Marin, rapide, sûr, ce nouveau modèle du grand constructeur italien propose un cockpit où il fait bon vivre, capable d'accueillir un équipage nombreux, avec une circulation facile, deux solariums et un carré arrière convivial. Et en plus, aux commandes, le pilote est à la fête !
Texte et photos Jacques Anglès
Un grand bateau qui n'oublie pas l'esprit du pneu, tel est le credo du 790 In. Tout d'abord, et c'est un point essentiel, il reste transportable sur remorque malgré sa taille respectable, pour peu que l'on dégonfle le flotteur et que l'on dispose d'un véhicule assez puissant pour tracter près de deux tonnes, ce qui correspond peu ou prou au poids total de l'attelage, avec moteur et équipement. D'autre part, bien que le cockpit soit très aménagé, il évite le piège du « trop de plastique », à l'instar de certains francs-bords démesurés qui recouvrent presque le boudin. Sur le 790 In, le polyester est certes présent, et même renforcé où il faut (notamment dans la carène), mais pas envahissant. à cet égard, le chantier respecte la philosophie initiale du semi-rigide : marier les avantages du pneu à ceux des carènes rigides, pas les inconvénients des deux ! Et si on compare le 790 In aux modèles de même catégorie, il se classe parmi les plus légers, sans compromis sur la rigidité structurelle et la qualité du polyester, qui inspire confiance. On peut sauter sur le plancher ou les capots sans déceler de souplesse suspecte, et la finition est soignée : gel-coat impeccable, antidérapant efficace et accastillage de bonne facture, à l'exemple du davier d'ancre à bascule, tout inox. Il en va de même pour le flotteur, dont la réalisation témoigne de l'expérience de la marque : collages nets, coupe en long « à l'italienne » avec boudin affiné vers la proue, double liston de protection sur toute la périphérie, renfort au passage de la chaîne d'ancre, passages latéraux « plongeurs » avec poignées et pièces d'usure. Le cockpit lui-même est un modèle du genre. Il offre trois zones : farniente à l’avant, pilotage au centre, carré à l’arrière. à quoi s’ajoute la plate-forme de poupe particulièrement spacieuse, sur laquelle on passe facilement d’un bord à l’autre, ce qui est rare avec une motorisation hors-bord. Pour se relaxer, le grand coffre de proue fournit à lui seul un bain de soleil de belle surface, qui s’agrandit à 2,30 m de long avec l’extension optionnelle jusqu’à la console. De plus, il suffit de quelques secondes pour déployer un second solarium à l’arrière, sans élément additionnel, grâce à une géométrie aussi simple qu’astucieuse de la banquette et de son dossier. Enfin, grâce à l’assise de pilotage qui bascule vers l’avant, en dégageant une seconde banquette, cette zone arrière se convertit, au mouillage, en un agréable carré de pont. Seul regret, la table n’est pas fournie. Au centre, la console de pilotage est associée à un leaning-post biplace, doté d’une assise basculante pour pilotage assis ou debout. La console elle-même, assez volumineuse, peut abriter un WC marin (en option) ou servir de fourre-tout. Derniers points à l’actif de ce cockpit, le super taud de soleil (optionnel) intégré à l’arceau et la circulation, aisée d’un bout à l’autre, avec un portillon pratique vers la plate-forme arrière.
Côté motorisation, le 790 In accepte jusqu'à 300 ch, ce qui en fera un modèle hautement sportif. Je préfère tout de même recommander 200 à 250 ch. En l'occurrence, le F250 de notre essai procure des performances au-dessus du lot, sans trop charger le tableau arrière, un facteur à prendre en compte lors du choix du moteur. Il est vrai également que ce Yamaha V6 offre un excellent rapport poids/puissance. En m'installant aux commandes, je note le confort du poste de pilotage : hauteur du volant, bon grip, commandes sous la main droite, excellente visibilité, choix entre une position assise confortable, avec un large cale-pieds, ou en appui fessier avec l'assise relevée. J'opte pour la seconde, permettant un pilotage plus précis. Lors de l'appareillage et de la sortie du port, le 790 In se révèle facile à manœuvrer au ralenti, sans trop déraper de l'avant par vent latéral. Une fois dégagé de la limite des 300 m, je pousse la manette des gaz pour un essai qui prend vite le tour d'une partie de plaisir. Cela commence par un déjaugeage express, sans que la coque accuse le moindre cabré, et se poursuit par une accélération puissante qui nous amène très vite à la vitesse de croisière « instinctive », que confirme un coup d'œil au compte-tours et au GPS : un peu plus de 25 nœuds à 4 000 tr/min, pas de quoi se plaindre ! à cette vitesse, le confort est parfait, tant côté carène que côté moteur, encore très discret à ce régime. Mais le bougre a de la ressource en réserve et le prouve quand on ouvre les gaz : 30, 35, 40… 45,5 nœuds au « taquet », trimé juste ce qu'il faut pour aérer la carène sans perdre en stabilité. Stabilité, c'est le mot qui résume le mieux ce modèle, en longitudinal comme en latéral. Un reste de houle se fait complice de quelques décollages, avec reprises de contact parfaitement en ligne et sans heurt. Ces qualités se confirment en courbes rapides, pimentées par un caractère à peine survireur, et en virages serrés, où l'accroche n'est pas prise en défaut avec un rayon de giration d'une dizaine de mètres à 4 500 tours..
CONCLUSION
Sans effet de manches, ce nouveau Lomac s’impose par ses qualités marines et par sa conception à la fois polyvalente et soignée jusqu’aux détails pratiques, dont témoignent son super taud de soleil, l’ergonomie du poste de pilotage ou l’installation du mouillage. On aime son cockpit, intelligemment agencé pour les sorties en famille ou avec des amis, avec un carré convivial et de belles surfaces de farniente. Les baroudeurs apprécieront plutôt sa tenue de mer, sa robustesse et ses rangements pratiques.