Rares encore sont les chantiers qui enrichissent leur gamme de semi-rigides avec des modèles pensés pour la pêche. Le constructeur canadien a franchi le pas avec cette version F du V580, un essai plutôt concluant. Reste à opter pour les nombreuses options, dont certaines devraient être… standard.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 5,8 m |
Largeur | 2,5 m |
Diam. maxi des flotteurs | 60 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 150 ch (110,4 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 115 – 150 ch |
Poids sans moteur | 370 kg |
Rapport poids/puissance | 3,9 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 12 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 1500 kg |
Matériau flotteurs | PVC ou CR/CSM |
Capacité carburant | 110 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Gala Marine International Inc. (Canada) |
Importateur | Brig Med (13 - Aix-en-Provence) |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Présenté lors du Grand Pavois 2017, ce membre de la gamme Viking (sept modèles de 3,30 m à 6,50 m) a reçu une configuration « pêche » qui le classe parmi les semi-rigides équipés pêche par le chantier. Bien qu’en croissance ces versions « pêche » sont encore rares… Cette opus « fishing » s’ajoute donc au V580 standard (orienté loisirs en famille), avec un plan de pont plus libéré et des accessoires spécifiques. Comme les autres pneumatiques du chantier canadien, il arbore un gros œuvre en aluminium (coque, pont, « mobilier ») et, au choix, des flotteurs en PVC Valmex 1 100 décitex, ou CR/CSM (type Hypalon) Orca 1 100 décitex, moyennant un surcoût qui n’est pas anodin. Il vient d’être rejoint par un grand-frère, le V650F, dévoilé au Nautic de Paris.
Au ponton
Exit la banquette arrière pleine largeur du V580 standard, son siège de pilotage conventionnel et l’assise placée sur l’avant de la console, aussi ! Certes le V580F perd quelques places assises dans l’opération, mais c’est pour offrir ce qui aux yeux des pêcheurs est impératif : plus de surface libre sur le pont. Même si les pratiquants ne sont que deux à bord, ils ont besoin d’une certaine liberté de mouvements pour lancer avec les cannes ou ramener les prises. A bord du V580F, il y a de la place en arrière et en avant du poste de pilotage. L’endroit le plus propice, nous semble-t-il est l’avant, car dans la partie arrière, les plats bords en alu et leur main courante font un peu obstacle, dans le sens où le pêcheur ne peut pas prendre appui sur les flotteurs avec les genoux. Notre modèle d’essai arborait même une tablette, qui vient se fixer sur le plat-bord, bien pratique pour préparer ses appâts ou son bas de ligne. Un bon point aussi pour les deux confortables sièges individuels sur pied-colonne, situés près du tableau arrière. Ils sont amovibles et trouvent place dans la cale arrière et dans le coffre avant. Il est par contre dommage qu’ils ne puissent pivoter en sens inverse de la marche pour le pêche à la traîne… Comme tout l’équipement, en dehors de la console de pilotage et du leaning-post (biplace), ces sièges figurent dans la liste des nombreuses options. Il faut donc considérer le tarif du V580F, certes attractif, comme un point de départ… Parmi ces accessoires optionnels, il convient de retenir pour l’activité pêche, le vivier à circulation d’eau de mer (pompe), positionné pour partie sous le siège de pilotage, une douchette d’eau de mer pour le rinçage du cockpit, la planche de découpe susmentionnée et les quatre porte-cannes en plastique intégrés au tableau arrière (qui s’ajoutent au quatre en alu, soudés sur le leaning-post)… Moyennant 1 870 euros, les plus exigeants pourront y ajouter le T-top, alu peint et toile. Le Seadeck (revêtement de pont en mousse EVA), bon antidérapant et sans entretien, fait également partie des options, mais semble obligatoire afin d’assurer des déplacements à bord confortables et sûrs.
