Essai Lomac Turismo 9,5

Day-boat majuscule

Dans son registre de bateau de jour à vocation collective, le nouveau Turismo 9.5 coche toutes les cases. D’abord en raison de l’ergonomie de son plan de pont, ensuite par son style élégant, enfin grâce à l’excellence de son comportement dynamique.

Texte Philippe Leblond – Photos DR


 309 000 € avec 2 x Mercury V8 300 ch
 9.58 m
 16
 52,8 nds
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Essai paru le 15/07/2024

Fiche technique

Longueur 9,58 m
Largeur 3,38 m
Diam. maxi des flotteurs 58 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 2 x 300 ch (441,6 kW)
Puissance conseillée par Pneumag 2 x 225 à 2 x 300 ch
Poids sans moteur 2400 kg
Rapport poids/puissance 4,9 kg/ch (avec les moteurs de l’essai)
Nombre de personnes 16
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM Orca 1 670 décitex
Capacité carburant 430 l
Catégorie CE B
Constructeur Lomac (Italie)
Importateur Stélie Nautic + revendeurs
Droits annuels sur la coque 223 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 1 302 €



Ce nouveau semi-rigide sorti du chantier milanais vient coiffer une gamme Turismo qui compte maintenant huit modèles, du 5,40 m au 9,58 m. Le 9.5, comme le 7.0 qui l’a devancé, bénéficient tous deux d’un design innovant, marqué notamment par une étrave verticale et des extrémités de flotteurs tronquées, deux innovations chez Lomac. Les autres modèles de cette série Turismo sont encore les anciens modèles de la gamme IN. Voyons de plus près ce que le Turismo 9.5 nous réserve…



 



 



Au ponton



Même vu du quai, avant même d’avoir posé un pied à son bord, le plus grand des Turismo exerce une certaine séduction. Il y a la ligne, élégante de finesse, les plateformes de bain qui viennent à votre rencontre, de part et d’autre des deux V8 Mercury rutilants, et la qualité perçue en raison d’une finition toujours en progression. La circulation à bord, des plateformes de bain à la delphinière qui abrite le guindeau électrique et son ancre, se fait aisément grâce à de larges espaces au sol revêtus de mousse EVA dont on appréciera le moelleux et l’adhérence. Les passavants, larges (45 cm) et sécurisés par les mains courantes du leaning-post et de la console, permettent des déplacements sûrs, même en navigation. Les deux dossiers de la banquette arrière se rabattent pour faciliter le passage et majorer la surface du solarium (170 x 190 cm). Ce lieu se transforme en carré grâce à la table sur pied électro-pneumatique qui sort du sol et se règle à la hauteur voulue. Il est possible de s’asseoir à sept adultes autour d’un pique-nique, tout en profitant du taud de soleil rangé en périphérie de la banquette.   



 



Au rayon accastillage, outre le dispositif de mouillage électrique, il faut mentionner les quatre grands taquets fixes (deux à l’avant, deux à l’arrière), les pontets escamotables (élégants !) pour amarrer les défenses sur les plats-bords arrière, les saisines en sangles (Hypalon) qui encadrent le solarium avant (217 x 182 cm), et les mains courantes bien placées, la douchette et la prise de quai, sans oublier les nombreux porte-gobelets. Et concernant le rangement à bord, les grands coffres situés sous les deux matelas de bain de soleil, ainsi que la cale sous le plancher en avant de la console, ont largement de quoi digérer l’équipement de sécurité et les affaires de l’équipage. Et si la place venait manquer, il est possible d’utiliser l’abri de la console (hauteur 1,55 m) qui renferme un WC marin électrique.



 



Last but not least, comme disent nos amis anglais, le poste de pilotage. Félicitons d’abord Lomac pour son design élégant et sa fonctionnalité. Les écrans offrent une lecture facile et le pilote dispose d’un champ de vision vers l’avant intacte, grâce à l’absence de cadre sur le pare-brise. La volant et le boîtier de commandes tombent bien sous la main de même que la VHF avec micro déporté. La stéréo Fusion fait face au copilote qui appréciera aussi les deux poignées ions verticales pour se tenir en mer formée. Gros progrès de Lomac concernant l’ergonomie des sièges pilote et copilote avec des demi-assises relevables lorsqu’on veut naviguer debout en appui lombaire, et des repose-pieds (escamotables) si l’on préfère se tenir assis. Bien aussi les deux ports USB qui s’ajoutent à la prise allume-cigare. Un bémol toutefois : il manque une boîte à gants verrouillable. Bien équipé, bien fini, fonctionnel, le Turismo 9.5 a le talent, comme nous allons le voir ci-dessous, de se montrer aussi convaincant au mouillage qu’en navigation !  



