Avec le lancement de son premier semi-rigide, le R9 (9 mètres), le chantier de Palerme avait donné le ton. Celui d’une certaine élégance, que l’on retrouve avec bonheur dans les lignes de ce 6 mètres destiné à aimanter le soleil dans les criques aux eaux translucides.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 6,3 m |
Largeur | 2,6 m |
Diam. maxi des flotteurs | 58 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 115 ch (84,6 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 115 ch |
Poids sans moteur | 750 kg |
Rapport poids/puissance | 8 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 10 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca décitex |
Capacité carburant | 120 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Renier (Italie) |
Importateur | Sur la Vague (83 – Le Lavandou) |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Difficile de trouver un semi-rigide de ce gabarit mieux-disant pour ce qui est de la surface dédiée au bain de soleil… Près de cinq mètres carrés sont ainsi offerts aux amateurs de séances UV, au cumul des deux solariums qui occupent la quasi-totalité du cockpit lorsque les extensions sont en place. Ce modèle lancé l’année dernière s’est ajouté au R9 proposé en deux versions (in-board ou hors-bord), le R8 étant arrivé début 2019, lui aussi disponible avec ces deux architectures moteur. Et le dynamique chantier sicilien poursuit son offensive avec deux projets qui devraient faire l’actualité en 2020, de par leur positionnement stratégique sur le marché. Le premier sera un sept mètres, parfait pour la clientèle française puisque exonéré de taxes, le second, un 11 mètres homologué à 9,99 mètres taillé sur mesure pour la législation italienne qui pénalise les bateaux de plus de 10 mètres. Voyons d’un peu plus près les deux R6 mis à notre disposition par « Sur la Vague », l’importateur exclusif basé au Lavandou…
Au ponton
Dès le premier coup d’œil, on sent que Luigi Renier, fondateur de la marque éponyme, a cherché à bien faire les choses… C’est ce que nous avions constaté dès la présentation du R9, il y a deux ans, et également apprécié lors de notre essai du R8, avec un positionnement résolument haut de gamme. Si nos deux bateaux d’essai arboraient le même moteur (un Mercury 115 Pro XS), le blanc était doté d’un pont en teck tandis que l’exemplaire à sellerie orange se contentait d’un pont en polyester traité avec un antidérapant « pointe de diamant ». Pour le reste, les deux bateaux étaient identiques.
Hormis les deux solariums déjà cités (180 x 155 cm à l’avant, 155 x 160 cm à l’arrière), on note une certaine facilité à se déplacer autour du poste de pilotage centré, grâce à de larges passavants (34 cm). Aux trois vraies places assises de la poupe s’ajoute une quatrième sur l’avant de la console. Il est encore possible d’asseoir, sur les flotteurs, deux à quatre passagers, ces derniers pouvant se tenir, en l’absence (regrettable) de saisines, à la (petite) main courante de console. On note également le dossier de banquette arrière amovible, pouvant se déporter sur l’extrémité arrière du bain de soleil afin d’en augmenter la surface. Plus que les places assises, le point fort de l’aménagement du R6 réside dans sa capacité de rangement. En effet, il y a d’abord l’immense cale de la poupe, doublée par un grand plancher qui évite au chargement tout contact avec l’humidité des fonds. Ainsi, a-t-on pu y sangler la rallonge du solarium avant et il reste encore pléthore de possibilités, notamment avec les deux coffres indépendants pourvus de bacs amovibles, accessibles lorsqu’on relève les assises de la banquette. Cette soute s’ouvre en grand grâce à deux vérins à gaz et l’on observe avec plaisir le fermoir réglable et encaissé dans une réserve du moule, ainsi que les charnières « flush ». Autre raffinement qui montre le désir de perfectionnement du manufacturier palermitain, les valves de gonflage invisibles. Celles-ci sont cachées dans la partie polyester mais assez facilement accessibles. Autres rangements de choix, les deux coffres à portes en teck massif de la console et, surtout, le très grand coffre avant flanqué de deux autres en longueur, plus le puits à chaîne. Bien aussi, la discrète delphinière qui ne gâte pas la silhouette et propose trois taquets, deux pour les amarres et celui, axial, pour la ligne de mouillage.
