Véloce et attrayant à piloter, ce semi-rigide construit en Grèce, destiné à tenir des moyennes élevées en mer formée, sait aussi se montrer agréable lors de ses haltes dans les criques méditerranéennes. Son ADN d’offshore cohabite à merveille avec son souci du confort. Cocktail gagnant !
Texte Philippe Leblond - Photos Philippe Leblond et DR
Longueur | 9,95 m |
Largeur | 2,83 m |
Diam. maxi des flotteurs | 60 cm |
Nbre de compartiments | 7 |
Puissance maxi | 2 x 400 ch (588,8 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 275 ch à 2 x 350 ch |
Poids sans moteur | 2800 kg |
Rapport poids/puissance | 5,5 kg/ch (avec les moteurs de l’essai) |
Nombre de personnes | 10 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 1620 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 2x350 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Ribco Marine (Grèce) |
Importateur | Monaco Rib Boats (Monaco) |
Droits annuels sur la coque | 223 |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 1302 |
Les amateurs de semi-rigides que vous êtes n’auront pas manquer de discerner une certaine similitude entre ce Seafarer 33 et le Scorpion Serket 98. Et juste titre… Il y a longtemps, en effet, que le chantier grec Ribco fabrique sous licence des modèles dérivés des semi-rigides du constructeur anglais Scorpion. Et le résultat est en tous points remarquable. La qualité de construction et le niveau de finition sont dignes du maître de Lymington. Elégante, dynamique l’apparence du Ribco séduit au premier coup d’œil. La sellerie à motif matelassé, le design des sièges baquets, le gel-coat brillant, les flotteurs à diamètre progressif, parfaitement assemblés au point que l’on devine à peine la présence des compartiments étanches, ne sont pas en reste pour faire de ce Seafarer 33, un semi-rigide très séduisant.
Au ponton
Compte tenu de son architecture d’offshore (rapport longueur/largeur de 3,5), il va de soi que le Seafarer 33 n’est pas le mieux-disant pour ce qui est de l’espace habitable, même si la diminution du diamètre des tubes permet de compenser en partie sa faible largeur. Plateformes de bain étriquées, passavants étroits, il fait un peu payer le V profond de sa carène dont découle cette coque étroite. Si cela se ressent en termes de circulation à bord, il faut toutefois se féliciter de la bonne stabilité à l’arrêt, l’arrière des flotteurs affleurant l’eau, ce qui n’est pas toujours le cas avec les semi-rigides britanniques… Par ailleurs, les deux solariums permanents présentent des dimensions convenables, et l’absence de rallonge évite quelques pénibles manipulations. Et le nombre de vraies places assises est appréciable pour ce genre de bateau sportif, avec quatre bolsters à suspension et assise inclinable auxquels s’ajoutent quatre autres places sur la banquette arrière. Le confort à bord n’est donc pas laissé de côté, avec la présence d’une table de pique-nique venant se dresser devant la banquette. Le Seafarer est bien sûr doté d’une douche de pont alimentée par un réservoir de 100 litres. Mais le plus intéressant dans le domaine du confort est sans doute sa capacité de rangement et la qualité de ces derniers. Enduits de gel-coat, ils possèdent d’amples ouvertures, des couvercles à vérins et des joints de caoutchouc pour éviter les vibrations en navigation. Et, la cerise sur le « gâteau » c’est la possibilité de disposer une couchette double dans le grand coffre sous le solarium avant. A vous les levers de soleil dans les criques désertes !
Autre point fort du Seafarer – vous l’aurez deviné – son poste de pilotage. Pilote et copilote confortablement casés dans les bolsters faisant face au tableau de bord bénéficient d’une excellente position, un cale-pieds étant à leur disposition à la base de la console. Les commandes sont en bonne position et la visibilité vers l’avant parfaite au-dessus du saute-vent transparent. Le tableau de bord, habillé dans sa partie haute d’un bandeau en simili fibre de carbone, intègre les cadrans des deux V8 Mercury, tandis que le centre est dévolu à un GPS-traceur Raymarine à écran 9’’. On trouve aussi une VHF fixe Raymarine 63, une radio Fusion, la commande du guindeau avec ancre traversante et le joystick du propulseur d’étrave. Côté copilote, une boîte à gants et une main courante en bonne place.
