La gamme du chantier athénien Ribco s’étend du Venom 30 au Venom 44, de 9 à 13,13 m de longueur. Le 100 G2X qui nous attend amarré au ponton du salon de Cannes, affiche une longueur de 9,98 m de longueur pour 3,30 de largeur. Il est équipé d’une double motorisation Mercury Verado V8 de 300 ch mais sa puissance maximale culmine à 2 fois 350 ch, toujours chez Mercury. On retrouve chez cette unité les lignes de ses prédécesseurs et surtout l’esprit du 100 G2. Une résurrection améliorée au niveau du plan de pont, de son habitabilité et de sa modularité. Avec de l’espace pouvant accueillir jusqu’à 10 personnes et une vitesse annoncée, dans sa version maximale, à 57 nœuds.

Au ponton…

Observé depuis le ponton, les lignes tendues de ce modèle sautent aux yeux et reflètent le dynamisme de la marque. L’embarquement se fait par l’arrière avec un espace assez réduit en raison de la double motorisation hors-bord. Pas de grande plateforme de bain mais tout de même une échelle et de quoi se rincer après la baignade. L’accès à bord se fait par un passage dans le matelas du solarium. Avec sa dimension de 2,27 m par 1,60 m, il peut accueillir jusqu’à 5 personnes allongées dos à la console ou en position assise dans le carré. Monté sur vérin, le capot sous le solarium offre la possibilité, une fois totalement ouvert, d’installer une fermeture latérale et frontale pour proposer une petite cabine d’appoint. Très appréciable pour s’isoler au mouillage, cet espace bien ventilé par des ouvertures latérales permet de gagner en intimité à bord.

Dès le premier pas sur le pont, le revêtement Foam Deck de couleur noire transmet une agréable sensation de douceur. Une table d’appoint peut être installée dans le carré pour permettre aux invités de se restaurer grâce au frigo installé sous la banquette adossée à la console. Deux coffres d’une quarantaine de litres, gelcoatés et avec vérins, se trouvent sous cette banquette, mais seul celui de bâbord est réfrigéré. L’espace arrière est tout à fait correct et rendu très agréable grâce aux enceintes JL Audio et à l’ombre du T-Top en inox (en option, comme le bimini). Ce dernier surplombe le poste de barre composé de deux assises séparées par des porte-gobelets. Les sièges d’inspiration sport sont enveloppants, assez fermes et disposent d’un appui-tête intégré de belle facture. Une qualité que l’on retrouve en prenant en main le volant en cuir à 3 pales non réglable et en promenant le regard sur la finition carbone du tableau de bord. Le cale-pied est moulé pour permettre une assise optimale en navigation. L’écran Raymarine en 12’’, le répétiteur Mercury en 7”, la VHF et deux enceintes sont présents. Par ailleurs, deux très pratiques boîtes à gants fermées donnent un surplus de praticité. Le saute-vent est relativement petit avec 25 cm de hauteur mais, nous le verrons, remplit parfaitement son rôle tout comme les deux mains courantes montées sur la tableau de bord.

En empruntant les passavants assez larges (39 cm), on se retrouve en avant de la console face à une assise simple qui, une fois relevée, découvre un espace intérieur abritant un WC marin électrique et le panneau électrique. La hauteur sous barrots permet à une personne d’1,80 m de se changer sans trop se contorsionner. À la pointe avant, nous retrouvons un deuxième bain de soleil généreux de 2,40 m par 1,80 m qui abrite sur ses côtés deux coffres permettant de loger le matériel humide, amarres et pare-battages. En soulevant l’appui-tête placé à la proue, on arrive à la baille à mouillage où se loge une ancre traversante Ultramarine en inox. À noter que 40 mètres de chaîne peuvent prendre place dans le puits de chaîne. Les taquets d’amarrages sont bien placés et la proue plate permet le débarquement, ou peut servir de petit plongeoir improvisé toujours bienvenu.

En mer…

Coupe-circuit au poignet et assise de bolster relevé, c’est parti pour la phase dynamique! Avec un poids contenu de 3 tonnes en pleine charge, le 100 G2X se montre à l’aise dans les manœuvres de port. La réponse moteur est maîtrisée et l’optionnel propulseur d’étrave rajoute en sérénité. Autant être franc, être à la barre d’une version remaniée d’un semi-rigide de compétition donne quand même des envies de pousser la manette des gaz une fois le balisage et l’horizon dégagés.

Les deux Mercury, bien que 100 ch en dessous de la puissance maximale, se font entendre dès les bas régimes. À l’exercice du temps de planning, malgré une houle croisée de 40 centimètres, 3 personnes à bord et un bateau chargé, le Ribco surprend par un déjaugeage rapide relevé à 3,4 secondes sans perte de visibilité à la barre et avec une bonne reprise d’assiette.

Les 20 nœuds sont atteints tout aussi facilement en 4,3 secondes, pour continuer ensuite de manière très linéaire. On apprécie la facilité de pilotage et le caractère prévisible du bateau, notamment dans la prise d’angle. Car gite il y a, surtout à bas régimes, ce qui nécessite un bon arrimage et un équipage prévenu. Aucune cavitation d’hélice n’est pourtant observée, ce qui permet de rapides changements de direction.

La coque à redan et virures assure un grip et une stabilité en courbe très appréciables. En enchaînant les virages, on peut remarquer que le 100 G2X reste sec même pour les passagers situés le plus en arrière - encore merci le redan - et l’étrave se place avec précision. Le saute-vent n’est pas déformant et assure une bonne visibilité, tout en conservant l’aspect sport du Ribco.

La montée en régime continue avec un relèvement de presque 20 nœuds à 3 000 tours, 31 à 4 000, 41,7 à 5 000 et une vitesse de pointe à 47,5 nœuds à 5 850 tours. À cette vitesse, le volant ne vibre pas et le bateau reste bien stable dans ses lignes. Le son rauque des Mercury ne laissera aucun amateur de mécanique insensible. Le T-Top ne bouge pas, la rigidité de l’ensemble est bonne et le couple carène-moteur est parfaitement équilibré.

L’angle de carène de 55º explique cette facilité à se mouvoir à vitesse élevée sur un plan d’eau agité par les nombreuses embarcations qui croisent en cette période de salon. Le passager en console peut compter sur une solide main courante fixée sur le tableau de bord pour bien se caler. Le passage de sillages est facile, et le bateau ne retombe pas sur l’eau de manière violente. Le 100 G2X est très bien équilibré et ce quel que soit le régime moteur.

Le confort en navigation pour le skipper ou les passagers est encore plus notable à une vitesse de croisière située à 25 nœuds pour 3 200 tr/mn et une consommation de 52 litres/heure. À cette allure le barreur peut communiquer sans avoir à hausser la voix démesurément et pourra enchainer des dizaines de milles sans fatigue.

Pour conclure cet essai on retient du 100 G2X le look d’abord, mais aussi sa modularité, avec ce solarium transformable, la qualité de ses finitions et enfin son comportement en navigation qui séduira autant un barreur exigeant qu’une famille voulant faire des milles. L’équipement de série bien fourni est un extra toujours apprécié.