Essai Lomac 850 IN

Le fruit de l'expérience

Dans la lignée du luxueux Lomac 1000, le 850 IN reprend le même concept de cockpit à double carré avant-arrière, l'un et l'autre convertibles en bains de soleil. D'un comportement exemplaire dans les vagues, il délivre des sensations sportives avec le gros cube Yamaha V8 au tableau arrière.

texte et photos Philippe Leblond


 87 700 € sans moteur (tarif 2016)
 8.45 m
 20
 44 nds avec Yamaha 350 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 69 janvier/février 2009




Pour un budget tout de même nettement plus abordable que le grand Lomac 1000, ce 850 dédié sans ambiguïté à la balade en groupe, offre presque les mêmes possibilités pour les sorties avec famille et amis. Dans un esprit très méditerranéen, son grand cockpit peut en effet accueillir facilement une dizaine de passagers, huit étant l'idéal, douze un peu trop pour le confort collectif. Quant à utiliser la capacité maximale autorisée (16 personnes), mieux vaut ne pas y penser (sur ce point presque tous les semi-rigides sont logés à la même enseigne), sinon pour de très brefs trajets. Côté look, il faut reconnaître que Lomac a beaucoup progressé sur ses nouvelles générations, avec un design moderne mais sans effets de manches, qui donne toujours la priorité au côté fonctionnel. à cet égard, l'agencement du cockpit mérite des éloges sur la plupart des points fondamentaux : nombreuses places assises en navigation (10 à 12 sans se serrer), circulation pratique, poste de pilotage bien conçu, rangements assez volumineux. Il se distingue notamment par la modularité des deux cockpits (avant-arrière), offrant selon les circonstances 10-12 places assises (en navigation), de larges bains de soleil (séquences farniente dans les criques), ou deux coins repas totalisant 10 à 11 places (6 à l'arrière, 4-5 à l'avant). Cette configuration est particulièrement pratique pour les sorties avec enfants, ceux-ci ayant leur indépendance au moment des pique-niques. Le design du cockpit arrière est particulièrement ingénieux : d'une part la banquette de pilotage bascule vers l'avant pour l'agrandir (ce qui, en contrepartie, gêne quelque peu l'accès à la console), d'autre part la coursive vers la plate-forme de bain, de plain-pied, reste dégagée même quand le bain de soleil ou la table sont installés. De plus, l'ouverture d'accès à cette plate-forme est sécurisée en navigation par un portillon. Et pour le confort, l'intérieur de la console, éclairé et aéré par deux hublots, est assez spacieux pour recevoir un WC optionnel (chimique ou marin), très demandé sur des semi-rigides de ce standing. Côté fabrication, on est devant un ensemble de bonne facture. La partie "dure" présente un gel-coat sans défaut, et les détails signalent le soin apporté à la conception et à l'équipement : loquets de coffre encastrés dans des réservations du moule, grands équipets (garnis de skaï matelassé) intégrés dans le franc-bord arrière, pratiques pour caler les effets personnels, feux de navigation sur l'arceau arrière de série, logement pour cuisine optionnelle, etc. On regrette toutefois que le constructeur se contente, pour maintenir les capots de coffres, de blocages "à ressort" moins pratiques et moins sûrs que des vérins. Côté accastillage et équipement, le garde-fou en inox enveloppant le cockpit avant témoigne à lui seul de la qualité de cette unité, mais on note aussi les quatre robustes anneaux de grutage ou le davier avec guide-chaîne inox jusqu'au guindeau pour protéger le polyester, ou encore l'échelle de bain en standard. Bref on n'a pas à recourir à une longue liste d'options, comme c'est parfois le cas. Quant au flotteur, coupé "à l'italienne" (fin à la proue et de diamètre croissant vers la poupe), il est soigneusement réalisé en CR/CSM Orca de 1 670 décitex, et protégé extérieurement par un double liston qui englobe les extrémités arrière. Pour notre test, effectué à l'issue du dernier Salon de Cannes, le 850 IN était équipé du superbe V8 Yamaha de 350 ch, le roi des gros cubes actuels, dont nous avons déjà eu l'occasion de souligner le punch et le confort d'utilisation. Au ralenti le ronronnement caractéristique du V8 est à peine audible et nous verrons plus tard que les mesures de bruit restent très basses à tous les régimes, ce qu'apprécient toujours les passagers. De son côté, le pilote est à la fête, avec une puissance phénoménale disponible sous la main droite, le plus impressionnant étant la nervosité à tous les régimes (à plus de 5 000 tours, on a encore la sensation de "coup de pied au cul" en poussant la manette de gaz !). On goûte d'autant plus le plaisir que la carène en V profond s'y prête et que la position de pilotage est confortable : volant et commande de gaz bien placés, banquette biplace à assise relevable pour pilotage assis ou debout (le second ayant notre préférence), socle de console concave pour éviter de se cogner les genoux. Plus que la vitesse de pointe (les 44 nœuds inscrits au GPS sur une mer dure, laissent attendre 46-48 nœuds dans de bonnes conditions), nous préférons mettre en avant le plaisir de pilotage, l'efficacité de la coque dans les vagues, sa stabilité de route, son accroche en virages et son excellent équilibre général. La seule réserve est un léger dandinement constaté par mer de travers à haute vitesse. Outre le plaisir de pilotage, constant, ce Lomac délivre une vitesse de croisière qui, pour d'autres, ferait figure de vitesse de pointe (30 à 33 nœuds), avec une sensation de promenade tranquille. Globalement, c'est un bateau franc et sûr, y compris quand on le pousse aux limites (virages serrés, trim excessif...), en rappelant qu'il convient tout de même de rester attentif quand on a 350 ch au tableau arrière. .



photo Lomac 850 IN


photo Lomac 850 IN


photo Lomac 850 IN





Le grand constructeur italien fait une fois de plus la preuve de son expérience, en montrant qu'il est aussi à l'aise dans la conception de modèles familiaux haut de gamme que d'engins de travail à la carte. Le cockpit du 850 IN est un modèle du genre, même si l'on relève ici ou là des détails à améliorer, et la carène collectionne les bonnes notes sur les fondamentaux : équilibre, passage de vagues, confort en vitesse de croisière, tenue en virages. Si le Yamaha 350 ch pimente le pilotage, on peut aussi opter pour une puissance inférieure (250 à 300 ch) si l'on n'est pas accro aux hautes vitesses. Certes, la note est élevée, mais il faut mettre en regard la qualité de réalisation et l'équipement de série généreux.




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