 



 



En mer



Au volant du plus grand des Turismo, ses qualités éclatent rapidement au grand jour. En premier. Lieu son accélération, fulgurante, avec un « zéro à 20 nœuds » exécuté en 3’’4 (probablement un record pour un essai Pneumatique Magazine), et une reprise d’assiette deux dixièmes plus tard. Les deux V8 de 4,6 litres de cylindrée, et leur 300 chevaux chacun vous collent au siège ! Heureux corollaire de cette facilité à s’extirper de l’eau, la carène du Turismo plane dès 2 400 tr/min, soit à 15 nœuds. Avec une vitesse maxi de 52,8 nœuds, pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que le nouveau Lomac offre une plage d’allures de croisière particulièrement large. On peut choisir le régime le plus économique, à 3 000 tr/min et bénéficier d’un excellent rendement puisqu’il parcourt 0,51 mille par litre d’essence consommé, à une vitesse de 25,4 nœuds. Ce qui met la Corse à seulement quatre heures du continent. Et si le temps presse, il est possible de profiter encore de rendements avantageux à 3 500 et 4 000 tr/min (0,45 et 0,40 m/l) avec des vitesses conséquentes (30,8 et 36,3 nœuds). Au-delà, les rendements chutent. Question autonomie, la relative sobriété des Mercury autorise de ne pas se soucier outre mesure des points de ravitaillement puisqu’aux trois régimes mentionner ci-dessus, on peut couvrir entre 198 et 153 milles. Ce qui permis au chantier milanais de monter un réservoir au volume contenu (430 litres), au regard de la puissance installée. Ce niveau général de performance du Turismo 9.5 avec 2 x 300 ch, la puissance maxi autorisée, laisse penser qu’il devrait pouvoir se contenter de 2 x 225 ch, pour les plaisanciers qui naviguent le plus souvent en équipage réduit.



 



Dès les premiers milles, le nouveau Lomac fait apprécier sa docilité et sa précision de barre. Sa stabilité de cap et de forme rassure aussi immédiatement l’équipage, et ce jusqu’à la vitesse maxi, où seul un réglage des trims quasi excessif, en quête des derniers nœuds, entraîne une amorce de roulis. Rien de bien méchant. Sa carène, dont le V est un peu moins prononcé que sur ses frères de chantier de la gamme Adrénaline, passe en souplesse dans la houle de 80 cm et les sillages de yachts, croisés dans la baie de Cannes. Outre ce confort de navigation on apprécie son dynamisme, et sa maniabilité dans les virages, larges ou serrés, avec un grip régulier et une motricité intacte, même avec des remises pleins gaz. Malgré les 600 chevaux, le Turismo est à mettre sans crainte entre toutes les mains.



 



De retour au port, on goûte le feulement discret des V8 américains, ainsi que la facilité de manœuvre. Même en l’absence du Joystick Piloting de Mercury, le Turismo est capable, en croisant les inverseurs (800 tr/min sur en avant, 1 200 tr/min en arrière) de pivoter sur 180° en 26 secondes sans sortir de son cercle d’évitage. La longueur de quille avec l’étrave verticale apporte sans doute sa petite contribution.



photo Lomac Turismo 9,5


photo Lomac Turismo 9,5


photo Lomac Turismo 9,5


photo Lomac Turismo 9,5


photo Lomac Turismo 9,5


photo Lomac Turismo 9,5


photo Lomac Turismo 9,5


photo Lomac Turismo 9,5





Qualité de réalisation        

Comportement          

Performances        

Equipement        

Adéquation programme          

Rapport qualite/prix        

Le comportement dynamique impérial
La ligne harmonieuse et la finition
Le plan de pont bien étudié
Le confort au mouillage
L’absence de dossier pour le siège devant la console
Le tableau de bord sans boîte à gants
Les saisines pas ergonomiques

Face a la concurrence…

Modéle Tempest 900 Open Clubman 30 Strider 10
Marque Capelli (Italie) Joker Boat (Italie) Sacs (Italie)
Imporlation Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) https://jokerboat.fr/revendeurs/ Réseau de revendeurs
Longueur 9,42 x 3,26 m 9,50 x 3,28 m 9,90 x 3, 35 m
Nb de personnes 18 16 16
Matériau flotteur CR/CSM CR/CSM CR/CSM
Prix 175 740 € avec Yamaha 400 ch 132 000 € (sans moteur) 240 000 € avec 2 x Mercury 300 ch
PERFORMANCES
Vitesse maxi 52,8 nds à 6 000 tr/min
Vitesse de croisière rapide 40,5 nds à 4 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 30,8 nds à 3 500 tr/min
Temps de jaugeage 3,6 secondes
Accélération de 0 a 20 nds 3,4 secondes
Vitesse minimale d’hydroplanage 15 nds à 2 400 tr/min
Consommation en usage courant (estimation) 68,4 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 175 milles
Hélice de l'essai 23’’ inox 3 pales