Essai Salpa Soleil 28

Il mérite bien son nom !

Avec près de six mètres carrés dévolus aux séances UV, ce Soleil 28 ne fait pas de publicité mensongère. Par ailleurs, le nouveau Salpa propose tout le confort nécessaire pour bien profiter des escales ensoleillées. En revanche, son physique imposant requiert plus que les 300 chevaux de notre bateau d’essai.

Texte et photos Philippe Leblond


 75 540 € sans moteur
 8.9 m
 16
 40,0 nds avec Mercury V8 AMS 300 ch 4T
Banniere_axa

3_bannie_re-he_lice-540x145
Orca-logo_rvb

Essai paru le 10/10/2019

Fiche technique

Longueur 8,9 m
Largeur 3,25 m
Diam. maxi des flotteurs 0 cm
Nbre de compartiments 0
Puissance maxi 2 x 250 ch (368 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 400 ou 2 x 200 ch
Poids sans moteur 2000 kg
Rapport poids/puissance 4,2 kg/ch (avec le moteur de l’essai)
Nombre de personnes 16
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1670 décitex
Capacité carburant 325 l
Catégorie CE B
Constructeur Nautica Salpa S.r.l. (Italie)
Importateur Soleil Bleu Yachting (13 – La Ciotat)
Droits annuels sur la coque 131 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 1302 €



Cette élégante unité est le troisième modèle d’une gamme de quatre semi-rigides, dont le vaisseau-amiral, un 42 pieds, vient d’être présenté en première mondiale au Cannes Yachting Festival. En l’espace d’à peine plus de deux ans, le chantier napolitain se retrouve donc à la tête d’une flotte de quatre semi-rigides haut de gamme de par leurs dimensions et leur qualité de présentation. Nous avons pu prendre en main le Soleil 28 chez Easy Yachting, loueur à Juan-les-Pins. Avec ses presque neuf mètres et sa ligne de pont à teugue, faisant penser à celle des semi-rigides Marlin Boat, le Soleil 28 a fière allure. Découvrons dans le détail les atouts de ce modèle tourné essentiellement vers une utilisation familiale de type « méditerranéen »…    



 



Au ponton



Imposant, élégant, soigné, le Soleil 28 capte le regard et diffuse instantanément une impression de qualité. Flotteurs bien assemblés, sellerie bien coupée, gel-coat gris foncé uniformément brillant, accastillage inox abondant sont servis par une ligne personnelle et une conception cohérente avec le programme visé. La grande plate-forme de bain avec son large passage en avant du moteur, avec ses deux échelles de bain flanquées d’une main courante, la douchette (avec eau chaude !) à portée de main et la prise de quai pour soulager la batterie de service, nous invite à embarquer. Par contre l’accès dans le cockpit est modérément pratique, les plats bords latéraux étant obstrués par le grand arceau polyester qui supporte le taud de soleil. Le dossier de la banquette arrière pouvant se rabattre à plat en arrière peut faciliter le passage, en même temps qu’il sert d’extension au solarium. Ce dernier est composé d’une seconde rallonge qui n’est autre que la table du carré. Celle-ci est intégrée au plancher et, faute de vérin à commande électrique, se dresse manuellement. Le lieu est on ne peut plus convivial, et l’on peut s’attabler confortablement à six autour d’un pique-nique. La kitchenette, située juste en face, dispose d’un évier moulé, d’une plaque de cuisson à un feu, d’un petit frigo et de rangements. Toujours au stade de l’équipement de confort, il convient de mentionner l’abri de console (hauteur : 1,80 m) qui offre lui aussi ses services avec un WC marin relié à un réservoir d’eaux usées, un lavabo et même une douche, avec réglage chaud/froid SVP ! Dans le domaine du semi-rigide de jour (c’est-à-dire sans cabine) cet équipement est sans doute le plus complet que nous ayons pu rencontrer. Le confort à bord du Soleil 28, c’est aussi la présence de nombreux rangements dont l’impressionnant coffre avant, doublé d’un plus petit côté mouillage, et la soute arrière dotée d’un plancher isolant le fond de coque. C’est encore les espaces de circulation, tels que la plage arrière (décrite ci-dessus) ou les passavants larges et sécurisés par les mains courantes latérales de console. C’est enfin le guindeau électrique qui, sur un bateau de ce poids, est impératif. Complètement intégré à la delphinière par souci d’esthétisme, il ne dispose pas hélas de commandes à distance, ne pouvant être actionné qu’à partir du poste de pilotage.