Ainsi équipé, le V580F possède le profil idoine pour séduire un certain nombre de pêcheurs en mer, qui apprécieront l’effort du chantier canadien pour offrir un cockpit propice à leur loisir préféré, avec en prime quelques volumes de rangement, comme celui, bien pratique, situé sous l’assise ouvrante du leaning-post, ou encore celui dans la partie basse de la console. Ce dernier est libre dans le cas où l’on choisit l’option réservoir intégré (110 litres), à l’exemple de notre bateau d’essai. Encore une option qui aurait dû faire partie de la dotation d’origine…
En mer
Avec trois personnes à bord et une motorisation proche du maximum mentionné sur sa fiche technique, le Gala a approché les 40 nœuds sans pouvoir, malgré nos tentatives répétées, accrocher ce chiffre qui marque, pour un bateau de plaisance de sa catégorie, l’entrée dans la sphère de la haute performance. Et ce, malgré son étonnante légèreté (370 kg sans moteur ni accessoires), essentiellement due à sa construction en aluminium. Si l’on s’en réfère à son rapport poids/puissance, qui descend sous les quatre kilos par cheval, c’est un peu décevant. Cela tient sans doute à son dessin de carène au V moyen et à l’implantation basse de ses gros flotteurs (60 cm de diamètre), sans doute aussi à la répartition de ses masses plutôt sur l’avant, qui engendrent une surface mouillée importante. Et il en faut du trim positif pour faire entrer un peu d’air sous cette carène ! Les chronos d’accélération sont plus flatteurs, surtout au déjaugeage, avec seulement 2’’8 pour entrer dans ses lignes au terme d’un cabrage aussi peu sensible que fugitif. Un punch bien servi, sans doute, par le choix d’une hélice trop courte si l’on s’en réfère au régime maxi particulièrement élevé que nous avons atteint (6 600 tr/min au lieu de 6 200). Un paramètre peu favorable à la vitesse… Pour ce qui est des allures de croisière, le pilote bénéficie d’une large plage de régimes, allant de 3 500 tr/min (19 nœuds) à 5 000 tr/min (28,5 nœuds). Au-delà, les consommations s’envolent.
Au plan du comportement, et compte tenu de ce qui a été dit au-dessus, il n’est pas étonnant de constater l’excellente stabilité du V580F, tant à l’arrêt qu’en navigation, même à plein gaz. L’impression de sécurité est totale, avec une tenue de cap impeccable, même sous trim largement positif. Le dessin du tableau arrière en biseau, rallongeant la flottaison, n’y est sans doute pas étranger… Avec 140 chevaux dans le creux de la main, le pilotage ne pose aucun problème et met vite en confiance le barreur. Par contre, le Gala vire très à plat, même lorsqu’on raccourci le rayon de giration et en réduisant les gaz. Un cas de figure pas très favorable, car en inscription avec un niveau de gaz élevé, la sensation d’une possible contre-gite n’est pas la plus désirable. Pour ce qui est du passage dans la vague, on ne peut parler que de clapot, car lors de notre sortie, la mer était sage. L’impression dans ce domaine est assez paradoxale, avec une carène et des flotteurs qui « comptent » les vagues, et en même temps une souplesse de passage assez remarquable, avec des impacts très atténués. Un dernier mot pour ce qui est du choix de la puissance. Le Suzuki DF140 convient parfaitement au V580F. Toutefois, ce dernier devrait être capable de bien supporter un 150 ch, même de forte cylindrée (Suzuki, Mercury, Evinrude). De quoi franchir sans coup férir les 40 nœuds, et naviguer lourdement chargé tout en assurant de belles moyennes.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Tempest Work 560 | Ocean Master 590 | 5.85 Pro |
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Marque | Capelli (Italie) | Highfield (Australie) | Ribcraft (Grande-Bretagne) |
Imporlation | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) | Groupe YB (29 – Gouesnou) | Concar’Nautic (29 – Concarneau) |
Longueur | 5,60 x 2,55 m | 5,90 x 2,44 m | 5,85 x 2,45 m |
Nb de personnes | 9 | 14 | 12 |
Matériau flotteur | CR/CSM | PVC | CR/CSM |
Prix | 24 520 € avec Yamaha 70 ch | 16 390 € (sans moteur) | 16 200 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 39,8 nds à 6 600 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 28,5 nds à 5 000 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 22,2 nds à 4000 tr/min |
Temps de jaugeage | 2,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,4 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,4 nds à 2 600 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 13 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 7 h 40 min |
Hélice de l'essai | 13’’3/4 x 21’’ inox 3 pales |