Fort d’une carène signée Adam Younger, ce grand semi-rigide habitable combine à merveille confort au mouillage et performance en navigation. Salpa nous a habitués à une conception soignée et sophistiquée. Ce nouveau 42 pieds, amiral de sa flotte, ne fait pas exception.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 12,75 m |
Largeur | 3,95 m |
Diam. maxi des flotteurs | 74 cm |
Nbre de compartiments | 8 |
Puissance maxi | 3 x 400 ch (220,8 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 375, 2 x 425, ou 3 x 300 ch |
Poids sans moteur | 4500 kg |
Rapport poids/puissance | 5,9 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 16 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 750 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Nautica Salpa s.r.l. (Italie) |
Importateur | Soleil Bleu Yachting (13 – La Ciotat) |
Droits annuels sur la coque | 458 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 2 160 € |
Remarquable à maints égards, le plus grand modèle de la gamme des semi-rigides du chantier napolitain séduit au premier regard. L’ouvrage respire la qualité supérieure, que ce soit dans le soin apporté à la construction et à la finition ou dans la conception, tant sur le pont que dans les cabines. Bicabine et trimoteur, le Soleil 42 s’ouvre en grand les portes de la croisière, et comme la maîtrise d’œuvre est à la hauteur, il y a de quoi se laisser séduire. Voyons plus en détail ses nombreux atouts…
Au ponton
Amarré cul à quai, le Soleil 42 en impose. Avec près de quatre mètres de large, bien posé sur ses flotteurs de 74 centimètres de diamètre et avec ses trois V6 sur lesquels s’aligne un poste de pilotage triplace, la « bête » semble à même de défier le grand large, d’autant que la teugue des flotteurs dégage une étrave altière, formant ainsi une proue bien défendue. Et malgré le plan mid-cabin (une cabine à l’avant, une sous le cockpit) les superstructures restent suffisamment discrètes pour ne pas alourdir la ligne. L’élégance du Soleil 42 réside également dans la finition et la qualité des matériaux sélectionnés, de la sellerie surpiquée à motif matelassé aux superbes inox de l’accastillage peints en noir mat, en passant par tout l’équipement de navigation et de confort…
Embarquer par l’arrière est un jeu d’enfant grâce aux plateformes qui dépassent largement l’extrémité des flotteurs et même les capots moteur, constituant en cela une protection en cas de marche arrière mal maîtrisée… Les deux plateformes communiquent entre elles et de surcroît un portillon de chaque bord facilite l’accès au cockpit. Echelle de bain à bâbord comme à tribord, douchette, prise de quai et éclairage LED pour les sorties nocturnes, n’ont pas été oubliées… Autre facilité offerte par cet aménagement de la poupe, une banquette/coffre tournée vers le sillage qui sera fort appréciée lors de baignades ou des parties de ski nautique. L’arrivée dans le cockpit se fait au sein du salon de pont. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas avare de convivialité, pouvant accueillir autour de sa grande table (qui sort du plancher) une dizaine de convives ! La kitchenette aussi n’est pas en reste, dotée d’un équipement fonctionnel : réchaud gaz à deux feux, planche à découper, évier, frigo avec freezer et placard intégrant une poubelle. Bref de quoi rendre les escales, sinon gastronomiques, au moins appétissantes… Malgré l’imposant bloc que représente la cuisine, le post de pilotage et ses trois sièges, ainsi que les contours de la cabine, les passavants sont facilement praticables (largeur 33 cm) et mènent au gigantesque solarium avant au profil évolutif : au plat sur le pont et en forme de double transat épousant le rouf de cabine. Et si l’on ajoute le grand bain de soleil arrière (carré convertible) on atteint une surface de farniente de plus de mètres carrés ! Sans doute, un record, pour un bateau de cette longueur.
Toujours au rayon « confort », il est temps de descendre dans l’espace cabines pour prendre la mesure du volume habitable et la qualité des emménagements. Avec 2,03 m de hauteur sous barrots dans la cabine avant et 1,87 m dans la salle d’eau, les claustrophobes ne seront pas angoissés. Ce sera un peu plus difficile dans la mid-cabine, mais avec 1,12 m on tient encore assis sur les lits jumeaux. On note la décoration bien dans l’air du temps, avec un traitement du bois façon cérusé, très bien ajusté (cloisons, placards, penderie), des tissus beige clair et l’absence de vaigrage au profit d’un gel-coat blanc impeccable et beaucoup moins salissant. De surcroît les vitrages de coque et les hublots ouvrants apportent leur lot de lumière naturelle. Et bien sûr, il y a la salle d’eau avec cabine de douche, lavabo et WC marin électriques, complément de confort indispensable pour mériter le label « croisière ». Réservoir d’eaux noires et d’eau douce (255 litres) font partie de la dotation standard.
