Essai Seakart R335

Sea speed and fun

Quel « éclate » aux commandes de cette bombinette à propulsion hydrojet ! La puissance arrive par paquets, avec ce petit semi-rigide destiné aux runs côtiers ou à rejoindre le garage d’un superyacht, pour enchaîner toutes sortes de figures génératrices de sensations fortes. Gaz !

Texte et photos Philippe Leblond


 40 946 € avec Yamaha Jet 180 ch
 3.5 m
 5
 38,7 nds
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Essai paru le 08/08/2018

Fiche technique

Longueur 3,5 m
Largeur 2,0 m
Diam. maxi des flotteurs 45 cm
Nbre de compartiments 3
Puissance maxi 180 ch (132,5 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 150-180 ch
Poids sans moteur 430 kg
Rapport poids/puissance 2,4 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 5
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 100 décitex
Capacité carburant 60 l
Catégorie CE C
Constructeur KGTEX Ltd (Ile Maurice)
Importateur Seakart France (83 – Les Issambres)
Droits annuels sur la coque exempté
Droits annuels sur le(s) moteur(s) exempté



A partir de sa petite remorque, il se met à l’eau comme on mettrait une lettre à la poste. Facile ! Pour autant il a la structure d’un vrai semi-rigide avec son flotteur en U qui ceint une coque au V assez marqué, et un cockpit dont le design affiche clairement une touche sportive. C’était d’ailleurs intentionnel de la part des deux co-concepteurs (Xavier Lachkar et Patrice Liotier), comme le confirme Patrice qui nous accueille pour cet essai : « Oui, nous voulions puiser une référence dans le sport auto, d’où ce fuselage central qui part de la proue jusqu’au tableau de bord, sorte de clin d’œil au kart ou même à la Formule 1… »    



 



Initialement construit en Afrique du Sud, dans un chantier de Cape Town, les Seakart sont aujourd’hui fabriqués dans les Emirats Arabes Unis, à Dubaï. « Pour les flotteurs, nous avons depuis opté pour le tissu Orca en Néoprène/Hypalon. Nous avons arrêté d’utiliser du PVC » confie Patrice qui, il est vrai, soumet ses Seakart à l’utilisation intensive qu’implique la location, au travers de sa société Seakart Jet Aventure, installée dans le Var, sur le port des Issambres. « Nous pratiquons la location encadrée par des moniteurs diplômés et nous mettons la flotte en vente en fin de saison, sur notre site internet, afin de toujours proposer du matériel au top ».



Au ponton



Le Seakart a beau être compact, sa largeur lui confère un cockpit assez spacieux. Au point de pouvoir disposer d’une banquette de trois places avec assises ergonomiques et dossiers individuels. Le pilote occupe la place centrale et les passagers peuvent se tenir à une poignée inox placée sur l’hiloire de cockpit. Deux places supplémentaires, plus rudimentaires, mais toujours dans le sens de la marche, occupent la partie avant, de part et d’autre de la console centrale qui supporte le petit tableau de bord. Ce dernier est bien étudié, offrant une bonne lisibilité du bloc instrumental. Le volant sport réglable en inclinaison supporte deux palettes en carbone (à la manière des voitures de sport à boîte de vitesses séquentielle), l’une étant l’accélérateur (à droite), l’autre la marche arrière. Sur le volant, on trouve également la commande de trim et la stéréo Fusion. L’ergonomie de pilotage, avec les cale-pieds moulés dans le pont, est très satisfaisante, en tout cas pour un pilote de taille moyenne. Les rétroviseurs, qui ajoutent à la référence automobile, servent lors des parties de ski nautique ou de wakeboard.



En avant du tableau de bord, un coffre s’ouvre pour ranger du petit matériel et intègre deux prises allume-cigares pour recharger les instruments nomades (téléphone, tablette, caméra video…). Deux vide-vite inox de bon diamètre assure l’assèchement du cockpit au cas où quelques paquets de mer passeraient le franc-bord, ce qui semble peu probable à l’aune du comportement très homogène du Seakart (nous le vérifierons plus loin…). Le module polyester qui enserre la banquette arrière, reprend des inserts carbone pour le look, et offre un anneau de traction pour les engins de glisse tractée. Last but not least, la petite plate-forme de bain est dotée d’une échelle inox télescopique qui facilitera grandement les remontées à bord après les évolutions tractées ou la baignade. La présence des feux de navigation sur le fuselage central permettra aussi les escapades nocturnes.



