Essai Lomac Gran Turismo 8.5

L’esprit GT

Nanti d’un bon équilibre entre ses espaces de vie au soleil et son habitabilité intérieure, ce nouveau Granturismo a bien hérité de son grand frère lancé un an plus tôt. Ses aptitudes en navigation alliant confort, sportivité et autonomie, justifient son identité « grand tourisme ». Un sérieux concurrent pour les semi-rigides du segment 8-9 mètres à cabine.

Texte Philippe Leblond – Photos PLM Lomac et Philippe Leblond


 100 000 € sans moteur
 8.49 m
 16
 44,5 nds avec 2 x Yamaha 200 ch 4T
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Essai paru le 27/07/2017



La « réduction » n’est pas toujours la recette miracle dans le domaine du bateau de plaisance. Ce qui fonctionne avec les poupées russes est plus difficile à reproduire dans la plaisance… A force de déclinaisons vers le bas, on en arrive parfois à certaines productions qui, voulant tout faire comme le bateau d’au-dessus, ne font plus rien convenablement. Disons tout de suite que ce n’est pas le cas avec le GT 8.5, deuxième semi-rigide de cette nouvelle série Granturismo. Bien que rendant près de deux mètres de longueur à son aîné, il a su préserver une belle cohérence en faisant l’impasse sur le plan walkaround du GT 10.5. En effet, si le 10.5 possède un « chemin de ronde » de plain-pied tout autour de sa cabine, le 8.5 a opté pour un plan de type « sundeck », avec pontage surélevé, de manière à accorder un volume décent à la cabine. Voyons plutôt cela en détail…

*Au ponton*
Il est clair que cette cabine est le point fort du nouveau GT 8.5, entendez par-là celui qui le distingue d’une bonne partie de la concurrence. C’est sans doute l’un des 28 pieds, qui possède la cabine la plus agréable, avec la hauteur sous barrots à l’entrée et dans le cabinet de toilette, ainsi qu’une couchette double grand format qui ne ressemble pas à un « sarcophage ». La décoration sobre mais élégante y est soignée, et l’on apprécie aussi l’arrivée de la lumière naturelle par les bandeaux vitrés du rouf, qui éclairent également la salle d’eau. Cette dernière qui rassemble les trois sanitaires indispensables à la croisière (WC marin, lavabo et douche) apporte une touche de confort qui fera la différence avec certains de ses concurrents qui se contentent souvent d’une douche de pont. Reste qu’il faudra signer un chèque supplémentaire pour disposer du lavabo, de la douche et du WC marin électrique optionnels. Car, en standard, son seul équipement est un WC chimique…

Autre équipement optionnel qui contribue à l’agrément en croisière : la kitchenette équipée. Si le réfrigérateur est de série, ce n’est pas le cas de l’évier et du réchaud, dont l’emplacement est réservé sous l’assise de pilotage qui bascule vers l’avant. A l’heure du pique-nique, il est possible de dresser un petit carré (cinq convives) avec la table en teck commandée électriquement (option). Par contre quand celle-ci est à poste, l’accès au frigo est plus difficile… Bien sûr, ce carré se convertit en un second solarium qui s’ajoute à celui du pont avant. Comme sur les Adrenalina, le bimini qui vient ombrager toute la zone arrière, une fois replié, reprend place dans un logement dédié, en périphérie de la banquette. Un bon point, tant pour l’esthétique que pour l’absence de bruits parasites en navigation par mer formée. Autre détail pratique, et qui contribue à la facilité de se mouvoir sur le pont du Granturismo (encore un point fort de ce modèle), le passage pratiqué dans le dossier de la banquette à tribord, afin de faciliter l’accès aux plates-formes et échelle de bain.

Enfin, dans la partie avant, on trouve un grand solarium (bordé de longues mains courantes en inox) qui s’étend de la delphinière (avec répétition des commandes de guindeau) jusqu’à la base du rouf de la cabine, sur lequel on aurait pu s’adosser si le chantier avait appliqué un capitonnage. Par rapport au 10.5, le 8.5 perd bien sûr les coffres avant qui supportent le solarium et le grand siège lové sur l’avant de la console, de même que le passage entre les deux. Mais, c’est à peu près tout. Pour le reste, le 8.5 n’est pas loin de proposer les mêmes prestations que son grand frère, notamment pour ce qui est de la cabine, dont le volume et l’aménagement sont assez comparables.

*En mer*
Le duo de Yamaha 200 ch quatre cylindres donne de l’allant à cet imposant Lomac. Les 400 chevaux ne se font pas prier pour expédier la phase de déjaugeage en 4’’2. Il leur faut même deux dixièmes de moins pour propulser le Granturismo 8.5 au delà des 20 nœuds. De beaux chiffres qui traduisent le punch des « petits » 200 ch japonais qui, petit à petit, se font une place après le long règne des V6. Leur légèreté (50 kilos de moins par moteur) est aussi un atout pour ne pas trop lester le tableau arrière et ne pas dégrader l’assiette de cette belle carène en V évolutif, tendance profond. Et si l’on pousse le raisonnement dans le sens du meilleur rapport poids/puissance, on peut envisager le choix d’un moteur unique, par exemple, le très « coupleux » Yamaha V8 de 350 ch, qui engendrera une économie de poids de 90 kilos en ne concédant que 340 cm3 de cylindrée à celle cumulée des deux F200 quatre cylindres. A méditer…

Fort de ses deux F200, le Lomac dépasse aisément les 40 nœuds qui font figurent de barrière symbolique pour un grand semi-rigide de croisière. Avec 44,5 nœuds (malgré une température ambiante de 32°), le Granturismo ne traîne pas en route… Une pointe de vitesse qui a surtout le mérite d’induire des allures de croisière élevées, avec 24,8 nœuds à 3 500 tr/min et 33,3 nœuds à 4 500 tr/min. Les rendements sont remarquablement économiques en rapport de la puissance installée, avec respectivement 0,72 m/l et 0,51 m/l. Et grâce aussi au réservoir de 410 litres, l’autonomie est plus que satisfaisante dans les deux cas, avec 266 milles et 189 milles. De quoi espacer les visites à la pompe et tracer plus librement sa route en croisière. Au-delà de ces performances, il y a bien sûr le comportement et le confort dont est capable le Granturismo et le plaisir qu’on éprouve à ses commandes. Son assiette bien équilibrée, validée par quelques petites envolées sur une houle résiduelle « agrémentée » d’un clapot de 80 cm, en baie de Cannes, procure sécurité et confort. Réactif, évolutif, ce grand Lomac est facile à piloter, même à vive allure où l’on apprécie sa tenue de cap rigoureuse et son équilibre latéral, et se révèle incisif en virage, où il est capable de boucler ses trajectoires dans un « mouchoir de poche ». Etonnant vu son gabarit ! Un bémol, qui nous semble bien être le seul : la visibilité vers l’avant pas évidente (pare-brise haut et incliné dans le champ de vision) pour un pilote de petite ou moyenne stature.



photo Lomac Gran Turismo 8.5


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