Le moins grand des quatre modèles de la série « Big Game », que Lomac adresse en priorités aux amateurs de pêche, possède une belle autonomie, un vivier de grande capacité et des supports de cannes, comme il se doit. Mais, son petit gabarit risque d’être un handicap en mer formée lors des longues navigations.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 5,35 m |
Largeur | 2,38 m |
Diam. maxi des flotteurs | 59 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 125 ch (92 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 60-90 ch |
Poids sans moteur | 240 kg |
Rapport poids/puissance | 5,0 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 12 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 80 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Lomac Nautica s.r.l. (Italie) |
Importateur | Stelie Nautic + réseau de revendeurs |
Droits annuels sur la coque | exempté |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exempté |
Ce modèle est le plus petit des quatre mousquetaires de la série « Big Game », orientée pêche, son appellation levant toute ambigüité. A ses côtés, on trouve ses trois frères d’armes : le 600 (5,95 m), le 660 (6,48 m) et le 760 (7,68 m). Flotteurs épais et de fort diamètre, soigneusement assemblés avec le plus résistant des tissus « plaisance » de Pennel & Flipo, l’Orca 1 670 décitex, nanti d’une bonne profondeur de cockpit, et performant sans faire appel à la puissance maxi autorisée, léger et compact à remorquer, le Big Game 540 possède quelques atouts indispensables pour se faire une place dans la catégorie baroudeur au gabarit routier. De fait, le Big Game 540 est un bon semi-rigide, mais toute proportion gardée, en comparaison de son aîné le 660, que nous avions essayé il y a trois ans (voir Pneu Mag n° 108 ou Pneumag.com), on s’attendait à un peu mieux. Voyons de quoi il en retourne…
Au ponton
Son cockpit va à l’essentiel. Ce à quoi s’attendent les amateurs de pêche : un plancher de plain-pied, un poste de pilotage pas trop encombrant, un tableau arrière classique (sans plates-formes de bain) et si possible quelques accessoires dédiés. De ce point de vue, le Big Game 540 respecte le cahier des charges, avec toutefois une largeur de cockpit mesurée, en raison des gros tubes (59 cm de diamètre). S’ils rognent un peu sur la largeur, les flotteurs de fort diamètre ont l’avantage de créer un cockpit assez profond, appréciable pour prendre appui avec les genoux en action de pêche. Pour ce qui est des équipements purement pêche, il convient de citer en priorité le vivier, d’une capacité de 165 litres. Par contre, il ne comporte pas de pompe d’eau de mer (il se remplit au seau et se vide par gravité) et n’est pas intégré, étant posé sur le plancher, sous le leaning-post. Ce dernier, en provenance du spécialiste Inox du Bocage, est doté de quatre supports de cannes. Quatre autres porte-cannes se trouvent, par paires, sur les deux plats bords en polyester antidérapants qui intègrent également un taquet inox.
Pour ce qui est du poste de pilotage, il convient de préciser que l’assise du leaning-post est étroite pour deux. Détail pratique : l’assise bascule pour libérer un équipet souple qui abritera les petits effets personnels, en l’absence d’un vide-poches au tableau de bord. Ce dernier, bien que la console soit assez étroite (d’où des passavants décents), est assez spacieux pour qu’on puisse intégrer un combiné Garmin GPS traceur-sondeur à grand écran (10 pouces). Si la console protège correctement le pilote lorsqu’il est seul, ce n’est pas le cas lorsqu’on se serre à deux derrière le volant. Prenez aussi en compte que si la position de conduite debout est confortable, il n’est pas possible de barrer assis, car l’on se trouve trop éloigné des commandes. Dernier point : le rangement. De ce point de vue, c’est un peu la disette, comme souvent sur les bateaux typés pêche/plongée. Le console n’offre pas beaucoup de place puisqu’elle contient la batterie et la gaine des câbles de commandes. Le vivier peut servir lorsqu’il est vide, ce que l’on ne souhaite pas, bien sûr, lorsqu’on revient de pêcher ! Seule autre possibilité, le petit coffre à mouillage en polyester (non monté sur notre bateau d’essai). Mais, ce n’est pas l’idéal. Il conviendra sans doute d’embarquer un ou deux sacs étanches…
En mer
Le jour de notre essai, le Pertuis rochelais, où soufflait une brise de 3 à 4 beauforts, était agité d’un clapot rude (jusqu’à 70 cm) dont il a le secret. Et cela n’a pas trop plu au Big Game 540, dont la carène a eu du mal à s’affranchir des impacts et de quelques petits décollage nez en l’air, notamment face au vent… Il a d’ailleurs fallu de la patience et frôler le PV pour relever un chiffre de vitesse maxi cohérent, en terminant nos runs à l’entrée du chenal du port des Minimes, car nous étions sérieusement secoués à bord. Il faut avouer que le petit Lomac est un poids plume, avec seulement 240 kg sans moteur. Et cela s’est ressenti également lors de nos mesures d’accélération avec un cabrage prononcé au déjaugeage, suivi d’une reprise d’assiette en bascule. Le bougre, avec seulement 80 chevaux, accélère déjà fort. Equipé de la puissance maxi autorisée (125 ch !), il risque fort de se transformer en dragboat ! Quoiqu’il en soit, nous avons atteint 36,2 nœuds à 5 000 tr/min, une belle pointe de vitesse compte-tenu des conditions, mais favorisée par une hélice qui tire plutôt long. Mais, le chiffre le plus parlant est encore celui de l’autonomie. Rendez-vous compte qu’à 3 000 tr/min, qui avec cette hélice longue correspond au régime de croisière économique, le Big Game 540 est capable de couvrir près de 130 milles, sans pour autant exploiter un gros réservoir (80 litres). Ce rayon d’action, important pour un petit semi-rigide, s’explique par un rendement élevé (1,78 mille par litre). Et l’autonomie est encore de 110 nautiques à 28,7 nœuds (4 200 tr/min), avec un rendement de 1,52 m/l, mettant en exergue la sobriété du Mercury F80. Bien entendu, cette endurance ne sera pas la même si l’on fait appel à la motorisation maxi. Une puissance que nous ne recommanderons pas à la lumière de cet essai avec 80 ch, qui nous semble proche de l’idéal sur un semi-rigide aussi léger. Les amateurs de plongée avec bouteilles, qui voudraient sortir régulièrement en palanquée de cinq ou six, pourront éventuellement opter pour un 100 ch.
Nous aurons noté que la carène du Big Game 540 est assez vivante, sensible aux réglages de trim, mais moins incisive que celle de son grand-frère, le 660. Sa moindre précision en virage vient du fait qu’elle passe presque à plat. Par contre, toujours au rayon du comportement, nous avons pu apprécier la déflexion efficace de l’étrave, notre équipage rentrant au port complètement sec.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Explorer 550 Open | Tempest 560 Work | Manta 550 |
---|---|---|---|
Marque | Bombard (France) | Capelli (Italie) | Pro Marine (France) |
Imporlation | Réseau de concessionnaires | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) | Réseau de concessionnaires |
Longueur | 5,50 x 2,18 m | 5,60 x 2,55 m | 5,50 x 2,53 m |
Nb de personnes | 14 | 9 | 12 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 14 492 € (sans moteur) | 24 520 € avec Yamaha 70 ch | 17 300 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 36,2 nds à 5 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 28,7 nds à 4 200 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 18,7 nds à 3 000 tr/min |
Temps de jaugeage | 3,0 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 5,6 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 12,1 nds à 2 000 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 7 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 10 h 20 min |
Hélice de l'essai | Black Max 19’’ alu 3 pales |