Essai RIBCO Venom 44 Open OB

L’alliance des performances et du confort

Taillé pour la vitesse, le plus grand des Ribco nous a accueilli à son bord lors du Monaco Yacht Show avec une surprise sous la forme d’une motorisation inédite : deux V12 Mercury Verado de 600 chevaux chacun ! Les performances sont au rendez-vous… comme d’habitude. Le confort aussi !

Texte et photos Philippe Leblond


 642 000 € avec 2 x Mercury Verado 600 ch 4T
 13.15 m
 12
 68,3 nds
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Essai paru le 14/01/2022

Fiche technique

Longueur 13,15 m
Largeur 3,52 m
Diam. maxi des flotteurs 0 cm
Nbre de compartiments 0
Puissance maxi 3 x 450 ch (993,6 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 3 x 300 ch
Poids sans moteur 6000 kg
Rapport poids/puissance 5,0 kg/ch (avec les moteurs de l’essai)
Nombre de personnes 12
Couchage 4
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 900 l
Catégorie CE 110
Constructeur Ribco Marine (Grèce)
Importateur Monaco Rib Boats (Monaco)
Droits annuels sur la coque 573 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 1 302 €



Rappelons que Ribco Marine avait obtenu au début des années 2000, de construire sous licence, en Grèce, une gamme de semi-rigides extrapolée de celle du chantier anglais Scorpion, bien connu des amateurs de performance offshore. Depuis, le constructeur grec s’est largement émancipé puisqu’il produit des modèles encore plus grands que son « mentor » britannique, à l’image des Venom 39 et 44. Doté d’une carène en V profond à triple redan, signée Lorne Cambell, ce 44 pieds est un semi-rigide conçu pour tenir des moyennes élevées en mer formée. Voyons ce que peut apporter, dans ce domaine, le plus puissant des Mercury, le tout nouveau Verado 600 ch, premier et seul hors-bord 12 cylindres du marché.



 



Confort à l’italienne



 



Sagement amarré au quai Antoine 1er du port Hercule, où siège Monaco Rib Boats l’importateur des Ribco, le Venom 44, comme ses frères de marque, apparaît encore plus agressif et long qu’il n’est en raison de son architecture, typique des monocoques de haute performance : une coque en V profond étroite (seulement 3,52 m de largeur pour 13,15 m de long) et à la proue élancée. Sur le tableau arrière, deux blocs monumentaux (572 kg pièce) : les nouveaux et surpuissants Mercury Verado V12, des hors-bord de 600 chevaux chacun… Le calme avant la tempête ? En attendant de lâcher la bride de cette cavalerie massive, un petit tour du propriétaire s’impose…



 



Le Venom 44, comme les autres modèles de Ribco Marine, possède cette identité de GT de la mer que cultivent également certains de ses concurrents tels Technohull ou BSK Skipper, grecs eux aussi. Un cocktail relevé, concocté à l’origine par les marques anglaises telles que Scorpion, Revenger, Pascoe, Cobra… C’est à elles que revient l’idée d’associer une carène comme une épée, dotée d’un V profond, et quelques éléments de confort empruntés à la culture italienne du semi-rigide. Une combinaison qu’un chantier comme Ribco pousse encore plus loin… Témoin, la présence sur le Venom 44 de deux vastes solariums, de nombreuses vraies places assises et d’équipements de confort tels qu’un réfrigérateur (sous les sièges avant), une douche, un lavabo et un WC marin (dans la console). Et ce n’est pas tout : le Venom 44 se destine aussi au camping côtier grâce à deux couchettes doubles, situées sous les bains de soleil, à l’avant et à l’arrière, fermées par des toiles de tentes. Les équipements de cuisine dissimulés sous les sièges (évier inox, bac réfrigéré, machine à café…) apportent aussi leur touche de plaisir au mouillage. Par contre, il est dommageable de ne pas trouver de table pour dresser un carré à l’arrière, où plusieurs places assises se font face…



 



Le confort au mouillage a beau occuper une place importante dans le cahier des charges, le Venom 44 ne perd pas de vue l’essentiel avec un poste de pilotage à l’ergonomie soignée. Les deux rangées de sièges enveloppants destinés au pilote et copilote ainsi qu’à trois passagers situés juste derrière eux, ne sont pas là pour « faire genre »… A bord d’un semi-rigide donné pour 72 nœuds grâce à une puissance qui peut culminer à 1 350 chevaux (en l’occurrence, trois Mercury 450 Racing), il faut être bien installé et avoir de quoi se tenir ! Pour soigner le rapport poids/puissance, concernant le hard-top, le chantier grec a opté pour la fibre de carbone, économisant ainsi 100 kg de masse, ce qui permet aussi d’abaisser le centre de gravité du bateau. Ce toit rigide qui englobe le pare-brise apporte une excellente protection à l’équipage des cinq qui occupera les deux rangées de baquets. Le tableau de bord est assez spacieux pour intégrer un combiné Raymarine à grand écran ainsi que l’afficheur SmartCraft et la panoplie complète de l’instrumentation analogique des Mercury. Le cale-pied et la console centrale supportant le boîtier de commande des moteurs et le joystick de manœuvre vont également dans le sens d’offrir au pilote une position de conduite confortable et efficace. En revanche, on peut s’étonner du placement du compas qui n’est pas dans l’axe de vision du barreur…



 



La qualité de réalisation du Ribco est partout présente. Que ce soit l’assemblage soigné des flotteurs, la coupe précise des selleries, le brillant du gel-coat ou la pose régulière du teck massif sur tout le pont, la finition ne prête guère le flanc à la critique. Et la qualité de l’accastillage en inox n’est pas en reste… A ce sujet, on notera la présence d’une seconde ancre avec guindeau sur la plateforme de bain, à la scandinave ! 