N’oublions pas le poste de pilotage et, en l’occurrence, il est bien présent avec pas moins de trois bolsters design dont l’assise est rabattable vers le bas lorsqu’on préfère se tenir debout. Le pilote dispose en plus d’un cale-pieds, ce qui n’est pas le cas des deux « copilotes ». Celui placé au centre ne dispose pas non plus de poignée permettant de se tenir dans la mer formée… Tous trois, par contre, sont bien protégés du flux d’air à haute vitesse, par le pare-brise enveloppant. Quant au tableau de bord, il fait la part belle à deux grands écrans Garmin et dispose bien ses commandes : volant vertical à bonne hauteur, commandes de gaz, sur leur petite console, tombant bien sous la main, sans oublier le pilote automatique Helm Master, le joystick Yamaha d’assistance aux manœuvres et celui du propulseur d’étrave. Par contre, l’afficheur du Helm Master est isolé sur le bord inférieur gauche du tableau de bord, et peu lisible par le pilote…
Le Salpa Soleil 42 s’annonce comme l’un des premiers choix sur le segment des semi-rigides XXL où, signe des temps, la concurrence s’avère de plus en plus relevée dans le motonautisme haut de gamme. Un regret toutefois : le chantier napolitain ne propose pas de vrai teck pour le pont du Soleil 42, se contentant d’un simili teck synthétique. Etonnant pour un semi-rigide d’une telle envergure !
En mer
Profiter d’un semi-rigide de ce gabarit lors de notre essai à Gênes n’était pas de refus. Si le vent ne soufflait plus qu’à 3 Beaufort, la houle d’environ 1,50 m « agrémentée » d’un clapot croisé, aurait été un obstacle sérieux à nos prises de performances. Fort de son gabarit plus que respectable (près de 13 mètres pour près de 6 tonnes en ordre de marche) le Soleil 42 nous a permis d’exploiter à peu près toute la puissance du trio de V6 Yamaha 4,2 litres avec pour vitesse maxi 50,7 nœuds à 5 900 tr/min, soit au seuil du régime maxi. Sans doute par mer calme aurions-nous pu gagner deux nœuds, mais guère plus… Précisons au passage qu’il est possible d’installer 3 x 400 ch, soit 300 chevaux de plus que la motorisation de l’essai. Dans ce cas de figure, les 60 nœuds semblent du domaine du possible, d’autant que la carène tracée par l’architecte naval anglais Adam Younger, expert en carènes sportives, dispose de 24 degrés d’angle au tableau arrière et de deux redans de vitesse (dans la moitié arrière). Cette carène ne demande qu’à accélérer. Ce qui lui permet de signer de bons rendements moteur avec 0,25 et 0,20 mille par litre à des allures de croisière rapides : 27,9 nds (3 500 tr/min) et 39,5 nds (4 500 tr/min). A ces rythmes soutenus, le Soleil 42 peut parcourir, respectivement, 165 et 137 milles, sans repasser à la pompe. De quoi tracer sa route, que ce soit en côtier ou en traversée, sans trop se soucier de l’autonomie.
Au plan du comportement aussi, on ne voit que du positif. Après un déjaugeage expédié en 4’’4, et une marque des 20 nœuds effacée en 5 secondes tout juste, sans quasiment cabrer, le Soleil 42 part à l’assaut des vagues sans états d’âme. Le V profond travaille bien le relief marin et le profil évasé de la poupe écarte efficacement la vague d’étrave et les embruns. De fait, dans cette mer compliquée, le confort à bord s’avère remarquable, même lorsqu’on hausse le rythme de 3 500 tr/min à 4 500 tr/min, à condition de ne pas trop monter le trim. Mais, même dans les hauts régimes et avec la houle par le travers, le Soleil 42, impressionnant de stabilité, évite les gros impacts et conserve son cap. Capable de planer dès 2 400 tr/min (13 nœuds), il offre à son pilote une large plage de régimes pour réduire sa vitesse de croisière en cas de mer plus difficile. Mer de face aussi son assiette reste équilibrée, même lorsque en de rares occasion, nous avons sorti les hélices de l’eau. Il se montre également très à l’aide dans les virages appuyés, pouvant virer très court sans déclencher la ventilation de ses hélices, notamment celle des moteurs « extérieurs », ce qui arrive parfois avec les montages triples lorsque la gîte intérieure est prononcée. Pour conclure, avouons que le plaisir de pilotage est bien présent, d’autant que même avec 900 chevaux (une puissance qui lui va bien) le Soleil 42 reste maniable, réactif et facile à contrôler. Partant de là, nous ne pensons pas qu’il soit pertinent de monter une puissance supérieure car, même si le Soleil 42 fait étalage d’un dynamisme certain, il reste avant tout un bateau destiné à la croisière en famille ou entre amis.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 40 WL Premium | Tempest 44 | 40 |
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Marque | BWA (Italie) | Capelli (Italie) | Marlin Boat (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) | Sébastien chevalier (83 – Les Issambres) |
Longueur | 12,60 x 3,90 m | 13,10 x 3,96 m | 12,05 x 3,88 m |
Nb de personnes | 24 | 18 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 326 400 € (sans moteur) | 527 620 € avec 3 x Yamaha 425 ch | 303 384 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 50,7 nds à 5 900 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 39,5 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 27,9 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,4 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 5,0 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,3 nds à 2 400 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 90 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 9 h 20 min |
Hélice de l'essai | 14’’ x 21’’ inox 3 pales |