Balade en famille au soleil, tel est le programme du nouveau Lomac 675 IN doté de deux grands solariums et d'une proue conçue pour recevoir un guindeau électrique. Le confort est soigné, et la carène, héritée du Lomac 660, est un vrai plaisir à piloter… En toute sécurité.
Texte et photos Jacques Anglès
Nouveau modèle de la gamme familiale Lomac, le 675 IN ne succède pas, comme on pourrait le penser au 660 IN sorti en 2005, puisque ce dernier continue de figurer au catalogue. En fait, le 675 IN apparaît plutôt comme une version Luxe du 660 dont il reprend l'excellente carène, avec un cockpit redessiné, en particulier dans sa partie avant. Celle-ci est désormais dominée par un massif de proue assez volumineux, conçu spécialement pour permettre l'installation - de plus en plus demandée par la clientèle - d'un guindeau électrique. Habilement intégré et protégé par un capot, ce dernier est associé à un beau davier inox à bascule, avec un puits à chaîne profond assurant le bon emmagasinage de la ligne de mouillage. Bref une installation efficace, où l'on regrette seulement que le guindeau ne soit pas intégré à l'équipement standard. Ce massif de proue a toutefois l'inconvénient de rogner quelque peu le triangle avant. Pour ne rien perdre de la belle surface du bain de soleil, le constructeur a donc reculé celui-ci d'une vingtaine de centimètres… avec pour effet "collatéral" une réduction équivalente de l'espace devant la console. Cela se ressent quand on songe à y installer une table de pique-nique, option que le constructeur ne propose d'ailleurs pas. Dommage… L'autre évolution concerne le leaning-post, nettement plus confortable que sur l'ancien 660 IN. L'assise arrondie est à la bonne hauteur, assez large pour deux personnes, et cernée d'une solide main courante inox qui, par mer agitée, permet au copilote et aux passagers de se tenir fermement. Troisième évolution le faux roll-bar "ouvert" du 660 laisse place à un véritable arceau arrière (en option tout de même), à la fois plus esthétique et plus pratique, en tant que support pour les antennes, les feux de navigation et le taud de soleil repliable. Enfin, la finition est plus cossue, à l'image des selleries matelassées, du gros davier ou des taquets d'amarrage. Cet "embourgeoisement" se traduit par 12 cm de plus en longueur et une légère prise de poids (20 kg), le tout sans boursouflure tarifaire (800 € d'écart entre les deux modèles). Côté carène et boudin, le nouveau 675 est strictement identique au 660, ce dont personne ne se plaindra, vu les qualités marines que celui-ci a déjà démontrées (voir Pneu Mag n°46). Pour mémoire, la carène en V profond est un Lomac pur jus avec un dessin épuré, juste souligné par deux virures de fond et un discret contre-bouchain sous le flotteur. à l'arrêt le flotteur reste à 6-7 cm au-dessus de la surface de l'eau quand le bateau est lège (ce qui évite les salissures sur le tissu quand on le laisse à flot), et descend juste assez avec la charge pour bénéficier de la stabilité au mouillage. Ce flotteur, à six compartiments, est réalisé en CR/CSM Orca 1670 dtex, avec le soin dont la marque a toujours fait preuve (double liston intégral, renforts/marche-pieds pour plongeurs, collages nets, nombreuses poignées...). Son diamètre généreux (56 cm) et sa hauteur par rapport au plancher renforcent la sécurité du cockpit, notamment quand on embarque de jeunes enfants. La partie polyester fait tout aussi sérieuse, avec une conception avant toute fonctionnelle, à l'image du coffre long pour skis ou cannes à pêche, avec des détails bien traités, tels que les coffres pourvus de fentes d'aération et de fermoirs encastrés. L'ensemble affiche une élégance sobre qui ne joue pas sur les effets de style et ne risque pas de se démoder. On relève néanmoins quelques erreurs, comme l'absence de retenues sur les capots des coffres avant (alors qu'il y en a à l'arrière) ou l'encastrement dans la console, dessiné pour des boîtiers de commandes latéraux, mais incompatible avec les boîtiers "pupitres" type Mercury Smartcraft (ce qui oblige à le monter très à droite, loin du volant). Ce type de commande étant de plus en plus courant chez les motoristes, Lomac se doit donc de revoir ce point. En s'installant au volant, on constate en effet qu'il faut tendre le bras à droite pour atteindre la manette de gaz, position peu ergonomique, surtout en présence d'un copilote. On apprécie en revanche le confort du nouveau leaning-post, la base de console légèrement rentrante pour éviter de se cogner les genoux en pilotage dans les vagues et le pare-brise protecteur, montant à hauteur d'épaule, et encadré par une robuste main courante. Ceci posé, c'est quand on entre dans le vif du sujet, à savoir le comportement dynamique, que 675 IN emporte définitivement l'adhésion. Commençons par le déjaugeage : vif, parfaitement en ligne, avec un cabré à peine perceptible et une reprise d'assiette immédiate. Dès lors, le plaisir de pilotage croît en proportion du régime moteur. En ligne droite, ce Lomac ne souffre aucune critique : bonne tenue de cap, stabilité latérale impeccable, bon équilibre longitudinal, avec une réactivité au trim qui permet de jouer idéalement sur l'assiette en fonction des conditions de mer. Quelque que soit l'angle d'attaque des vagues, le 675 IN reste sur des rails et le boudin assez haut évite les effets "coup de raquette" dans les vagues, avec en point fort une stabilité rassurante par vent debout sur du gros clapot. En virages, on peut louer la douceur de la direction hydraulique (qui faisait défaut au 660) et l'accroche sans faille de la carène, impossible à prendre en défaut même quand on la pousse dans ses retranchements. Quant aux performances, on soulignera l'excellente vitesse de croisière (20-23 nœuds) délivrée par le Verado 150, et une vitesse de pointe très satisfaisante avec un montage standard favorisant plutôt la maniabilité que la vitesse pure. Bref, côté qualités marines, c'est totalement positif..
CONCLUSION
Ce nouveau Lomac série IN confirme l'excellente impression que nous avions éprouvée sur le 660 IN, dont il reprend la carène. Avec un 150 ch, il conjugue facilité de prise en main, plaisir de pilotage et tenue de mer sans reproche. Côté construction et finition, la qualité Lomac est respectée, avec garantie de cinq ans sur le flotteur et de deux ans sur la coque. Le 675 IN mérite donc une très bonne note, malgré quelques détails à corriger.