*Destiné à remplacer l’ancien 1000 IN, le Lomac 1050 se veut plus agressif et sportif tant par le style que les performances, surtout dans sa configuration avec les deux V8 Yamaha de 350 chevaux. Amateurs de sensations fortes où de croisières sportives, ce bateau est fait pour vous.*
Texte Franck Van Espen - Photos : Alain Brousse
Malgré l’embonpoint des deux gros V8 Yamaha, l’accès est bord est facilité par la présence de deux généreuses plateformes de bain avec une échelle habilement intégrée. Un petit passage latéral permet de rejoindre sans la moindre gêne le cockpit arrière dans lequel sont rangés discrètement le taud et ses arceaux destinés à ombrager cet emplacement. Avec une architecture en U, celui ci se prête parfaitement pour déjeuner autour d’une table où pour se transformer en grand solarium si l’on comble la partie centrale avec la rallonge en bois et les coussins prévus à cet effet. L’opération est assez fastidieuse mais avec un peu d’habitude, elle s’effectue rapidement. Juste devant, la banquette de pilotage prévue pour accueillir deux personnes fait aussi office de mini cuisine avec un évier, une plaque de cuisson à gaz et un grand réfrigérateur. L’assise manque un peu de maintien latéral mais la conduite en position debout est correcte. Pour dégager une entrée confortable, le tableau de bord est reporté sur la partie tribord de la console et son espace est suffisant pour accueillir un écran Garmin de 12 pouces sur lequel il sera possible de retransmettre les informations techniques des moteurs (celui proposé d’origine par Yamaha est assez petit). L’excellente surprise est aussi de constater que le Gran Turismo dispose d’une belle couchette double avec une bonne hauteur sous barrot, s'accompagnant de rangements et surtout d’une salle d’eau séparée avec WC. Cet espace soigneusement fini est en plus bien éclairé naturellement grâce à plusieurs panneaux transparents. Ce nouveau modèle est donc un bateau avec lequel il n’est pas interdit d’imaginer effectuer une petite croisière confortable à deux personnes. Le plancher en teck (option proposée pour 5 000 euros) complète l’excellent niveau de finition que l’on peut constater sur l’ensemble du bateau.
*Cette superbe carène permet d’exploiter en toute sécurité la puissance des deux gros Yamaha*
L’expérience de Lomac se traduit aussi par la forte présence de mains courantes en inox ou saisines fixées sur toute la partie avant des flotteurs. La sellerie formée de plusieurs éléments est conçue pour gêner le moins possible l’accès dans les coffres. Comme nous le verrons dans cet essai, elle est de plus parfaitement fixée pour ne pas s’envoler à grande vitesse. Pour former le solarium principal, il suffit d’ajouter un coussin central sur la table qui s’ajuste électriquement au même niveau que les banquettes latérales. La majorité des capots sont soutenus par des vérins et soigneusement maintenus par des charnières robustes. L’étanchéité est de plus parfaitement assurée par un joint épais qui empêche aussi tout bruit parasite en navigation. L’ancre en inox est plaquée contre l’étrave dans son écubier en inox, par un guindeau accessible depuis le coffre principal avant. Le massif de proue en polyester forme une mini plate-forme pour débarquer par l'avant et maintenir deux taquets fixes de bonne dimension. De cet emplacement, comme du poste de pilotage, il est possible de commander la descente où la remontée du mouillage. Très difficile à prendre en défaut, ce Lomac révèle rapidement son fort potentiel en navigation. La direction électro hydraulique qui commande les deux blocs V8 totalisant plus de 10 litres de cylindrée (!) est d’une redoutable efficacité pour contrôler la débauche de puissance des moteurs. Dotée d’un couple phénoménal, cette mécanique extirpe de l’eau la coque du Lomac en moins de 4 secondes et dans un niveau sonore étonnamment feutré. Avec un tel niveau de confort, il faut se pencher sur le GPS pour réaliser que l’on est déjà à 20 nœuds. Et pour ceux qui auraient quelques inquiétudes sur un plan consommation, à ce régime les deux V8 se contentent de 46 litres seulement. On passe ensuite à 80 litres à 30 nœuds puis à 120 litres à 40 nœuds et à 200 litres à 50 nœuds, valeurs qui restent tout de même "raisonnables" si l’on tient compte de la distance parcourue bien sûr, ainsi que du nombre potentiel des passagers. L’agrément du Lomac 10.50 en navigation est tellement élevé que l’on oubliera rapidement toutes ces indications bassement matérielles… C’est aussi avec ce type de bateau que l’on prend pleinement conscience de tous les avantages du semi-rigide.
Au ponton
Avec son design très élancé et ses deux imposants moteurs, le Lomac 10.50 ne laisse personne indifférent. Certes, on connaît la marque pour la virilité de ses différents modèles, mais celui ci en plus de sa sportivité possède aussi une certaine élégance grâce à l’harmonie générale des teintes utilisées pour les flotteurs et la coque. Le talent du chantier est aussi d’avoir intégré une console centrale qui ne paraît pas forcément disproportionnée respectant l'équilibre esthétique du bateau, et qui pourtant accueille une grande couchette double et une salle d’eau avec WC séparé. Son cockpit entièrement modulable permet d’obtenir, au choix, deux vastes solariums ou deux espaces pour déjeuner.
En mer
Proposé avec sa motorisation maximale, soit 2 x 350 chevaux Yamaha, le Lomac 10.50 Gran Turismo affiche plus de 55 nœuds au GPS ce qui en fait sûrement l’un des semi-rigides les plus rapides dans sa catégorie. Pour encaisser le couple de ces gros V8, tout à bord est surdimensionné et solidement fixé avec une structure de coque qui dévoile une très grande qualité de fabrication lorsque l’on examine les renforts et les différentes membrures apparentes dans les coffres. Avec ses nombreuses virures, son V très prononcé et son étrave bien relevée, le Lomac 1050 gomme littéralement les vagues d’une hauteur d’environ 80 centimètres. Son équilibre général est de plus exemplaire et ne nécessite que peu de corrections en navigation.