Ce nouveau Lomac confirme une fois de plus le savoir-faire du chantier italien. L'équilibre et les qualités marines de sa carène sont un régal pour le pilote, tandis que les passagers profitent d'un cockpit confortable et pratique. C'est ça l'expérience !
Texte & photos : Jacques Anglès
Nous avions déjà remarqué le prototype prometteur du 660 IN sur les salons d'automne et sur celui de Paris, mais il nous aura fallu attendre quelques mois avant de pouvoir le mettre enfin à l'épreuve, la mise au point ayant été plus longue que prévue. L'exemplaire mis à notre disposition est encore un modèle de présérie, certains détails de finition restant à peaufiner. Cela dit, le bateau fait sérieux au premier coup d'œil, avec son "boudin" de 56 cm de diamètre en néoprène-hypalon label Orca et son large liston en caoutchouc qui englobe tout le pourtour, y compris les extrémités hémisphériques des boudins. Flotteur gris-clair rehaussé de renforts gris foncé, coque et cockpit blancs : l'allure est sobre et le caractère pratique a toujours la priorité sur les effets de design. Voyez par exemple la console : assez haute et assez large pour assurer une bonne parade contre les embruns, avec un pare-brise qui arrive presque à hauteur d'épaule, une solide main courante en inox pour se cramponner et un encastrement protecteur pour le boîtier de commandes. Sous cette console, deux grands espaces de rangement superposés exploitent bien le volume disponible. Pour le pilotage, Lomac donne la priorité à la position debout (à Pneu-Mag c'est ce que nous préconisons) avec un leaning-post dont l'assise rabattable donne tout de même la possibilité de s'asseoir. Avantage annexe, ce leaning-post prend peu de surface au sol, et dégage ainsi de l'espace pour les passagers arrière, qui profitent d'une banquette à trois places, à laquelle on ne reprochera que sa sellerie un peu trop ferme. En plus, cette banquette se convertit en petit bain de soleil transversal. Au total, le cockpit offre huit à neuf places assises sans se serrer : trois à quatre à l'avant, deux au poste de pilotage et trois à l'arrière. C'est un des points forts du 660 IN, ainsi que ses grands volumes de rangement. On trouve en effet, de l'avant à l'arrière : une baille à mouillage profonde, un grand coffre sous le bain de soleil (avec long capot latéral pour skis nautiques ou cannes à pêche), les rangements déjà évoqués sous la console, et enfin une profonde et large soute arrière. Bref, de quoi ranger sans problème le matériel de sécurité et les effets personnels de tout l'équipage.Le cockpit, procure une bonne sensation d'espace et de sécurité (grâce aux boudins assez hauts), avec un large passage entre l'avant et l'arrière. On regrette juste que le chantier ne propose pas certaines options de confort, telles qu'un réservoir d'eau douce, une douche ou une table de cockpit, laissant aux revendeurs le soin d'assurer ces compléments. Mais c'est sur l'eau que ce Lomac emporte définitivement l'adhésion, avec pour commencer une bonne position de pilotage, en appui sur le leaning-post. La sortie du port au ralenti laisse au Yamaha 150 ch 4 temps le temps de monter en température, ensuite tout est plaisir, du déjaugeage ultra-rapide aux virages en épingles "manette dans le coin", en passant par les sauts de vague et les allures de croisière. Impression globale : une excellente carène, facile à piloter, vivante et pratiquement impossible à prendre en défaut. Entrons dans le détail. Sous la poussée du Yamaha F-150, le 660 IN déjauge en moins de trois secondes, bien en ligne et presque sans se cabrer. C'est déjà un bon indicateur d'équilibre de la carène, mais cela ne s'arrête pas là. Il faut moins de 5 secondes pour atteindre une vitesse de croisière, entre 22 nœuds à 3500 tours et 28 nœuds à 4500 tr/mn, avec un rendement très intéressant autour de 4000 tr/mn. Et à fond, nous flirterons avec les 41 nœuds, une vitesse de pointe flatteuse compte tenu du poids de cette coque robuste. Plus que cette performance, ce sont les qualités marines qui nous séduisent, et ceci quelle que soit la vitesse. Une série de runs à 5000-5500 tr/mn (35 nœuds) dans un gros clapot de début de mistral achèvera de nous convaincre. Survolant les vagues, cette carène est un vrai régal, sans vibration ou résonance de coque, ce qui témoigne de la qualité de construction. Quel que soit l'angle d'attaque des vagues, la réactivité au trim permet de trouver très vite le bon réglage d'assiette, sans la moindre velléité de décollage de l'étrave par vent de face ou d'enfournement par mer arrière.
En ligne droite, l'équilibre latéral et la stabilité de route sont sans reproche, et les boudins assez hauts n'engendrent pas d'effet de "claque" dans les vagues. Quant à la tenue en virage, elle mérite un coup de chapeau : pas moyen de faire décrocher la carène, qui reste sur des rails même quand on la traite sans égard, par exemple en engageant brusquement un virage serré à plus de 30 nœuds. Seule ombre au tableau sur notre modèle d'essai, la dureté de la direction à câble, qui exige un bon effort musculaire en sortie de virage. Avec cette puissance, une direction hydraulique serait préférable. .
Conclusion
Lomac confirme sa réputation en livrant une fois de plus un bateau sérieux, au meilleur sens du mot. Comprenez : marin, robuste et pratique, avec en prime le confort "familial" de la série IN. Ses points forts : tenue de mer irréprochable, facilité de prise en main, et capacité en passagers exceptionnelle. Conçu d'abord pour la balade en famille, il est tout de même assez polyvalent pour la pêche ou la plongée. Sans être le moins cher, son prix est raisonnable, et tout le monde vous confirmera qu'un Lomac trouve toujours preneur en occasion, un atout à prendre en compte.