Pour son premier grand semi-rigide, le constructeur hollandais a réussi l'essentiel. Un bateau qui sait être accueillant, performant et qui se comporte efficacement, avec un moteur qui correspond presque à sa puissance maxi. Un compagnon de vacances taillé sur mesure pour le cabotage en famille.
Texte et photos Philippe Leblond
Lodestar, qui fait construire en Chine des petits pneumatiques surtout destinés au marché de l'annexe tente, depuis peu, une percée sur le marché hyperconcurrentiel du semi-rigide. Sa gamme, déjà dense (12 modèles du 2,60 m au 6,10 m), est dominée par le 610 Console que Marine Loisirs (Saint-Pierre-les-Aubagne) a mis à notre disposition pour cette prise en main. En tant que premier grand semi-rigide, il ne manque pas grand-chose à ce bateau dans l'optique d'intégrer le peloton de tête. L'accord de distribution, signé avec Marine Power Europe (Mercury/Mariner), devrait « booster » le développement de la marque batave.En premier lieu, nous avons été agréablement surpris par son comportement dynamique. La provenance de la carène (Lodestar exploite des moules Lomac sous licence) explique les bonnes qualités de navigation de ce semi-rigide qui accepte parfaitement la puissance du Johnson 140 ch 4-temps. Nous avons aussi apprécié l'agencement du cockpit et la qualité de l'équipement proposé. Les deux petites plates-formes, qui encadrent le bac moteur, facilitent l'embarquement et l'accès à la baignade. Le passage latéral bâbord à l'arrière se poursuit jusqu'à l'avant puisque la console a été décalée vers tribord. La partie avant est largement occupée par un solarium amovible qui recouvre un bon volume de rangement et un puits de mouillage servi par une delphinière en polyester, supportant un taquet inox de bonne dimension et un petit davier intégré. Le leaning-post dont l'assise biplace bascule pour ouvrir sur un coffre supplémentaire fait face à une console qui comporte une « niche » abritant l'orifice de remplissage du réservoir. On y trouve aussi, situé sous le volant, un petit coffre sec en hauteur, et un petit siège sur l'avant.
à l’abri du pare-brise, ceint d’une main courante inox, le tableau de bord réserve un peu de place pour fixer un éventuel GPS ou sondeur. L’assise de la banquette arrière, qui peut recevoir deux à trois personnes, abrite aussi un coffre qui peut fermer à clé. Pour ce qui est du flotteur, il est en PVC (le tissu vient d’Allemagne). Il est soumis à un collage haute fréquence en Chine, où il est assemblé à la coque. Saluons au passage le choix des saisines en cordelette. En revanche, les poignées en plastique font vraiment bon marché…
Sous la poussée du Johnson 140 ch 4-temps, le Lodestar est prompt à déjauger. La vitesse maxi est rapidement atteinte au terme d’une accélération linéaire mais vigoureuse. Avec 41 nœuds au GPS, il y a tout lieu de se montrer satisfait. Un peu de trim positif pour chercher les derniers tours/minute déclanche une amorce de roulis, mais qui reste facile à contrôler. Précise et docile, la barre laisse bien remonter les informations en provenance de la carène qui montre un guidage parfait en courbe et une tenue de cap impeccable. Le regret, c’est de ne pas avoir eu plus de mer pour juger plus à fond les qualités nautiques du Lodestar, qui a semblé, de prime abord, sûr et confortable. à 4 000 tr/mn (25 nds), en tout cas, l’assiette est parfaite et le doux ronronnement du 140 ch d’origine Suzuki, permet de se parler sans « pousser le volume ». Un petit reproche pour finir : il est dommage que la position de conduite, plutôt réussie (bonne position des commandes), soit pénalisée par le manque d’espace entre le siège et la console.
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