Restylé il y a six ans, ce semi-rigide familial, non assujetti aux taxes et transportable sur remorque flotteurs gonflés, conserve sa place au catalogue du chantier italien, grâce aussi à un plan de pont qui n’a pas pris une ride. Le comportement et les performances sont aussi encore d’actualité.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 6,99 m |
Largeur | 2,55 m |
Diam. maxi des flotteurs | 56 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 200 ch (147,2 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 175 - 200 ch |
Poids sans moteur | 960 kg |
Rapport poids/puissance | 6,0 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 16 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 180 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Lomac Nautica Srl (Italie) |
Importateur | Stelie Nautic + revendeurs |
Droits annuels sur la coque | exempté |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exempté |
Ce semi-rigide de la fameuse série familiale (IN) de Lomac n’est plus tout jeune… Toutefois, le lifting apporté au dessin du pont et de ses accessoires lui permet de faire bonne figure, même si l’imposante delphinière « plombe » un peu la silhouette. Habitable, convivial, ce moins de sept mètres sait se montrer généreux en places assises et espaces de circulation. De nombreuses options permettent aussi d’augmenter le niveau de confort au mouillage. Il profite également de la montée en qualité des productions du chantier milanais constatée depuis quelques années, avec une construction et une finition sérieuses. On ne voit gère que la sellerie, avec ses coussins minces et fermes, qui mériterait d’évoluer. Le tableau de bord aussi, un peu étriqué pour bien profiter des aides électroniques à la navigation dernier cri.
Au ponton
L’agencement de cockpit du 710 IN demeure fonctionnel et très proche des standards des modèles concurrents les plus récents. Il faut dire qu’il applique des solutions éprouvées. La seule « originalité » réside dans le déport de son poste de pilotage sur tribord, afin de laisser un large passage à bâbord, plutôt que deux étroits passavants. Pour le reste, pas de surprise, si ce n’est qu’il exploite bien la surface de pont laissée par les flotteurs dans le cadre de son gabarit routier. Ainsi, on dispose de cinq à sept vraies places assises, en fonction du gabarit des occupants. Deux personnes de corpulence normale pourront s’adosser au leaning-post et deux jeunes enfants prendre place sur le siège devant la console, par mer calme, en supplément bien sûr des trois passagers assis sur la banquette arrière. On met aussi, au crédit de cette dernière, le passage latéral tribord qui ouvre la voie vers la plate-forme de bain, avec échelle intégrée et douchette à portée de main (70 litres). A l’heure du pique-nique ou du goûter, une tablette en teck escamotable, placée au dos du leaning-post permet de s’installer à quatre en se serrant un peu sur la banquette arrière, et au besoin à deux de plus en utilisant les plats bords en polyester. Avec le large passavant qui mène vers le solarium de proue, on ne peut qu’apprécier la facilité à se mouvoir dans ce cockpit pourtant orienté confort, avec nombreux coffres et sièges. Car le rangement n’est pas en reste, avec la grande soute arrière, le généreux coffre avant (sous le solarium), le corps du leaning-post, ou la volumineuse console avec ouverture frontale. Précisons, à ce sujet, qu’elle est configurée pour accueillir un WC optionnel (marin manuel, ou chimique)… Autre option de confort proposée : un petit frigo qui prend place dans le siège pilote. Il est également possible de se faciliter les manœuvres de mouillage en optant pour le guindeau électrique qui sera dissimulé dans l’imposante delphinière.
Il convient également de féliciter Lomac pour l’ergonomie du poste de pilotage. La position de conduite en appui sur le leaning-post et sur le cale-pieds est agréable. Les commandes sont à bonne hauteur et le copilote dispose d’une prise efficace pour se tenir en navigation. Par contre, la place disponible au tableau de bord pour la centrale de navigation ne permet pas d’intégrer un combiné grand écran. Au mouillage, les deux solariums de bonnes surface (128 x 157 cm à l’arrière, 173 x 144 cm à l’avant) sont en mesure de satisfaire les amateurs de rayons UV. Et si le soleil cogne un peu fort, il est possible, moyennant option, d’ombrager celui de la poupe à l’aide d’un cabriolet, sur roll-bar inox ou polyester (au dessin daté).
En mer
Nous l’avions essayé il y a cinq ans, dans des conditions plus clémentes et avec un montage moteur (position haute et décalé sur tribord) peaufiné par Richard Lapène, revendeur Lomac et ancien pilote de course inshore. Le présent essai n’a pas apporté les mêmes performances, cet exemplaire ayant un montage moteur bien plus sage pour convenir à la location, ce qui peut expliquer les écarts de performance constatés dans les relevés de vitesse. De surcroît, dans la baie d’Hyères, l’état du plan d’eau ne nous a pas permis d’atteindre le régime maxi. A l’aune des 28,5 nœuds que nous avons obtenus à 4 500 tr/min, nous pouvons estimer que les 40 nœuds étaient à la portée du 710 IN et de son Verado 200 ch. Evidemment, les rendements devraient être en sensible retrait en comparaison de ceux, exceptionnels (1,12 mille par litre à 23,9 nœuds), que nous avions enregistrés en 2012 avec le Yamaha F200, à La Grande Motte.
Dans une mer hachée, agressive (80 à100 cm), poussée par un début de mistral de force 5, le 710 IN n’a pu éviter quelques impacts secs à certaines allures. Mais, l’on a pu constater que plus la vitesse augmentait, plus il était à l’aise, à condition de baisser le trim pour faire travailler l’étrave de sa carène en V profond (24° d’angle au tableau arrière). En revanche, il s’est montré très efficace au plan de la déflexion, notre équipage ayant rejoint le port sans avoir essuyé d’embruns et le cockpit sec. Efficace également dans les virages négociés énergiquement, précis et sûr, avec une gîte intérieure modérée, une accroche régulière et sans « coups de raquette » en dépit du gros clapot. Autre bonne surprise, sa stabilité latérale avec vent et mer par le travers, même à allure élevée, avec une tenue de cap rigoureuse (trim au neutre).
La stabilité en mer formée
La déflexion efficace
La qualité de présentation
La circulation à bord
L’habitabilité pour un moins de 7 mètres transportable
Les impacts un peu secs dans le gros clapot
La delphinière massive qui alourdit la ligne
Le tableau de bord pas très spacieux
La sellerie manquant de moelleux
Vitesse maxi | plus de 40 nds (estimation) |
Vitesse de croisière rapide | 28,5 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 20,9 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,3 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 5,1 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,7 nds à 2 800 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 19 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 8 h 30 min |
Hélice de l'essai | aluminium 3 pales |