Essai Lomac Adrenalina 7,5

Sur le podium !

Même s'il n'était pas à Sotchi, en dépit de sa science de la glisse, le nouvel Adrenalia 7.5 vient compléter le podium sur lequel sont déjà montés ses deux grands frères les 9.5 et 8.5. Performances au top, qualités nautiques au-dessus de la moyenne, pilotage attractif, silhouette de rêve… Approuvé !

Texte et photos Philippe Leblond


 63 000 € sans moteur (tarif 2016)
 7.85 m
 15
 50,8 nds 
avec Yamaha 300 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 100 Mars/Avril 2014



Nous avons profité de sa présence à flot lors du dernier Salon de Gênes, pour prendre les commandes du dernier-né de la série Adrenalina, dont les 9.5 et 8.5 nous ont laissé un souvenir ému. Pour ne pas déroger aux qualités de ces deux-là, le chantier italien a doté le 7.5 du même dessin de carène. Des œuvres vives particulièrement réussies, au service d'une silhouette qui ne l'est pas moins. Lorsqu'on détaille la partie émergée du nouveau 25 pieds, difficile d'utiliser le terme d'œuvres mortes… Car il est, à l'image de ses grands frères, dotés d'une silhouette élégante, qui capte immédiatement le regard, où une sellerie rouge vif tranche joliment avec le blanc "glacier" de ses flotteurs. L'accès à bord (comme celui à la baignade) est facilité par deux grandes plates-formes dépassantes, garnies de vrai teck, comme le pont. Celle de bâbord se prolonge en un passage latéral qui débouche dans le cockpit. Comme pour l'esthétique et la carène, le plan de pont est calqué sur celui de ses frères, mais en réduction. Toutefois, grâce à sa largeur, la circulation reste très aisée autour du poste de pilotage biplace. Le leaning-post déploie sa tablette à l'heure du pique-nique, le frigo prenant place dans son flanc tribord, un évier et un réchaud sous son assise. La position de pilotage est vraiment agréable et le tableau de bord bien agencé. La console peut en outre recevoir un WC (de série !). Et côté rangement, les nombreux coffres devraient largement suffire à engloutir les effets de l'équipage…
En bon petit frère des Adrenalina 9.5 et 8.5, le 7.5 supporte une certaine pression à l'instant de franchir la jetée du port pour l'essai de Pneu Mag. Les qualités nautiques des deux grands sont telles, que la barre est placée haut. Dès les premières accélérations, face à une légère houle résiduelle un peu désordonnée, le 7.5 a vite pris ses marques. Léger (253 kg seulement) et coupleux (4,2 litres) le V6 Yamaha de 300 chevaux lui donne du tempérament. Si son chrono de déjaugeage n'est pas stratosphérique, l'Adrenalina franchit les 20 nœuds en moins de cinq secondes. Compte tenu de son gabarit c'est très bien. On obtiendrait peut-être une poussée plus forte avec 2 x 150 ch (il est aussi proposé en bimoteur), mais on perdrait en sportivité (moins d'aisance en virage), peut-être même en équilibre (180 kilos de plus sur l'arrière). Quoi qu'il en soit, le F300 lui va comme un gant, et bien que représentant la puissance maxi, s'avère facile à prendre en main, sans donner l'impression d'une surmotorisation. Pour ce qui est de la vitesse, les chiffres parlent d'eux-mêmes : 37,6 nœuds à seulement 4 500 tr/min et 50,8 nœuds au maxi ! Pas mal pour un monomoteur familial… Pour mémoire, nous avions atteint 47,4 nœuds avec le 8.5 (350 ch) et 54,5 nœuds avec le 9.5 (2 x 300 ch).
Le petit dernier se montre donc à la hauteur et ses excellents rendements justifient son identité de semi-rigide de grand tourisme en équipage, avec une autonomie de 250 milles, à 25 nœuds (0,93 m/l) ! Pour être plus concret, prenons l'exemple d'une traversée continent/Corse. A 25 nœuds, soit à 3 200 tr/min, le réservoir de l'Adrenalina se vide au rythme de 27 litres à l'heure. Sachant qu'à cette allure, il ne faudra que quatre heures pour rallier Calvi au départ de Nice, la consommation totale sera de 100 litres. Un budget carburant (environ 170 €) tout à fait raisonnable, surtout si l'on divise par le nombre de passagers. A cinq, cela fait moins cher que le ferry, et c'est plus rapide ! Une mention très bien pour les performances, donc, mais qu'en est-il du comportement et de l'agrément de pilotage ? Ici encore, la copie de l'élève Adrenalina frôle la note maximale. Difficile en effet de trouver une faille dans la démonstration dont il nous a gratifié. Maniabilité, avec une précision et une aisance impressionnantes en virages, que ce soit en grande courbe ou en épingle à cheveux, confort, avec de petits décollages parfaitement en ligne et des reprises de contact en souplesse, plaisir à la barre aussi, du fait de sa carène réactive au réglage du trim et les sensations de vitesse dues aux performances élevées. Seule "rature" dans cet exposé de haut niveau, un léger déséquilibre sur bâbord, dû à l'effet de couple, malgré un montage moteur légèrement décalé sur tribord. Un petit coup de trim et le phénomène disparaît…



photo Lomac Adrenalina 7,5


photo Lomac Adrenalina 7,5


photo Lomac Adrenalina 7,5


photo Lomac Adrenalina 7,5


Au ponton : Le design de l'Adrenalina 7.5 est directement inspiré de celui de ses aînés, avec une ligne élégante et des contrastes de couleurs marqués qui lui confèrent une note sportive en accord avec son potentiel dynamique. Il en va de même pour l'agencement du pont qui, s'il est plus compact, n'en reste pas moins très fonctionnel, tout en respectant les fondamentaux du genre : nombreuses places assises, deux solariums, dînette avec bloc cuisine dans le leaning-post, rangements pratiques (les couvercles de coffres sont équipés de vérins à gaz et de joints d'étanchéité), circulation aisée avec le passage latéral à la banquette et les grandes plates-formes de bain… De surcroît, la dotation standard (guindeau, douchette, frigo, rallonge de solarium arrière, cabriolet, éclairage de courtoisie…) est particulièrement généreuse, comprenant même un WC, dans la console dotée d'une ample ouverture frontale !




En mer : Impérial dans toutes les figures du pilotage, le "petit" Adrenalina fait oublier son gabarit, tant sa vivacité et sa maniabilité sont remarquables. Le plaisir à la barre n'a d'égal que le sentiment de sécurité éprouvé, même lorsqu'on exploite toute la puissance du Yamaha F300. Compte tenu du niveau de performance atteint avec ce moteur, le 7.5 pourrait se contenter de 250, voire 200 chevaux, tout en fournissant de belles prestations. Au-delà des 50 nœuds dont il se montre capable, les chiffres les plus significatifs, considérant son programme d'utilisation principal (longues sorties en famille ou entre amis), sont ceux qu'ils obtient aux régimes de croisière, avec en exergue une autonomie de 250 milles, ce qui espace singulièrement les corvées du ravitaillement. Reste à évaluer ses aptitudes en mer formée, mais nous nous montrons résolument optimistes quant au résultat.




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