  



Des performances stratosphériques



 



Ces derniers temps, le tout nouveau Mercury V12 à pied d’embase rotatif et double hélice fait beaucoup parler… Aussi était-on impatient de le voir à l’œuvre ! Première accélération, et… légère déception. Malgré la transmission à deux vitesses (imperceptible) et les doubles hélices, la poussée n’est pas fulgurante eu égard à toute cette puissance. Avec 6’’1 pour déjauger (les 20 nœuds sont effacés en 5’’1), le punch n’est au niveau où on l’attendait. Pour ce qui est du « caractère » de ce tandem de Mercury V12, c’est surtout à partir de 4 000 tr/min qu’on ressent l’ampleur de la force développée, plaqué que l’on se retrouve au fond du baquet. S’il est une chose qui surprend, c’est surtout la discrétion sonore de ces énormes blocs, ainsi que l’absence totale de vibrations. Parfait pour profiter de longues traversées en famille à vitesse élevée. Il est vrai que les V12 signent leur meilleur rendement à 4 000 tr/min, soit à 41,3 nœuds. Ce qui met Calvi à deux heures et demi seulement de Nice ! Dès lors, pourquoi hésiter à partir déjeuner en Corse ? Par contre, pour ce qui est de la mélodie en V12, les Verado 600 la laissent à la discrétion des voitures de sport…



 



Autre motif de satisfaction compte tenu de la puissance installée, les rendements, avec un excellent 0,31 mille parcouru par litre consommé et, surtout, avec à la clé cette vitesse de croisière impressionnante : 41,3 nœuds ! Que cet ensemble livre son meilleur ratio à une vitesse si élevée s’inscrit complètement dans la logique de cette GT de la mer qu’est le Venom 44. Les chiffres que nous vous donnons sont ceux du chantier, enregistrés avec le concours d’un technicien Mercury. A titre personnel, nous n’avons pu prendre « que » 64 nœuds, en raison d’un plan d’eau peu propice aux relevés de vitesse. Pour ce qui est du comportement, le Ribco fend la vague avec aisance (houle et clapot d’environ un mètre) et vire en sécurité à vitesse (très) élevée. Reste que nous ne sommes pas persuadés que ce duo de V12 soit le meilleur choix pour ce semi-rigide… Lors des réceptions de sauts et des remises de gaz, le couple phénoménal des V12 secoue le bateau. Les Mercury 450 Racing, moins chers (même à trois contre deux), plus légers et communicatifs, nous semblent davantage dans l’esprit de ce coursier des mers. D’ailleurs, avec trois d’entre eux (puissance maxi autorisée), le Venom 44 aurait atteint 72 nœuds ! Mais, le plus grand des Ribco est aussi proposé avec 3 x Mercury Verado 300 V8 (522 000 €), avec lesquels les performances devraient être tout à fait « acceptables ».



 



Conclusion



Faire cohabiter le confort luxueux et la haute performance n’est pas donné à tout le monde, que ce soit dans le domaine du semi-rigide ou dans d’autres catégories de bateaux. Le Ribco y parvient avec un talent indéniable, grâce à une conception qui associe convivialité et grand tourisme, tout en préservant le plaisir de pilotage, même si les deux Verado 600 V12 ne constituent pas, selon nous, le choix le mieux adapté au Venom 44.



photo RIBCO Venom 44 Open OB


photo RIBCO Venom 44 Open OB


photo RIBCO Venom 44 Open OB


photo RIBCO Venom 44 Open OB


photo RIBCO Venom 44 Open OB





Qualité de réalisation        

Comportement        

Performances        

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix      

La ligne et la qualité des finitions
Les performances de premier ordre
Le pilotage attractif et sûr
Le confort et le luxe des équipements
La possibilité de coucher à bord
L’absence de mains courantes sur les flancs de la console
Qu’il n’y ait pas de table pour composer une dînette
Le compas qui n’est pas dans l’axe de vision du pilote
Le choix de cette motorisation

Face a la concurrence…

Modéle Skipper 42 Omega 45 PZero 42
Marque BSK (Grèce) Technohull (Grèce) Pirelli (Italie)
Imporlation STT Yachting (83 – Saint-Tropez) Vendée Yachting (85 – Port Bourgenay) Sud Plaisance (13 – Marseille) Mercurio Yachting (83 – Saint-Tropez)
Longueur 12,40 x 3,50 m 13,80 x 3,50 m 13,10 x 4,10 m
Nb de personnes 10 12 14
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 520 000 € avec 3 x 300 ch NC NC
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