Elegante, soigneusement construite, confortable en mer, épicurienne au mouillage, cette déclinaison hors-bord du R9 EFB lancé l’an dernier devrait apporter un surcroît de sportivité. Du moins, c’est que l’on attendait… Cela ne fera aucun doute, à la condition d’ajouter 50 ou 100 chevaux supplémentaires.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 9,0 m |
Largeur | 3,38 m |
Diam. maxi des flotteurs | 60 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 400 ou 2 x 200 ch (294,4 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2x200 |
Poids sans moteur | 0 kg |
Rapport poids/puissance | 0 |
Nombre de personnes | 15 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 400 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Renier S.r.l. (Italie) |
Importateur | Sur la Vague (83 – Le Lavandou) |
Droits annuels sur la coque | 223 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 225 € |
Toute jeune marque produite par un chantier de Palerme, Renier a frappé fort d’emblée. Après avoir dévoilé à Cannes, l’année dernière, le R9 EFB à moteur in-board, il a lancé le R6, puis vient d’arriver en France, chez l’importateur français Sur La Vague, le premier R9 à mécanique hors-bord. Le R9 se décline en fait en trois versions : R9 EFB (in-board), R9 FB (hors-bord avec solarium arrière permanent) et R9 Tourer (hors-bord avec carré arrière en U). C’est ce dernier que nous vous présentons ici à l’essai. Embarquez pour le tour du propriétaire !
Au ponton
Moins pure que celle de la version in-board, la ligne du R9 hors-bord flatte tout de même le regard, d’autant que la qualité perçue contribue à la séduction. Son tableau arrière est étudié pour pouvoir recevoir deux moteurs, mais notre modèle d’essai en arborait un seul, en l’occurrence, le Mercury Verado 350 ch. Malgré cette place laissée à la mécanique, le R9 propose de spacieuses plates-formes de bain avec un passage en avant du moteur, permettant de transiter facilement de l’une à l’autre. Deux coffres pour les amarres servent de marches pour faciliter l’accès au cockpit. Pas de passage dans la banquette arrière, mais le dossier assez bas est facile à enjamber. Le teck massif, une option coûteuse (5 040 €), apporte une touche de classe indéniable en même temps qu’il constitue un bon antidérapant. L’échelle de bain est intégrée à la plate-forme bâbord et placée sur le côté, un gage de sécurité car éloignée de l’hélice. La douchette est à portée de main et peut fournir de l’eau chaude grâce au chauffe-eau de 20 litres qui dort dans la grande soute arrière. Situés en bonne position sur les plats bords latéraux, les taquets sont faciles d’accès et bien dimensionnés. Dès que l’on foule le teck du cockpit, on note le confort du carré. Un carré royal, pouvant accueillir autour de sa table à l’heure du pique-nique, pas moins de huit convives grâce à sa longue banquette en U. Pour les apéros en petit comité, la tablette rabattable au dos du leaning-post peut suffire… Trop de soleil ? Pas de souci, un cabriolet logé dans un rangement dédié, en périphérie du dossier de la banquette, vient ombrager ce lieu de détente. Une solution à la fois esthétique et économique. Qui voudrait d’un roll-bar, le plus souvent lourd, peu esthétique, hors de prix et faisant obstacle lorsqu’on se rend sur la plage de bain ? Voilà qui nous plaît. Qui dit dînette, dit cuisine. Le chantier palermitain propose des équipements pour dépasser le stade du simple pique-nique avec un réchaud, un évier, et un réfrigérateur à compartiment congélation. Toujours dans l’optique du confort, il est possible de disposer d’un WC marin dans la console dont la hauteur autorise une certaine aisance.
