D’une grande élégance, le nouveau R8 se signale aussi par l’agrément de son cockpit dont l’agencement est taillé sur mesure pour les sorties en famille ou entre amis. Bien construit, soigneusement fini, il devrait bien résister aux assauts du temps. Par contre, son poids oblige à opter pour une puissance importante.
Texte Philippe Leblond – Photos Jean-Bernard Vermeule
Longueur | 7,95 m |
Largeur | 3,18 m |
Diam. maxi des flotteurs | 60 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 350 ch (257,6 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 300 - 350 ch |
Poids sans moteur | 2800 kg |
Rapport poids/puissance | 11,2 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 16 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 300 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Cantieri Renier (Italie) |
Importateur | Sur la Vague (83 – Le Lavandou) |
Droits annuels sur la coque | 92 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 651 € |
Sous la direction de son fondateur Luigi Renier, le chantier palermitain qui porte son nom avance méthodiquement mais sans s’attarder, puisqu’il va présenter lors du Cannes Yachting Festival (du 10 au 15 septembre) le tout nouveau R8, troisième modèle de la série R initiée il y a cinq ans avec le R9 EFB. Pas mal, si l’on considère que les R8 et R9 sont proposés à la fois en hors-bord ou in-board… D’autant que les Renier sont des semi-rigides sophistiqués. A ce sujet, l’importateur exclusif pour la France, Pascal Chapon, loue l’esprit de collaboration et l’écoute du chantier sicilien qui n’hésite pas à opérer certaines modifications pour mieux satisfaire la clientèle. Au-delà de ces améliorations, les possibilités de personnalisation sont nombreuses (coloris flotteurs et gel-coat). Embarquons, sans plus tarder, sur ce semi-rigide chic et généreusement équipé !
Au ponton
Pour ça, le R8 ne manque pas d’allure ! Presque aussi élégante que celle de son grand-frère, le R9, sa ligne flatte le regard. Les flotteurs blancs et la sellerie bronze (attention par forte chaleur !) vont bien à ce nouveau Renier dont le plan de pont annonce d’emblée la couleur : du confort et encore du confort ! La plateforme de bain profite de la conception du montage moteur sur chaise pour s’étendre largement au-delà de l’extrémité des flotteurs et s’offrir d’une seule pièce aux amateurs de baignade. La présence de la douchette (standard avec réservoir eau douce de 100 litres) du côté opposé à l’échelle peut paraître illogique de prime abord. Mais, cela permet à un passager de se doucher sans bloquer le second sur l’échelle ou le laisser dans l’eau. A débattre… Sur cette plage arrière, deux coffres à amarres sont les bienvenus pour éviter de mettre de l’eau sur la banquette arrière si l’on était obligé de les ranger dans un coffre à l’intérieur du cockpit. Précisons que le teck (véritable) est offert en standard sur cette plateforme, ce qui n’est pas courant. Bien que la banquette ne comporte pas de passage pour pénétrer dans le cockpit, son dossier est facile à enjamber. Et, par ailleurs, circuler de la poupe à la proue est vraiment aisé, notamment grâce aux généreux passavants (39 cm de part et d’autre de la console). La petite delphinière revêtue de teck, elle aussi, sert également à débarquer (ou embarquer) par l’avant, sans risque de glissade, tandis que les mains courantes sur les flancs du leaning-post et de la console sécurisent les déplacements. Elles permettent aussi à deux ou trois passagers assis sur chaque flotteur, de se tenir en navigation. Mais revenons à la poupe avec, en vedette, le carré arrière et sa longue banquette en U. Une fois la table installée (pied amovible stocké dans le coffre arrière tribord), il est possible de s’installer à six autour d’un pique-nique. Cette même table sert de complément central pour composer un solarium (150 x 150 cm). A portée de fourchette se trouve le bloc-cuisine situé au dos du siège de pilotage. A l’évier inox et à la tablette escamotable standards, il est possible d’ajouter deux options : réchaud à gaz (ou planche à découper) et frigo tiroir. Ce lieu de détente peut être ombragé par le grand cabriolet qui trouve place dans son propre logement, encadrant la banquette. Esthétique et pratique. Passons au poste de pilotage… Etudié pour deux (il faut se serrer un peu sur le leaning-post), il présente une ergonomie satisfaisante avec un siège dont la demi-assise se relève, permettant de piloter en appui lombaire. Assis, le cale-pieds de la console apporte sa touche de confort. Pilote et copilote sont bien protégés par le pare-brise qui dispense une bonne visibilité. Quant au tableau de bord, hormis l’absence d’une poignée pour le copilote, il est à citer en exemple. Habillé de simili fibre de carbone, il est bien sectorisé, avec au centre le combiné Garmin, encadré par les instruments moteur Mercury, en bas à gauche la sono Fusion, sous laquelle il reste encore de la place pour une VHF fixe, par exemple, tandis qu’à droite se tient le boîtier de commande DTS, avec son bouton start/stop. Et le compas se trouve bien dans l’axe de vision du pilote. Le bord supérieur saillant du tableau de bord permet de poser des petites affaires compensant l’absence d’un vrai vide-poches.
