Essai Italiamarine Vesuvio 29

Elégant et bien équipé

Agréable à regarder, doté d’un équipement de série poussé, le Vesuvio 29 possède d’autres arguments… Agréable à piloter, fort d’une autonomie de croiseur, il peut aussi se montrer sportif, même sans faire appel à la puissance maxi autorisée. Et avec un seul moteur, il se montre vraiment économique.

Texte et photos Philippe Leblond


 73 200 € sans moteur
 8.43 m
 24
 46 nds avec Suzuki 300 ch 4T
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Essai paru le 27/01/2017



Avec la sortie récente de l’Amalfi 32 (9,20 m), le Vesuvio 29 perd son statut de dauphin dans la gamme du chantier napolitain, à distance du modèle amiral, le Capri 34 (9,99 m). Il n’en possède pas moins un gabarit exceptionnel dans sa catégorie, avec une largeur (3,28 m) parmi les plus importantes. D’où une surface de pont remarquable, entièrement dédiée au confort d’un équipage qu’on attend nombreux. Celui d’une famille ou d’une bande de copains dont l’objectif prioritaire est de caboter à la recherche des plus beaux mouillages méditerranéens.

Première constatation lorsqu’on découvre le Vesuvio 29 : son élégance sobre et moderne, rehaussée par le gel-coat rouge métallisé de son poste de pilotage. A quai, dans le port d’Antibes, où se tiennent les bureaux de Paul Nautic, la société importatrice, il impose d’emblée son gabarit, en raison d’une largeur peu commune, et d’une proue dont la courbe des flotteurs (à la façon d’un Capelli) bénéficie à la surface du solarium. Avec celui de la poupe, qui s’obtient en déployant le dossier de la banquette, ce sont près de six mètres carrés dont peuvent jouir les amateurs d’ultra-violets !

*Une dotation de série généreuse*

Par contre, du fait de sa banquette droite alors que nombre de ses concurrents proposent une banquette en U, le nombre de places assises, hors utilisation des flotteurs, n’est pas des plus généreux : sept en s’adossant sur le devant de la console avec les jambes allongées sur le bain de soleil… Pour ce qui est de la capacité de rangement, rien à dire. Ou plutôt si ! Rien ne manque entre l’immense cale arrière avec plancher isolant le fond de coque, le volumineux abri de console qui offre de série un WC marin électrique, et les trois coffres (dont un long) à l’avant. L’occasion pour nous de signaler le haut niveau d’équipement standard dont bénéficie ce modèle : guideau électrique, système d’eau douce avec trois douches (!), bloc cuisine avec réchaud deux feux, évier inox et frigo, deux plates-formes avec chacune son échelle de bain et la sellerie au grand complet… A ce confort déjà poussé, la liste des options permet d’ajouter une table, une tente de camping sur mesure, la stéréo ou l’habillage de teck véritable… Voilà qui justifie nos quatre étoiles sur la ligne « rapport qualité/prix ». D’autant que la finition est globalement satisfaisante : flotteurs en Orca assemblés avec soin, gel-coat au brillant uniforme, accastillage de qualité. Un petit reproche, toutefois, à l’endroit des taquets pliants que nous n’affectionnons pas (attention aux doigts lorsque l’amarre entre en tension !). Un bémol aussi pour le rangement du bimini (non monté sur le bateau d’essai) qui vient simplement se rabattre sur les plats bords, de même que pour la poignée du copilote trop éloignée, ou le tableau de bord un peu étriqué en raison de la présence de la porte qui ouvre sur l’abri WC.

*Des rendements vraiment économiques*

Une belle houle résiduelle nous accueille face aux remparts d’Antibes. Idéale pour valider l’équilibre de notre Vesuvio 29 propulsé par un unique moteur, mais par n’importe lequel, puisque c’est le plus puissant des Suzuki : le DF300. Précisons toutefois que ce semi-rigide est homologué pour supporter deux hors-bord, jusqu’à concurrence de 500 chevaux. Noud restons donc largement en-deçà de la puissance maxi autorisée. Lors de cet essai, un problème mécanique a cependant terni les prestations de l’Italiamarine. Faute à un dysfonctionnement de la sonde lambda, nous n’avons pu dépasser 41 nœuds et 5 300 tr/min, soit un chiffre très inférieur au régime maxi, la plage motoriste autorisant 5 700 à 6 300 tr/min. C’est donc au bas mot 700 tr/min qui ont manqué pour vraiment signer une pointe de vitesse conforme au potentiel du bateau. Nous retiendrons donc les mesures effectuées plus tard dans la semaine par le technicien de Paul Nautic. Le moteur prenant cette fois 5 800 tr/min, la V-max affiche un alléchant 46 nœuds. D’autant plus probant que ce 29 pieds n’est pas un petit gabarit, et qu’avec 200 chevaux de plus, on pourrait s’attendre à ce que les 55 nœuds soient à portée de trim.

Cela dit, la philosophie du Vesuvio 29 n’est pas d’affoler le chrono, même s’il est toujours gratifiant d’aligner de belles perfs… Avec ce bateau conçu pour les promenades collectives, dans le confort, nous préférons retenir les allures de croisière qui, de 3 000 tr/min pour 20 nœuds à 4 500 tr/min soit 35 nœuds, permettent au pilote d’adapter sa vitesse aux conditions rencontrées, tout en signant de beaux rendements et en se garantissant une grande autonomie (290 milles !). Ainsi, au meilleur rendement (0,87 mille par litre), soit à 3 000 tr/min et 20 nœuds, le Vesuvio se montre particulièrement économique et endurant. A ce chiffre remarquable, on peut ajouter celui obtenu à 3 500 tr/min : 0,80 m/l à 24 nœuds. Nous retiendrons cette seconde mesure comme l’allure idéale pour ce type de bateau, avec un V6 dont le niveau sonore demeure encore discret.

Sur le plan du pilotage et du comportement, le Vesuvio 29 est aussi à créditer de belles prestations. Agréable et facile à prendre en mains, malgré un glissement important de l’hélice (d’où des chiffres s’accélération moyens) et une mise en ventilation importante en courbe, le semi-rigide italien délivre de belles sensations de pilotage et met rapidement en confiance son barreur. Tenue de cap rigoureuse, même à fond avec la houle par le travers ou de trois-quarts, assiette sereine dans les sauts face ou dos à la vague… La carène passe plutôt en souplesse, sans pouvoir éviter quelques impacts secs lorsqu’on adopte un rythme sportif. En virage aussi, le comportement est franc et précis. Dommage que la ventilation excessive de l’hélice pénalise les relances en sortie de virage (montage moteur trop haut ?)…



photo Italiamarine Vesuvio 29


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Conclusion : Bref, ce Vesuvio 29 qui séduit au premier regard fait aussi valoir un cockpit très habitable et un comportement marin rassurant, même lorsqu’on sollicite les 300 chevaux du Suzuki. Le petit problème technique rencontré n’a pas réellement altéré notre jugement sur le bateau qu’on sent prêt à signer des performances de haut vol avec une bimotorisation (2 x 200 ch nous semblent idéal). Sur un tel bateau, pour naviguer en équipage nombreux, 300 chevaux doit être considéré comme la puissance plancher. Pour croiser avec deux personnes à bord, ce moteur est nettement suffisant.




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