Bien dans la lignée de ses frères de la sportive série Adrenalina, la version in-board du 10.5 se pilote avec une facilité déconcertante. Malgré sa vélocité, le 10.0 est maniable comme un « vélo » ! Chose rare pour un semi-rigide qui dépasse les 50 nœuds… Outre ses performances de haut vol, ce Lomac propose une petite cabine pour prolonger les séjours à bord au-delà du coucher du soleil.
Texte Philippe Leblond – Photos Philippe Leblond et DR
Longueur | 9,85 m |
Largeur | 3,52 m |
Diam. maxi des flotteurs | 68 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 2 x 350 ch (515,2 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 270 – 2 x 350 ch |
Poids sans moteur | 3250 kg |
Rapport poids/puissance | 4,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 16 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 560 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Lomac Nautica S.r.l. (Italie) |
Importateur | Stélie Nautic et revendeurs |
Droits annuels sur la coque | 223 |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 1860 |
Ne le cherchez pas sur les routes du Tour de France ! Pourtant, ce semi-rigide au physique athlétique se pilote comme un « vélo ». Un vélo avec deux V8… Choix un peu osé de la part de Lomac que de continuer à produire certains de ses modèles avec une propulsion in-board, à l’heure où les hors-bord de fortes puissances colonisent les tableaux arrière des grands semi-rigides… Pour autant, nous avons apprécié les quelques milles que nous avons parcourus aux commandes de l’AD 10.0, qui n’a finalement pas grand-chose à envier à son jumeau à moteurs hors-bord.
Au ponton
Les quelques différences que font valoir les versions hors-bord et in-board d’un même modèle sont devenues un classique de l’argumentaire comparé. A ma gauche, le hors-bord, avec son punch, sa grande cale de rangement à la poupe, son entretien mécanique allégé… A ma droite, le in-board, avec sa silhouette plus fluide, sa grande plage de bain d’un seul tenant, son solarium permanent… Bref, rien de bien nouveau. Pour le reste les deux Lomac sont identiques. Avec essentiellement du positif. Outre ce que l’on vient de souligner pour le modèle in-board, il convient de noter la facilité d’accès à la plage de bain recouverte de vrai teck, surtout lorsqu’on rabat sur le côté la partie centrale du matelas de bain de soleil libérant un large passage sans évitant de piétiner la sellerie. Une douche de pont alimentée par un réservoir d’eau douce de 80 litres permet de se dessaler avant de s’allonger au soleil.
Dans la soute, les deux V8 de 6,2 litres de cylindrée, sont relativement faciles d’accès, grâce à l’ouverture ample du capot mû par un vérin électrique, mais la capacité de rangement se limite aux deux bacs situés entre les moteurs et les trois batteries (deux de démarrage, une de service). Comme le veut la gamme Adrenalina, on ne trouve pas de roll-bar à bord du 10.0 (et c’est tant mieux), le cabriolet ayant sa place réservée dans le moulage du pont en périphérie du bain de soleil qui recouvre le compartiment moteurs. Une astuce à la fois esthétique (un bimini replié n’a rien de très sexy) et efficace contre les bruits parasites en navigation, fréquents lorsque les arceaux métalliques tremblent sur le roll-bar. L’espace entre la banquette, qui offre quatre places ergonomiques, et le leaning-post dont la partie postérieure abrite une kitchenette, est juste suffisant pour relever la tablette de pique-nique en teck. Cette dernière vient s’ajouter à celle qui se dresse entre le solarium avant et le siège sur l’avant de la console, ce qui procure deux endroits possibles pour pique-niquer au mouillage. Cela dit, on circule facilement à bord du Lomac, malgré l’imposant poste de pilotage, et les pieds nus apprécient de fouler le teck massif du cockpit (une option à 7 740 €, quand même !). Pour ce qui est des haltes « gourmandes », on trouve sous l’assise du leaning-post une kitchenette avec évier et réfrigérateur, un réchaud étant proposé en option.
En comparaison du premier Adrenalina, le 9.5, d’une longueur hors-tout presque équivalente, le 10.0 offre un poste de pilotage et une cabine sensiblement plus généreux, sans pour autant hypothéquer les passavants. Le siège de pilotage devient réellement biplace, et le tableau de bord plus spacieux. Petit accroc : le compas en position centrale n’est pas en face du pilote. Pour le reste, l’ergonomie de pilotage (bien les deux poignées pour le copilote !) est améliorée et l’espace disponible pour l’intégration des aides électronique à la navigation nettement plus généreuse. Dans le même temps, le pare-brise plus élevé apporte une protection accrue. La cabine aussi enregistre un gain de volume, même si elle est toujours organisée de manière identique, c’est-à-dire avec deux couchettes laissant la place à un WC marin avec réservoir d’eaux noires de 56 litres). Un élément central amovible permet de les rassembler en un grand couchage prenant toute la surface disponible. Cette petite cabine dont l’ample ouverture frontale est agrémentée d’un hublot ouvrant est suffisamment confortable pour envisager de passer une ou deux nuits au mouillage afin de prolonger les escapades. Sur l’avant de la console, un grand siège (trois places) vient en complément des six autres vraies places assises offertes par la banquette arrière et le leaning-post.
