Les rayons solaires sont un bon antidote au stress et à la déprime… et de ce point de vue, le Soleil 26 que nous avons pu tester à Gênes a de quoi redonner le sourire. De par son caractère marin enjoué, mais surtout grâce à son cockpit pour épicuriens où les deux grands solariums permettent de s’offrir une cure d’ultra-violets et d’emmagasiner la précieuse vitamine D !
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 8,0 m |
Largeur | 3,0 m |
Diam. maxi des flotteurs | 63 cm |
Nbre de compartiments | 0 |
Puissance maxi | 300 ch (220,8 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 200 à 250 ch |
Poids sans moteur | 1500 kg |
Rapport poids/puissance | 5,9 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 15 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 300 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Nautica Salpa s.r.l. (Italie) |
Importateur | Soleil Bleu Yachting (13 – La Ciotat) |
Droits annuels sur la coque | 131 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 504 € |
Le Soleil 26 est bien dans la lignée des autres Salpa (huit modèles de 18 à 42 pieds), c’est-à-dire avec ce flotteur marqué d’une teugue (dont Marlin Boat est l’instigateur), d’un nez arrondi et d’une carène barrée d’un redan à mi-longueur. Comme ses frères de chantier, les plus récents (Soleil 20 et 18), il arbore une étrave semi-verticale mais, pour le reste, il est bien dans l’esprit de la gamme Soleil, avec un cockpit entièrement dédié au confort et au farniente.
Au ponton
Comme tout semi-rigide portant la marque Salpa, le Soleil 26 est un modèle « tout-confort », conçu avant tout pour partager des loisirs nautiques en famille ou entre amis. Pour ce faire, il ne lui manque rien. Rien en tout cas de ce que l’on peut exiger d’un semi-rigide de huit mètres de ce type. Sa largeur est dans la moyenne, mais la forme arrondie de sa proue génère un peu plus d’espace qu’un avant « pincé » au profit du solarium, vraiment spacieux sur ce bateau (226 x 170 cm). Celui de la poupe n’est pas étriqué non plus : 170 x 180 cm. Ce qui nous donne plus de six mètres carrés de surface dédiés aux séances UV… De quoi légitimer l’appellation Soleil 26. Précisons que le bain de soleil de l’arrière est convertible en un carré très convivial, où l’on peut partager un pique-nique à quatre voire six convives. Bien que ce ne soit pas prévu par le chantier, il serait sans doute possible de bénéficier d’une seconde dînette à l’avant, la configuration s’y prêtant également… Du point de vue du rangement, il n’est pas avare non plus : trois coffres sous la banquette (dont un contient le réservoir d’eau de 70 litres alimentant la douchette), un autre sous le leaning-post (sauf si vous cochez l’option frigo), le grand volume vertical de la console (avec ou sans le WC marin et son réservoir d’eau noire), sans oublier la volumineuse cale sous le solarium avant qui recouvre aussi un coffre à mouillage indépendant. Bref, le Soleil 26 n’aura aucune difficulté à « digérer » les affaires de tout l’équipage ! Les vraies places assises aussi sont en nombre, entre la banquette arrière (quatre, voire six), le siège de pilotage (deux) et celui monoplace de la console…
Et malgré cette débauche de confort embarqué, Salpa a su ménager les espaces de circulation sur le pont, que ce soit à l’arrière pour la baignade avec deux grandes plateformes reliées entre elles, dans la zone du carré en U ou autour du poste de pilotage avec des passavants de 38 cm. Le revêtement en teck synthétique (une option aussi) habille le pont avantageusement, tout en offrant un bon antidérapant. Sans entretien. Côté accastillage, il fait également bien les choses, bien que l’on déplore que sur un semi-rigide de ce gabarit, le guindeau électrique figure parmi les options… Ce dernier est dissimulé dans le coqueron avant en polyester qui, lui aussi, caractérise les Salpa. Deux taquets bien dimensionnés encadrent le davier le sur lequel l’ancre est à poste, prête au mouillage. La console et le leaning-post possèdent tous deux leurs mains courantes, notamment celle de la kitchenette qui peut permettre à deux passagers arrière de naviguer debout lorsque la mer est difficile. Et à la poupe, les taquets ne manquent pas puisqu’ils sont au nombre de quatre : deux rétractables sur les plateformes de bain et deux pliants sur les hiloires du cockpit. Nous l’avons déjà dit par ailleurs, nous n’apprécions pas les modèles repliables qui, pour peut qu’on tourne une amarre dans l’urgence, dans un sens qui n’est pas le bon, on peut se faire coincer les doigts (chirurgie à prévoir). Reste la pièce d’accastillage la plus dispendieuse, j’ai nommé l’arceau polyester (6 720 €) –nous n’avons jamais été fans de cet équipement sur un semi-rigide (encombrement, poids, esthétique…) – qui a le seul mérite de supporter le cabriolet (important lui !) et le feu de poupe (que l’on peut fixer ailleurs…).