Vous l’aurez constaté, ce Rib à l’anglaise n’a pas grand-chose à envier aux semi-rigides « tout confort » de sa catégorie (hormis l’absence de kitchenette) lesquels, pour nombre d’entre eux, peuvent en revanche lui envier ses prestations dynamiques !
En mer
Avec 53,9 nœuds en dépit du hard top, le Seafarer 33 place la barre assez haut en termes de V-max, d’autant qu’il est possible d’échanger les 300 ch pour des 400 ch. Ces 200 chevaux supplémentaires devraient, à coup sûr, lui permettre de franchir aisément la barre des 60 nœuds. Reste à savoir si son étroite carène digèrerait bien ce substantiel surcroît de puissance… En tout cas, le duo des nouveaux V8 Mercury ne lui pose pas de problème d’équilibre, malgré la coquette cylindrée cumulée (9,2 litres). Au régime maxi, avec un peu de trim (sa carène s’aère naturellement et ne nécessite pas beaucoup de positif), demeure stable latéralement comme longitudinalement. Ce second point, nous avons pu le vérifier en franchissant de gros sillages. Le Ribco se réceptionne en souplesse sur le dernier tiers arrière, et se relance avec brio, les hélices brassant une eau bien dense. La finesse des lignes de coque fait le reste… Et l’on éprouve aux commandes du Seafarer ce plaisir assez rare de la belle glisse, souvent éprouvé aux commandes des Ribs britanniques, justement. Cette aisance de la carène permet d’éviter les gros impacts et les « coups de frein » dans le relief marin. Et comme ses « frères » anglais, le semi-rigide grec fait apprécier son inscription incisive dans les virages, grâce notamment à une assiette négative qui donne à l’étrave grip et précision dans les courbes rapides, larges ou serrées. Un bémol : dans les virages à rayon court, la gite en parvient à être excessive, et l’on a l’impression que l’on va « planter » le flotteur intérieur. Il convient alors de « gérer » le levier de gaz du moteur extérieur pour éviter d’accentuer le phénomène et risquer un « coup de raquette ». Hormis cela, le comportement du Ribco régale le pilote ! De même que les passagers, car le passage sur le petit clapot et les sillages se fait dans un confort confondant. Ce plaisir de pilotage est assorti de quelques chiffres qui traduisent bien l’efficience d’une telle carène. Il y a bien sûr les accélérations avec des chronos qui « scotchent » pour un 10 mètres très équipé (T-top, propulseur d’étrave, solariums, bolsters à amortisseur, console-cabine…), donc plutôt lourd. Le déjaugeage est exécuté en 2’’7 et le 0 à 20 nœuds en 4’’3. Mais ce sont surtout les rendements qui retiennent l’attention, avec un splendide 0,53 mille parcouru par litre consommé à la vitesse de 30,7 nœuds (seulement 58,4 litres à l’heure !)… Pour un monocarène en V à 24°, propulsé par 600 chevaux, s’est juste exceptionnel !
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 29 Sport | Adrenalina 10.5 | SeaDNA 999 GS |
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Marque | Goldfish (Norvège) | Lomac (Italie) | Technohull (Grèce) |
Imporlation | Parton Yachting (06 – Le Rouret) | Stélie Nautic + réseau revendeurs | Espace Power (83 – Bormes-les-Mimosas) |
Longueur | 9,42 x 2,85 m | 9,62 x 3,50 m | 10,30 x 2,80 m |
Nb de personnes | 8 | 18 | 8 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 179 200 € avec 350 ch | 134 000 € (sans moteur) | 159 600 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 53,9 nds à 5 800 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 40,6 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 30,7 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 2,7 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,3 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,2 nds à 2 150 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 56 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 10 h 45 min |
Hélice de l'essai | Bravo 1 LT 15’’1/4 x 25’’ inox 3 pales |