'une élégance sobre quant aux lignes, mais épicée par une sellerie rouge et surtout un gel-coat rouge et gris, aux reflets métallisés, pour la console et le leaning-post, qui lui donnent un caractère haut de gamme indéniable, à l'image du teck véritable qui recouvre ses plats-bords et ses plates-formes de bain (chacune possède son échelle et la douchette est à portée de main !). Cette impression de qualité vient aussi du tissu Orca 1 670 décitex dont sont faits les flotteurs, assemblés avec soin. Dans le cockpit le confort est au diapason. La longue banquette arrière en U est convertible en solarium ou en carré, à l'aide d'une grande table en polyester pouvant accueillir confortablement six convives. Le leaning-post qui lui fait face fait office de kitchenette, intégrant un évier, une plaque de cuisson à deux feux et un réfrigérateur de 65 litres. La quasi totalité du pourtour du leaning-post est ceint d'une belle main courante inox, de quoi se cramponner lorsque le mouillage est agité pour ne pas renverser le café…

*Ancre "traversante" : élégance mais vigilance !*

Les larges passavants mènent directement au solarium avant qui occupe toute la place, de sorte qu'il n'y a pas de passage devant la console. Un dossier capitonné invite néanmoins à s'y adosser. Le pont moulé en épaisseur qui supporte le matelas de bain de soleil recèle trois volumineux coffres enduits de gel-coat brillant, le plus long d'entre eux (à bâbord) permettant de stocker une planche de wake ou des skis. On notera néanmoins l'absence de joints et de vérins sur les capots permettant de maintenir les coffres ouvert, en cas de coup de gîte… Un autre bon point pour ce qui est du rangement, l'impressionnante cale arrière avec deux pontons latéraux et un plancher pour isoler le matériel stocké ici, de l'humidité du fond de coque. Il est à signaler que cette soute s'ouvre d'un bloc, relevant la banquette et ses coussins, avec l'aide de vérins cette fois-ci. De quoi stocker de nombreuses affaires sans le risque de les voir "tremper" dans l'eau saumâtre du fond de cale. Le nez du bateau est ponctué d'une petite delphinière antidérapante qui sert de marche-pied pour débarquer par l'avant, en l'absence de davier vu que l'ancre actionnée par un guindeau électrique est placée dans l'écubier d'étrave. Une configuration de mouillage élégante, mais il convient de vérifier avant chaque navigation si l'ancre est bien sécurisée et le guideau bien bloqué, sous peine de la voir filer sous la coque après quelques impacts sur les vagues.

Voyons maintenant à la barre ce que propose ce séduisant semi-rigide… Bien abrités derrière le haut pare-brise fumé du Panarea et adossés au leaning-post (fixation de la sellerie à revoir), pilote et copilote bénéficient d'une excellente position. La face arrière de la console en retrait prévient les genoux de tout choc par mer agitée. La main courante de console permet au copilote de se tenir efficacement et les commandes (volant presque vertical et boîtier DTS à bonne hauteur) tombent parfaitement dans les mains du barreur. Une franche poussée sur le levier de gaz se traduit, comme souvent avec les Verado, par un certain laps de temps de mise en action, le temps que le compresseur arrive à la rescousse. Dès lors, la poussée est énergique accompagnée de ce sifflement propre à ce hors-bord suralimenté. Néanmoins, nos chiffres d'accélération nous laissent un peu sur notre faim, ce qui tend à supposer que le poids annoncé du Panarea 26 serait sensiblement sous-évalué. Il est vrai que les semi-rigides de ce gabarit et de cette conception affichent généralement 200 à 400 kilos de plus… Il est vrai aussi qu'il est possible d'ajouter jusqu'à 150 ch à la puissance de notre bateau d'essai, en recourant à la bimotorisation. Mais, au vu du comportement et des performances fournies par le Verado 300, il fera l'affaire.

*Un réservoir sous dimensionné avec la puissance maxi*

Pénalisés par un solide restant de houle qui balayait la rade d'Antibes le jour de notre essai, nous avons sans doute laissé un peu du potentiel performances inexploité. Ce que montrent les mesures effectuées dans de bonnes conditions par l'importateur, avec une V-max de 45,9 nœuds à 6 200 tr/min, tout à satisfaisante (nous avions "coincé" à 42,8 nœuds et 5 900 tr/min). Du coup, les rendements sont plutôt économiques, avec une meilleure marque à 0,61 mille par litre, soit à 4 000 tr/min et à la vitesse idéale de 24,9 nœuds. En croisière, il est possible de monter le rythme à 30,9 nœuds (4 500 tr/min), sans trop "taper" dans le réservoir (0,57 m/l). A ce sujet, permettons-nous de critiquer la capacité du réservoir. Si 270 litres sont acceptables pour un 300 chevaux, ce sera plus que limite pour 450 ! De fait, avec le Verado 300, les 160 milles obtenus au meilleur rendement ne suffisent déjà pas à un aller-retour continent/Corse (ou inversement), ce que nombre de semi-rigides de ce type parviennent à accomplir sans ravitailler. Il serait bon que le chantier propose un réservoir plus généreux, même si c'est une option…

Satisfaisant au plan des performances, le Panarea 26 l'est également dans son comportement. Il se montre à la fois vivant et réactif sans poser de difficultés de pilotage. Il met rapidement en confiance, et donne envie d'exploiter tout le potentiel de la mécanique, du moins avec 300 ch. Nous avons pu tester son assiette dans une houle résiduelle de 1 à 2 mètres et le fait est que le Panarea est bien équilibré. Sauts bien à plat, que ce soit avec mer de face ou dans le dos, tenue de cap précise même à vitesse maxi avec la houle par le travers, absence de roulis, même sous l'effet du trim, et réceptions bien en ligne, sans pouvoir éviter quelques claques, mais quasiment inévitables sur un tel "plan" d'eau et considérant ce profil de carène en V évolutif. Ce qui nous a permis de vérifier la bonne rigidité d'ensemble du bateau. En virage, l'efficacité est encore de mise, au même titre que la docilité : inscription naturelle, gîte régulière, guidage précis, grip ferme et sans coups de raquette à la remise de gaz.



photo Italiamarine Panarea 26


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Conclusion
En résumé, le Panarea réussit son examen de passage avec mention, tant pour sa facilité et son agrément à la barre, justifiant sa vocation pour les sorties collectives (bateau très agréable aux allures de croisière) avec en exergue, un plan de pont à la fois convivial et fluide, grâce notamment à une largeur exceptionnelle. Son physique avantageux est un atout supplémentaire.




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