Mais, n’oublions pas le poste de pilotage… Le siège biplace à assise fixe offre une position confortable, qu’on pilote debout ou assis (cale-pied). Les commandes sont à bonne distance, de même que la façade de la console, éloignée des genoux. Spacieux, le tableau de bord est en mesure d’intégrer une centrale de navigation à écran de bonne taille ainsi que le Helm Master (afficheur multifonction) de Yamaha. La sono hi-fi Fusion trouve sa place au-dessus de la main courante à destination du copilote, ainsi que deux supports de canettes à portée de main. Le petit vide-poche en toile enduite, situé sous le volant, n’est pas des plus généreux mais il a le mérite d’être là, car dans de nombreux cas, cet équipement indispensable passe à l’as… Hélas. Haut et large, le pare-brise assure une bonne protection pour les sorties par temps frais et une bonne visibilité. Bref, le Soleil 26 se montre généreux dans presque tous les domaines : qualité des matériaux, finition, espace, confort, rangement, accastillage… mais, à notre goût, a trop souvent recours à la liste des options.
En mer
Essayé dans le cadre du Salon de Gênes, notre Salpa 26 n’a pas bénéficié des meilleures conditions de mer (1 m à 1,50 m de houle avec clapot croisé), ce qui fait que nous n’avons pas pu relever la vitesse maxi, malgré les qualités dynamiques de ce semi-rigide au tempérament plutôt sportif, en dépit des apparences… Avec de bonnes conditions de mer, nos confrères du magazine italien Il Gommone ont relevé une V-max de 46,5 nœuds à 5 800 tr/min, avec deux personnes et 250 litres de carburant à bord. Une belle performance à mettre autant au crédit de la carène, dotée d’un V assez marqué et d’un redan de déjaugeage (placé à mi-distance de l’étrave et du tableau arrière), que du V6 Yamaha 300 ch et de sa forte cylindrée : 4 170 cm3. Ce moteur représente d’ailleurs la puissance maximale autorisée. Et selon nous c’est bien comme cela, car à moins de sortir régulièrement avec un équipage nombreux, le Soleil 26 pourrait se contenter de 250 chevaux, voire 200, tant sa carène est disposée à « s’aérer ». Ce qui se confirme avec mer de face, où il faudra se montrer parcimonieux dans l’utilisation du trim. Un réglage neutre, voire négatif, sera de mise car le nez du bateau nous a semblé plutôt léger. Il est vrai que nous n’étions que trois à bord, dont un enfant, avec seulement 80 litres de carburant… Cela peut expliquer cette tendance à lever un peu de l’avant… Une aptitude à déjauger rapidement validée par un chrono de 3’’8 (pas mal pour deux tonnes en ordre de marche). Une seconde plus tard nous passons les 20 nœuds et l’accélération se poursuit, énergique. Le relief marin du jour nous ne nous a pas incités à pousser jusqu’au régime maxi, car dépasser les 40 nœuds dans ces conditions devenait délicat. A 4 500 tr/min, nous avons relevé 30,7 nœuds et au régime économique (3 500 tr/min), 21,8 nœuds assorti d’un rendement de 0,62 mille par litre et d’une autonomie de 170 milles en conservant nos 10% habituels de marge de sécurité. Pour ce semi-rigide au destin essentiellement méditerranéen, ce rayon d’action est tout à fait dans les clous, notamment pour qui voudrait rejoindre la Corse au départ de la Côte d’Azur, ou inversement.
Aux commandes, les sensations sont bien présentes, avec une carène réactive et 300 chevaux bien en forme. Cela se sent dans les remises de gaz, que ce soit en réception de saut de vague ou en sortie de virage. Si par mer de face, le Salpa se montre un peu volage (gentil avec le trim !), il est plus à l’aise par mer de travers et d’arrière où sa fine étrave, qui va en s’évasant, suivie d’un bouchain vif, soulage bien dans les réceptions et défléchit efficacement les embruns. En virage aussi, le Soleil 26 se montre à son avantage, avec un guidage précis et une gîte intérieure prononcée qui occasionne une accroche ferme… donc attention à bien doser l’accélération lors des remises de gaz sous peine de subir une grosse force centrifuge. A allure plus modérée, entre 3 500 et 4 000 tr/min, le Soleil 26 assure bien dans cette mer compliquée, préservant un certain confort pour ses passagers, ce qui n’est pas à la portée de tous les semi-rigides, même de cette longueur.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Sport 800 | Clubman 26 | 790 Turismo |
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Marque | Highfield (Australie) | Joker Boat (Italie) | Lomac (Italie) |
Imporlation | Highfield France (29 – Gouesnou) | HEP (83 – Hyères) | Stélie Nautic + revendeurs |
Longueur | 8,00 x 2,94 m | 7,93 x 2,99 m | 7,99 x 3,06 m |
Nb de personnes | 15 | 22 | 18 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 69 115 € (sans moteur) | 61 190 € (sans moteur) | 65 400 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | non mesurée |
Vitesse de croisière rapide | 30,7 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 21,8 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,8 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 11,7 nds à 2 400 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 29 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 9 h 20 min |
Hélice de l'essai | 19’’ inox 3 pales |