Ce nouveau pur-sang endosse la casaque du leader de cette gamme à succès : Adrenalina. Et au vu de cet essai, elle n’est pas trop grande pour lui. Grâce à ses nombreux arguments, au rang desquels un comportement dynamique et des performances au top, il pourrait même devenir LA référence dans la catégorie des « weekenders » de moins de 10 mètres.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 9,62 m |
Largeur | 3,5 m |
Diam. maxi des flotteurs | 67 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 2 x 400 ch (588,8 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 250 ch – 2 x 350 ch |
Poids sans moteur | 2500 kg |
Rapport poids/puissance | 5,0 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 18 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 1350 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 560 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Lomac Nautica s.r.l. (Italie) |
Importateur | Stelie Nautic + réseau de concessionnaires |
Droits annuels sur la coque | 178 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 1 440 € |
Initiée il y a déjà plus de six ans, avec l’AD 9.5 (voir essais sur ce site), la série « Adrenalina » trace son sillage avec autorité, bénéficiant d’un excellent accueil auprès des plaisanciers et de la presse spécialisée. Avec un nouveau modèle quasiment chaque année, et une recette qui fait mouche : esthétique fluide et effet de gamme, plan de pont fonctionnel et, surtout, carène combinant à merveille efficacité, confort, performances et plaisir de pilotage. Sans évincer l’AD 9.5 du catalogue, le nouvel AD 10.5, bien que dérivant étroitement de son aîné, fait valoir quelques arguments nouveaux, à commencer par un poste de pilotage et une cabine « week-end » plus généreux. Cet essai nous a permis de mieux cerner leurs différences.
Au ponton
La ressemblance avec l’AD 9.5 est assez troublante, les cotes du 10.5 étant à peu de choses près identiques. La largeur est la même, mais la présence d’une chaise-moteur Armstrong ajoute une trentaine de centimètres en longueur. Du coup, les deux V6 Yamaha de 300 chevaux (même motorisation que pour notre premier essai de l’AD 9.5) trônent un peu plus en arrière. Hormis cette différence assez nette, il en est une autre qui interpelle davantage : le volume du poste de pilotage. La console est, en effet, sensiblement plus large, de même que le siège pilote/copilote doté cette fois d’un dossier haut, et arbore un pare-brise nettement plus protecteur que celui de l’AD 9.5. Le volume de la cabine y gagne également, avec un couchage plus spacieux, modulable soit en couchette double, soit en lits jumeaux, en ôtant le complément central qui vient couvrir le WC chimique. La porte de cabine est toujours frontale, se relevant à l’aide de deux vérins pneumatiques. Certes, cette cabine n’entend pas séduire les amateurs de longues croisières, mais pour un couple, elle est tout à fait suffisante pour prolonger les sorties en mer au-delà de la journée. On ne s’y sent ni oppressé, ni « en camping » comme c’est le cas sous un taud en forme de tente… Pour la toilette, il faudra se rendre sur la plate-forme de bain afin d’utiliser la douche de pont, livrée en standard, avec son réservoir de 80 litres. Autre élément qui confirme le nouveau Lomac dans son rôle de croiseur côtier, le bloc-cuisine, situé sous le siège de pilotage, avec un frigo de 50 litres (de série), un réchaud et un évier inox, ces deux derniers étant des équipements optionnels. Au dos de ce siège, on trouve une tablette escamotable, parfaite pour servir l’apéritif. Une table plus spacieuse se dresse à l’avant, provenant de la conversion du solarium en dînette. Il est possible d’y prendre place à six ou sept, autour d’un pique-nique.
Toujours au rayon du confort, il faut mentionner la capacité de rangement, largement suffisante avec les trois coffres situés sous le solarium de proue, mais aussi la généreuse soute arrière (nettement plus volumineuse que sur le 9.5) qui provient de ce nouvel aménagement avec un solarium permanent, qui s’agrandit lorsqu’on bascule le dossier de la banquette vers l’avant. Avec ses quatre places ergonomiques, auxquelles s’ajoutent les deux du poste de pilotage et les trois du siège avant (par mer belle), ce sont neuf vraies places assises qu’offre le cockpit du plus grand des Adrenalina ! On peut y ajouter, si l’état de la mer le permet, trois passagers sur chaque flotteur, ayant la possibilité de se tenir aux longues mains courantes de la console. Les passavants sont sans doute moins larges que sur l’AD 9.5, mais restent très praticables. Parmi les « plus » incontestables, il y a le rangement spécifique, en périphérie de la banquette arrière, pour le cabriolet (déjà présent sur le 9.5), qui évite de s’encombrer d’un roll-bar, ou autre arceau polyester, coûteux au demeurant et souvent inesthétique. La circulation à bord est donc aisée, à l’exception de l’accès à la plate-forme de bain qui aurait pu être plus commode. La chaise-moteur Armstrong, intégrant l’échelle de bain télescopique, est un équipement standard, ce qui n’est pas le cas du teck qui l’habille, comme dans le cockpit (option à 6 400 €). Le guindeau électrique, livré avec son ancre et ses 50 m de chaîne, fait aussi partie de la dotation de base. Par contre, le WC marin avec réservoir d’eaux noires est une option (2 400 €), tout comme un coloris du gel-coat autre que le blanc, facturé 6 000 €.
En mer
Utilisant la même carène que l’AD 9.5, le 10.5 se paye de luxe de faire un peu mieux en vitesse de pointe (56 nœuds contre 54,5), malgré 200 kilos supplémentaires. Les deux bateaux de nos essais étant équipés des mêmes moteurs et des mêmes hélices, ce petit mieux est sans doute à mettre au crédit du montage des moteurs sur bracket Armstrong. Cette chaise a pour but premier de déporter vers l’arrière les hélices qui travaillent ainsi dans un flux d’eau plus dense et d’installer les moteurs plus haut pour générer moins de traînée. C’est donc à plus de 100 km/h que déboule le grand Adrenalina, au régime maxi. Et lorsqu’on réduit les gaz à 4 500 tr/min, pour adopter l’allure de croisière rapide, elle l’est ! Avec 42,4 nœuds, ce qui pour nombre de semi-rigides correspond à la vitesse maximale, la côte défile en accéléré, et l’on est surpris, au regard des 600 chevaux présents dans notre dos de lire une consommation de 116 litres à ce rythme. Le rendement est déjà excellent avec 0,36 mille par litre, et il monte de deux crans lorsqu’on rend la main à 3 100 tr/min, rythme de croisière économique, avec une conso qui tombe à 52 litres pour un rendement de 0,53 mille par litre. Excellent ! L’autonomie est alors de 265 milles, de quoi faire un aller-retour Cannes/Ajaccio sans passer à la pompe.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Elegance 10 | 996 | Strider 10 |
---|---|---|---|
Marque | Black Fin (Etats-Unis) | Master (Italie) | Sacs (Italie) |
Imporlation | Brunswick Marine in France (17 – La Rochelle) | Réseau de revendeurs | Réseau de revendeurs |
Longueur | 9,95 x 3,56 m | 9,96 x 3,36 m | 9,90 x 3,35 m |
Nb de personnes | 20 | 22 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 164 620 € avec 2 x Mercury 300 ch | 107 880 € (sans moteur) | 174 000 € avec 2 x 250 ch |
Vitesse maxi | 56,0 nds à 5 900 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 42,4 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 27,5 nds à 3 100 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 3,6 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 15,5 nds à 2 300 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 58 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 8 h 40 min |
Hélice de l'essai | 15’’ x 21’’ inox 3 pales Saltwater SDS II |