La partie avant est presque entièrement occupée par un second solarium, guère moins spacieux que celui de la poupe. Il se convertit en carré grâce à l’élément central qui sert de table, celle-ci pouvant être, grâce à une option, réglable électriquement en hauteur. Sous le matelas, on trouve trois coffres qui constituent le lieu principal de stockage à bord, la cale arrière étant largement occupée par les deux Mercruiser. Les apparaux de mouillage se font discrets, en adoptant la solution à la fois la plus pratique et élégante, avec une petite delphinière dans laquelle le guindeau électrique (standard) est entièrement dissimulé et dispose de commandes locales en plus de celles au tableau de bord, pour actionner une ancre restant à poste, à l’étrave. Ajoutez à cette conception une construction sérieuse et des finitions soignées, et vous obtenez-là l’un des semi-rigides de moins de 10 mètres les plus séduisants.
En mer
L’Adrenalina 10.0 est sans doute l’un des semi-rigides assortis d’un rapport poids/puissance de 4,6 kg/ch les plus faciles et les plus sûrs à piloter. Quelle aisance dans le gros clapot et la houle résiduelle ! Et les sensations de vitesse et de glisse vont ici de pair avec un sentiment de sécurité remarquable. Sur bien d’autres bateaux sportifs, l’impression que l’on éprouve d’aller très vite s’accompagne d’un sentiment d’insécurité grandissant au fur et à mesure que l’aiguille du compte-tours approche de la zone rouge, sous l’action d’un réglage de trim positif. A bord de l’AD 10.0, il n’en est rien. A plus de 50 nœuds, la stabilité de la carène, bien trimée, est remarquable tant en longitudinal qu’en latéral. Mais, là où le plaisir est grand c’est qu’en dépit de cette assiette « sereine », la carène offre de belles sensations de glisse, réagissant instantanément aux coups d’accélérateurs et aux impulsions sur le bouton de trim. L’AD 10.0, à l’exemple de ses frères de la gamme Adrenalina, régale son pilote, même s’il s’avère un peu moins vif à la barre que celui dont il est issu : le 10.5, en hors-bord. Ce dernier propulsé par deux Yamaha 300 ch se montre, malgré 100 chevaux de moins, plus nerveux et plus rapide avec 56 nœuds en pointe (voir notre essai sur ce site). Mais, avec 53 nœuds, on ne peut pas dire que la version in-board se traîne ! Par ailleurs, elle possède un avantage sur le modèle hors-bord, à savoir une sonorité de V8 plus évocatrice et un niveau sonore, notamment au régime de croisière, plus contenu. Et de fait, entre 3 000 et 4 000 tr/min, l’AD 10.0 est sacrément agréable, donnant l’impression de naviguer sans effort alors que les allures sont élevées, les passagers, cheveux au vent, pouvant se parler sans avoir à hausser le ton. A ces régimes, l’autonomie est plus que confortable avec 235 milles à 26 nœuds (au meilleur rendement, soit 0,46 mille par litre) et 205 milles à 36,5 nœuds. En croisière rapide, la liaison continent/Corse devient une « balade » de moins de trois heures ! Et vous pouvez compter sur la carène en V profond d’une grande efficacité pour préserver au mieux le confort des passagers lorsque le vent se lève. Ce Lomac n’est pas seulement marin, il est brillant dans son comportement et les virages à haute intensité font partie de ses points forts : inscription naturelle avec prise de gîte intérieure progressive au fur et à mesure qu’on braque, grip tenace et régulier, même lors des remises de gaz brutales, et reprise de cap sans ventiler en pleine accélération. Bref, que du plaisir !
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 32 EFB | 312 EFB | Strider 10 |
---|---|---|---|
Marque | Nautica Led (Italie) | Marlin Boat (Italie) | Sacs (Italie) |
Imporlation | Bat Marine (33 – Cep-Ferret) | Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) | Réseau de revendeurs |
Longueur | 9,60 x 3,50 m | 9,50 x 2,95 m | 9,90 x 3,35 m |
Nb de personnes | 16 | 12 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 66 600 € (sans moteur) | 112 728 € avec 250 ch | 174 000 € avec 2 x 250 ch |
Vitesse maxi | 53,0 nds à 5 400 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 36,5 nds à 4 000 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 26,0 nds à 3 000 tr/min |
Temps de jaugeage | 00 |
Accélération de 0 a 20 nds | 00 |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,5 nds à 2 300 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 66 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 7 h 40 min |
Hélice de l'essai | inox |