Si la soute de la banquette arrière est un peu exiguëe, grand carré en U oblige, le volume intérieur de la console (hauteur : 1,56 m) est un renfort de choix en termes de rangement. A condition de ne pas opter pour l’option WC (2 875 €)… L’ouverture frontale assistée par vérins, avec laquelle se lève le siège moulé, permet de faire rentrer un matériel volumineux. Tant mieux d’ailleurs, car si les coffres situés sous le solarium avant ont le mérite d’être trois, eux ne sont pas suffisamment grands pour digérer un monoski ou un wakeboard. On appréciera au passage le matelas de bain de soleil fragmenté permettant d’accéder à l’un ou l’autre des coffres sans ôter toute la sellerie. Un dernier mot pour l’accastillage, de qualité et généreusement distribué, avec un guindeau électrique, entièrement dissimulé avec ancre inox sur écubier, faisant comme le gonfleur électrique partie de la dotation standard. Côté amarrage, il y a aussi ce qu’il faut avec deux beaux taquets sur les plats bords en teck à l’arrière et trois autres sur la delphinière avant : un axial et deux placés sur l’avant de la delphinière, leur positionnement évitant tout ragage des amarres sur les flotteurs. Bien pensé !
En mer
Bien que doté du nouveau V8 de Mercury 250 ch de 4,6 litres de cylindrée, le Renier R8, lourdement équipé en confort, n’était pas en condition de nous éblouir par ses performances… Ce fut le cas, effectivement, avec une pointe limitée à 38 nœuds secs, en dépit de nos efforts pour extraire au mieux les derniers tours/minute du hors-bord américain, de même qu’en accélération, avec une mise en vitesse quelque peu laborieuse : 5’’8 pour déjauger, 7’’ pour passer les 20 nœuds… Et pour cause, tel quel, le rapport poids/puissance de 11,2 kilos par cheval (!) est tout sauf favorable aux exploits chronométriques. Heureusement, le R8 peut accepter 100 chevaux supplémentaires, ce qui fait baisser son ratio poids/puissance à 8 kg/ch. Une valeur plus acceptable. Par ailleurs, il faut tenir compte de la présence, sur la coque de notre bateau d’essai, d’un antifouling susceptible de rogner trois ou quatre nœuds à plein régime. Carène vierge, le R8 serait donc capable de franchir les 40 nœuds dans les mêmes conditions, c’est-à-dire avec le plein de carburant et d’eau, deux personnes à bord et une température ambiante de 35° (à l’ombre), pas idéale pour alimenter en air frais l’admission du V8 Mercury. A vitesse modérée, rendements modérés. En effet, au régime le plus économique (4 000 tr/min pour 23,9 nœuds) le R8 ne parcours que 0,57 mille par litre consommé, ce qui se situe en-dessous des standards de cette catégorie. Néanmoins, à cette allure, la bonne capacité du réservoir autorise tout de même de couvrir 155 milles sans ravitailler. Et en croisière rapide, à 5 000 tr/min, soit à 32,5 nœuds, l’autonomie est encore de 120 milles… De quoi effectuer un trajet Cannes/Calvi, ou inversement, tout en conservant une marge de sécurité. Il ne serait sans doute pas inintéressant d’évaluer les performances et les rendements avec un duo de 150 ou 175 ch de faibles cylindrées… Ce qui est sûr, c’est que le R8 serait plus vif à la barre et se doterait de belles accélérations, même avec un équipage nombreux.
Autres facteurs pénalisant lors du déjaugeage, l’angle très prononcé de la carène, et la chaise-moteur (faut-il d’ailleurs monter un bracket sur ce type de semi-rigide ?), qui obligent à prendre 3 300 tr/min pour franchir la bosse de déjaugeage (environ 2 800 tr/min avec des semi-rigides au V moins marqué et au montage moteur classique). Mais, ce profil de carène, c’est pour la bonne cause car le R8 fait immédiatement apprécier son confort en navigation. Gommant complètement le petit clapot rencontré dans la baie du Lavandou, il nous a épaté en termes de franchissement lorsque nous avons attaqué, à plusieurs reprises, sous différents angles et avec une bonne dose de gaz, le redoutable sillage de la vedette des îles. Bon équilibre dans les sauts (malgré un nez un poil léger) et belle souplesse en réception. Autre point positif, la rigidité structurelle du bateau… sans doute pas étrangère à sa masse. Cette solide constitution, ajoutée à une construction soignée et une conception perfectionniste, s’apprécie aussi aux allures de croisière, avec l’absence de bruits parasites et la déflexion efficace de sa vague d’étrave. Pour ne rien gâter le V8 Mercury fait preuve d’une étonnante discrétion sonore même à régime élevé. En revanche, sa sonorité est assez désagréable à 3 500 tr/min… Un régime sur lequel ne pas rester et qui – cela tombe bien ! – n’est pas le plus économique. Avec le 250 ch, le R8 démontre une tenue de cap rigoureuse et une bonne stabilité latérale, même avec un trim largement positif. Et en virage « attaqués », le comportement est également sain, avec une gîte intérieure modérée, assortie d’une légère glisse qui évite les coups de grip un peu trop virils et n’altère pas la précision et la maîtrise des trajectoires. Même braqué serré l’hélice ne ventile pas, mais les relances manquent de punch… Tel quel, le R8 est d’une prise en main très facile et elle devrait, nous semble-t-il, le rester si l’on opte pour la puissance maximale.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 800 Comfort | 274 FB | S780 |
---|---|---|---|
Marque | MV Marine (Italie) | Marlin Boat (Italie) | Sacs (Italie) |
Imporlation | AGP Boats (83 – Bormes-les-Mimosas) | Sébastien Chevalier (83 – Les Issambres) | Réseau de revendeurs |
Longueur | 7,96 x 2,90 m | 8,35 x 2,92 m | 7,80 x 3,06 m |
Nb de personnes | 20 | 12 | 20 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 98 400 € (sans moteur) | 65 016 € (sans moteur) | 55 800 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 38,0 nds à 5 900 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 32,5 nds à 5 000 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 23,9 nds à 4 000 tr/min |
Temps de jaugeage | 5,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 7,0 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 16,3 nds à 3 300 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 24 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 11 h 15 min |
Hélice de l'essai | Enertia 14’’ x 19’’ inox 3 pales |