Mais la palme revient au rangement. Sur ce plan, le Renier fait la course en tête avec pas moins de quatre coffres à l’avant et cinq à l’arrière, auxquels il convient d’ajouter les trois coffrets de la plage de bain et, au besoin, le volume intérieur de la console. La soute arrière renferme donc le chauffe-eau, à côté des deux batteries de service et de celle de démarrage. Un néon éclaire la cale technique, montrant le souci du détail du constructeur sicilien, et plus encore la réalisation des flotteurs en tissu Orca 1 670 décitex, dont aucune valve n’est visible. En effet, par souci d’esthétique, les six orifices de gonflage sont dissimulés dans les coffres et accessibles via des trappes de visite ! Un souci qui va même un peu trop loin puisque Renier n’a pas trouvé bon d’équiper les flotteurs de saisines, des éléments de la sécurité à bord, incontournables de notre point de vue. N’oublions pas de mentionner le coffre à mouillage dissimulant le guindeau électrique qui commande une ancre à poste dans l’écubier d’étrave, configuration pratique et élégante s’il en est.
En mer
Confortablement installé aux commandes du R9, face un tableau de bord spacieux et bien abrité derrière le pare-brise enveloppant, l’envie est grande de pousser l’accélérateur… La jetée du port du Lavandou étant maintenant suffisamment loin derrière nous, j’ouvre en grand. Légère déception, le Verado 350 dont le compresseur marque une légère inertie, comme d’habitude, ne manque pourtant pas de couple lorsque la suralimentation déboule. Or, le déjaugeage est laborieux, de même que le 0 à 20 nœuds, comme le montrent nos chronos : 7’’ et 8’’4. Le Mercury n’y est pas pour grand-chose. Le bateau, dont la construction est sérieuse, pèse son poids. Et même si la vitesse de pointe que nous avons obtenue (43,2 nœuds malgré l’antifouling qui en coûte trois ou quatre) est tout à fait décente, on éprouve le net sentiment d’un manque de chevaux. D’autant que la carène du R9 témoigne d’un comportement totalement serin, même lorsqu’on saute le sillage de la vedette des îles (près d’un mètre), manette dans le coin assortie d’un peu de trim positif. Assiette imperturbable, réception en ligne et en souplesse… Rien à redire. Idem en virage attaqué, avec un bon grip, ferme mais pas brutal, une gîte intérieure modérée et constante. Seul bémol, le Verado « s’assoit » un peu en sortie de virage, malgré une motricité préservée. Selon nous, ce bateau mériterait la bimotorisation. La cylindrée cumulée de deux 200 ch, par exemple les nouveaux Mercury V6 de 3,4 litres, donnerait sans doute le coup de fouet qui manque à ce grand semi-rigide de neuf mètres. Et l’on gagnerait sans doute au passage trois ou quatre nœuds aux allures de croisière à régime équivalent, gommant en partie l’augmentation de consommation avec des rendements unitaires de bon niveau. Reste la solution du Verado 400, qui serait sans doute la plus performante en termes de vitesse et de rendements, à défaut d’offrir les mêmes accélérations. Mais, tel quel, avec son Verado 350, le Renier s’avère très plaisant aux régimes de croisière (4 500 tr/min et 3 500 tr/min), la sonorité étant plutôt agréable et l’autonomie satisfaisante avec 177 milles à 29,5 nœuds (0,49 mille/litre) et 190 milles à 20,4 nœuds (0,52 m/l), les allures de référence. De quoi planifier de longues balades, en confort, sans se traîner et sans trop se soucier des ravitaillements.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Adrenalina 9.0 | Prince 30 | Soleil 28 |
---|---|---|---|
Marque | Lomac (Italie) | Nuova Jolly (Italie) | Salpa (Italie) |
Imporlation | Stélie Nautic + réseau de revendeurs | French Boat Market (06 -Mandelieu La Napoule) | Soleil Bleu Yachting (13 – La Ciotat) |
Longueur | 8,60 x 2,98 m | 9,30 x 3,20 m | 9,00 x 3,00 m |
Nb de personnes | 16 | 12 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 107 000 € (sans moteur) | 86 347 € (sans moteur) | 75 540 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 43,2 nds à 6 200 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 29,5 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 20,4 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 7,0 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 8,4 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 15,5 nds à 3 000 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 34 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 10 h 35 min |
Hélice de l'essai | Enertia 14’’ x 19’’ inox 3 pales |