En mer



Notre modèle d’essai est la version R pour « Racing » et, à ce titre, il est doté du moteur Yamaha Waverunner 180 ch, soit 70 de plus que celui du Seakart 335 de base qui se contente d’un 110 ch, prélevé lui aussi sur l’un des jets de la gamme Waverunner de Yamaha. Pour avoir piloté des jet-skis et des petits jet-boats, je retrouve à bord du Seakart des sensations qui sont une synthèse de ces deux types d’engins. Quel que soit le pilote qui prend le volant d’un truc pareil, son visage arbore une large « banane » dès les premiers coups de gaz. Obligé ! L’impression de puissance, de vitesse, de force centrifuge dans les virages, tout est amplifié à bord du Seakart. Impossible de résister à l’envie de tirer la palette d’accélération à bloc et de se lancer dans une série de virages en mode sport, pour prendre des « G ». Par contre, le seul paramètre frustrant tient au mode de propulsion par turbine – c’est le revers de ses nombreuses qualités – qui dès lors que celle-ci n’est plus alimentée correctement en eau, fait qu’elle n’est plus propulsive. Et contrairement à l’hélice qui subit le même sort lorsque le bateau saute dans la vague, la relance n’est pas la même à la réception : là où avec une remise de gaz bien dans le timing, l’hélice relance bien le bateau, le phénomène de succion de la turbine lorsqu’elle retrouve l’eau opère un léger freinage. D’où un pilotage plus heurté et une réelle difficulté à « lisser » la vitesse moyenne du jet-boat dans le clapot ou la houle. Manque de chance, le plan d’eau face aux Issambres, parfaitement calme avant la mise à l’eau du Seakart, a vu la brise se lever. Le temps de la séance photos, et c’est un clapot désordonné de 30 à 50 cm qui nous a pénalisé pour le relevé des performances. Nous avons tout de même obtenu près de 40 nœuds en pointe, mais avec une perte d’équilibre latéral survenant à partir de 35 nœuds, sous la forme d’un roulis s’amplifiant. Ce handicap, dû à l’état du plan d’eau, ne nous a pas permis de maintenir le régime maxi et d’utiliser le trim pour aller chercher la vraie V-max du Seakart. Celle-ci, nous assure Patrice, est supérieure à 50 nœuds. On peut imaginer sans mal que cela doit commencer à devenir chaud lorsqu’on inscrit cette bombinette en virage à cette allure ! Cela dit, ses qualités nautiques sont impressionnantes et le sentiment de sécurité s’installe rapidement à bord. Le grip assez phénoménal associé à un passage en courbe assez plat exerce une grosse force centrifuge sur les occupants. Les trajectoires sont précises, et la gîte augmente un peu au fur et à mesure qu’on referme le virage. Par contre, dans les virages très serrés, on perd le planning et l’on doit alors relancer le bateau. Comme lors de notre chrono de déjaugeage, il faut passer le laps de temps de remplissage de la turbine et vaincre le fort cabrage pour que se déchaîne la mise à feu de ce pétard à mèche courte. Et à la reprise d’assiette, la poussée phénoménale scotche les passagers et le pilote à leur siège. Si l’on considère les chiffres de performance obtenus, ils ne sont pas exceptionnels, mais rapportés au gabarit du bateau, ils prennent un tout autre relief. C’est clair, les sensations éprouvées en pilotage sportif sont enthousiasmantes !



 



photo Seakart R335


photo Seakart R335


photo Seakart R335


photo Seakart R335


photo Seakart R335


photo Seakart R335


photo Seakart R335


photo Seakart R335


photo Seakart R335


photo Seakart R335





Qualité de réalisation      

Comportement          

Performances        

Equipement      

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

Les sensations de pilotage
Le comportement dynamique et marin
La capacité d’accueil du cockpit
Le look sympa
Les coupures de propulsion dans le gros clapot
L’absence de poignée pour les passagers de l’avant
L’amarrage sur l’anneau d’étrave, pas pratique

PERFORMANCES
Vitesse maxi 38,7 nds à 7 000 tr/min
Vitesse de croisière rapide 27,3 nds à 5 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 15,0 nds à 4 500 tr/min
Temps de jaugeage 3,9 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 6,2 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 13,5 nds à 4 000 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 16 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 3 h 20 min
Hélice de l'essai nc