 



Justement, à propos de poste de pilotage, celui du Soleil 28 n’est pas loin du sans faute. Son siège biplace avec demi assise relevable pour piloter debout en appui lombaire est bien protégé par la large console et son haut pare-brise enveloppant. Ample, le tableau de bord intègre une VHF fixe et un combiné GPS-lecteur de cartes encadré par les instruments analogiques/digitaux du V8 Mercury. Le compas est bien dans l’axe de vision du pilote et le vide-poches n’est pas, comme trop souvent, aux abonnés absents. La position de conduite est aussi agréable assise que debout, grâce à deux cale-pieds superposés, creusés dans la console. Le copilote appréciera aussi la main courante qui lui fait face. Pour terminer, ajoutons qu’avec 2,53 m de largeur flotteurs dégonflés, le Soleil 28 est au gabarit routier pour le transport sur remorque.



 



En mer



Nanti d’un équipement de confort des plus complets et d’une largeur au-dessus de la moyenne, le Soleil 28 se classe parmi les poids lourds de sa catégorie. Et c’est assez logiquement que le chantier propose aussi une bimotorisation hors-bord, à concurrence de 2 x 250 chevaux. Lors de cet essai, nous avons tout juste accroché les 40 nœuds, sans lésiner sur l’apport du trim. Cette correction d’assiette ne perturbe en rien l’équilibre du bateau, même au régime maxi. La tenue de cap et la stabilité latérale demeurent impeccables. Sans l’antifouling qui nappe ses œuvres vives, le Soleil 28 devrait s’octroyer trois bons nœuds supplémentaires en vitesse de pointe dans les conditions de ce test, c’est-à-dire avec deux personnes, 185 litres d’essence et une température ambiante de 18°. Ce qui, avec un équipage nombreux et le chargement allant avec, devrait le ramener à un petit 40 nœuds. Constat : malgré ses qualités indéniables, au rang desquelles un couple important - l’effet éponyme se sent un peu au démarrage et dans les virages à droite - le V8 Mercury et ses 300 équidés s’avère un peu justes pour un semi-rigide de cette envergure. Nous conseillerons d’opter pour un 400 ch ou deux 200 ch, cette seconde option ayant notre préférence, le couple de renversement étant annulé avec deux hélices tournant en sens inverse. Toutefois, il faut saluer les chronos d’accélération obtenus par le V8 américain qui se montre brillant, avec un déjaugeage exécuté en seulement 3’’4 et un 0 à 20 nœuds en 4’’5, bien aidé par le redan qui barre sa carène à mi-longueur, ainsi que son hélice à pas court (17 pouces) qui ne le favorise pas en V-max. Toujours au rayon des performances, le manque de puissance débouche sur des rendements médiocres. Au point que nous avons obtenu un meilleur ratio à 5 000 tr/min (0,56 mille par litre) qu’à 4 000 tr/min (0,48 m/l), la vitesse à ce régime étant particulièrement basse (17,5 nœuds). Une centaine de chevaux de plus rétablirait sans doute la logique dans ce domaine, avec même peut-être des rendements plus économiques…



 



Sur une mer calme, seulement troublée par un petit clapot et une faible houle résiduelle (50 cm), difficile de tirer des conclusions sur les aptitudes marines du Soleil 28. On peut en revanche saluer son comportement dynamique, avec une sensation de sécurité omniprésente que ce soit à la vitesse maxi, grâce à des réactions saines et progressives, où dans la succession de virages de divers rayons que nous avons effectués, tous avec une bonne dose de gaz. Doux et précis, même dans les virages serrés, le Soleil 28 fait apprécier sa maniabilité, à peine entachée d’un léger effet de couple dans les courbes à droite.   



 



photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28


photo Salpa Soleil 28





Qualité de réalisation        

Comportement        

Performances    

Equipement          

Adéquation programme          

Rapport qualite/prix        

Le comportement sain
Le cockpit et l’équipement bien pensés
La table du carré intégrée au plancher
L’abri de console WC et douche
La présentation soignée
La puissance de 300 chevaux insuffisante
L’absence de télécommande au guindeau
Les taquets arrière un peu petits
Le siège devant la console peu confortable
La Hi-Fi Fusion placée derrière le volant

Face a la concurrence…

Modéle Adrenalina 9.0 298 Strider 900
Marque Lomac (Italie) Marlin Boat (Italie) Sacs (Italie)
Imporlation Stélie Nautic + réseau de revendeurs Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) Réseau de revendeurs
Longueur 8,60 x 2,98 m 9,15 x 2,95 m 9,00 x 3,14 m
Nb de personnes 16 16 16
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 107 000 € (sans moteur) 77 508 € (sans moteur) 82 200 € (sans moteur)
PERFORMANCES
Vitesse maxi 40,0 nds à 6 050 tr/min
Vitesse de croisière rapide 30,0 nds à 5 000 tr/min
Vitesse de croisière economique 17,5 nds à 4 000 tr/min
Temps de jaugeage 3,4 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 4,5 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 13,6 nds à 3 000 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 57 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 5 h 10 min
Hélice de l'essai 17’’ inox 3 pales