Pour ce qui est de l’accastillage, Renier s’est montré plutôt généreux, livrant de série les plateformes de bain avec échelle (coffrée), la douchette avec son réservoir de 54 litres et l’extension de solarium avant. Quant au tableau de bord, il est bien conçu avec un module supérieur dédié à l’intégration des instruments moteur et du combo Garmin 5’’. Le compas est dans l’axe de vision du pilote, les commandes électriques à portée de main gauche, les gaz et le volant (gainé de simili fibres de carbone comme la planche de bord) à bonne hauteur. La sono stéréo Fusion et les deux prises USB feront le bonheur des mélomanes…
Sérieusement construit, et soigneusement fini, le R6 bénéficie d’un gel-coat à la brillance uniforme et de tubes en Hypalon Orca Fabric Impression, à la coupe millimétrée. En revanche, le pare-brise en plexiglass, un peu fin et dépourvu de main courante, risque de s’avérer fragile. Autre inconvénient, le nable de remplissage du réservoir d’essence est situé juste en avant de la banquette, et en cas de débordement, le précieux liquide dégoulinera dans le cockpit…
En mer
Première constatation, en s’installant aux commandes, on peut piloter assis et debout, mais dans le second cas, sans l’appui fessier ou lombaire que peut procurer un leaning-post, absent sur le R6. Le siège pilote est en fait la place centrale des trois offertes par la banquette arrière. Pour les longues navigations par mer formée, ce n’est pas ce qu’il y a de plus reposant… Par chance, le Renier semble plutôt confortable en navigation, même si nous n’avons pu le juger que sur un petit clapot et les quelques sillages qui se sont présentés sur notre route. Homogène dans son comportement, doté de réactions saines, il met rapidement son pilote en confiance. Sa tenue de cap et sa stabilité d’assiette, même avec une généreuse dose de trim positif (pas de roulis, pas de pompage), sont exemplaires. En virage aussi, le R6 se montre à son avantage. Il enroule les courbes de différents rayons avec brio et précision, témoignant d’un grip ferme mais pas brutal malgré une gîte intérieure modérée. Par contre, il est affublé d’une perte de motricité sensible en sortie de virage, peut-être en raison d’un montage moteur trop élevé ? Ou bien est-ce l’embase CT (Command Thrust) typée « poussée » qui tolère mal l’hélice de 21 pouces, dont le pas serait peut-être trop long ? Cette interrogation car, pleins gaz, il nous a manqué 600 tr/min par rapport au régime maxi motoriste, alors que nous n’étions que deux à bord. Ceci explique sans doute les chronos modestes en termes de déjaugeage et d’accélération… Par ailleurs, avec 37,3 nœuds s’affichant sur notre GPS, la vitesse maxi n’est pas non plus parmi les meilleures. Il convient néanmoins de préciser que cet exemplaire, voué à la location, a été équipé d’un Pro XS avec embase CT dans l’optique de pousser un bateau lourdement chargé. A côté de cela, les rendements sont plutôt économiques avec 1,31 mille parcouru par litre d’essence brûlé, pour une vitesse de croisière de 18,4 nœuds. Avec à la clé la possibilité de parcourir 142 milles sans repasser par la pompe. Pas mal pour un semi-rigide de cette catégorie !
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | 62 Classic | 620 Comfort | Soleil 20 |
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Marque | BSC (Italie) | MV Marine (Italie) | Salpa (Italie) |
Imporlation | Réseau de revendeurs | Réseau de revendeurs | Soleil Bleu Yachting (13 – La Ciotat) |
Longueur | 6,25 x 2,90 m | 6,20 x 2,52 m | 6,35 x 2,54 m |
Nb de personnes | 12 | 12 | 9 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 31 680 € (sans moteur) | 34 200 € (sans moteur) | 23 988 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 37,3 nds à 5 700 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 27,8 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 18,4 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,3 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 7,7 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 13,5 nds à 2 800 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 10,5 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 10 h 15 min |
Hélice de l'essai | Vengeance 21’’ inox 3 pales |