Ce grand semi-rigide d’une rare élégance fait valoir un cockpit entièrement voué au confort pour les sorties en équipage nombreux. Son tempérament plutôt paisible, malgré les deux V8 de 350 chevaux qui ronronnent dans sa cale, incite à la promenade tranquille. Cet essai l’atteste, le R11 est davantage limousine que GT de la mer.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 11,0 m |
Largeur | 4,0 m |
Diam. maxi des flotteurs | 72 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 2 x 430 ch (633 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 2 x 350 à 2 x 430 ch |
Poids sans moteur | 3800 kg |
Rapport poids/puissance | 5,4 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 18 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 760 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Cantieri Renier (Italie) |
Importateur | Sur la Vague (83 – Le Lavandou) |
Droits annuels sur la coque | 342 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 1 860 € |
Avec ce nouveau R11, et en comptant les versions hors-bord et in-board, la gamme du chantier palermitain compte maintenant huit modèles, dont les longueurs s’échelonnent de 6,30 à 11 mètres. Le R11 endosse donc les atours d’amiral de la flotte et fait honneur à son titre, ne serait-ce qu’au plan esthétique grâce à un style d’une élégance remarquable, doublée d’une finition qui ne prête guère le flanc à la critique. Une silhouette très « Renier », en somme, qui affirme la signature visuelle de la marque et souligne bien l’effet de gamme. Cette pureté de ligne, avec une poupe qui va en descendant progressivement vers la surface de la mer est d’autant plus esthétique avec cette configuration in-board. Embarquons sans plus tarder pour voir si c’est aussi beau dedans que dehors !
Au ponton
Rien de plus facile que de monter à bord par l’arrière, grâce à l’immense plateforme de bain formant deux degrés, toute revêtue de teck massif, à l’image de l’intérieur du cockpit. La marche qui permet de faciliter l’accès au solarium comporte deux grands coffres pour stocker le matériel « humide » (amarres, corde de ski, palmes, masques…). Par contre, l’absence de passage au sein du solarium oblige à fouler le matelas. A moins d’emprunter les étroits plats bords latéraux en teck, à conditions d’avoir le pied (très) marin ! Au passage, l’un des atouts du R11 tient dans son impressionnante surface dédiée au bronzage (8 mètres carrés au bas mot !). Le solarium arrière (196 x 230 cm) couvre pour sa part le compartiment moteurs, lequel s’ouvre électriquement via deux solides vérins. La place ne manque pas en avant des Mercruiser pour effectuer les opérations de maintenance. Toujours par souci d’élégance, le cabriolet et ses arceaux inox sont dissimulés dans un rangement dédié, en périphérie du solarium. L’assise de la banquette arrière dissimule une glacière et une poubelle. Face à elle une tablette en teck escamotable permet de profiter des pauses pique-nique, mais le nombre de places est moins généreux qu’avec une banquette en U, configuration impossible en raison de l’architecture mécanique. La partie arrière du leaning-post fait office de kitchenette avec un évier, un réchaud à deux feux et une planche à découper. Surmonté par un hard top vitré qui repose à la fois sur le leaning-post et la console surmontée d’un haut pare-brise, le poste de pilotage est spacieux. Deux confortables sièges avec demi-assise relevable et un cale-pieds recouvert de teck (seulement pour le pilote) permettent de naviguer soit debout soit assis dans de bonnes conditions. Cependant, il manque une poignée pour le copilote… Deux combinés Simrad à grands écrans trouvent facilement place sur le généreux tableau de bord qui présente une excellente ergonomie : volant réglable en inclinaison, boîtier de commandes moteurs électriques et joystick de manœuvre bien placés.
Côté proue, un siège intégré dans la console peut accueillir deux enfants. La circulation autour de la cabine, flanquée de mains courantes, et l’accès au vaste solarium avant (206 x 225 cm) est aisée et sûre. Le guideau électrique fait bien sûr partie de la dotation de série, l’ancre étant à poste dans l’écubier d’étrave, une solution pratique et élégante et qui présente moins de risque, en cas de manœuvre maladroite, qu’une ancre sur davier. Bien que le R11 soit avant tout un grand day-boat, il ne faudrait pas négliger l’apport de la cabine. Avec son 1,90 m à l’entrée, sa couchette de belles dimensions (202 x 147 cm) et son option WC électrique, elle ouvre les horizons pour de petits séjours côtiers, en autonomie, bien qu’elle ne dispose pas de douche intérieure. Au cœur de la grande couchette double, qui peut aussi s’utiliser en couchettes individuelles, l’espace vide, une fois ôté le complément de couchage, pourrait servir de petit carré intérieur. En demandant gentiment à l’importateur, il devrait être possible de faire installer une petite table amovible, optionnelle, pour se restaurer ou jouer aux cartes à l’abri lorsque la météo se gâte dans les mouillages forains.
En mer
Bien que déjà marginaux, les semi-rigides motorisés in-board se font de plus en plus rares… L’offensive des hors-bord de fortes puissances condamnent inexorablement les moteurs intérieurs, surtout les modèles essence, à bord des semi-rigides, et pas seulement. Alors, profitons de prendre la barre de l’une de ces belles unités en voie de disparition ! Le R11 abrite dans sa cale deux Mercruiser essence de 350 chevaux chacun. Ces V8 américains à injection électronique multipoint ont beau totaliser 12,4 litres de cylindrée, ils ne donnent pas cette sensation de brio que procurent les hors-bord de puissance équivalente. En effet, 4’’8 pour déjauger et 5’’6 pour effacer 20 nœuds sur l’écran du GPS, ne sont pas des chronos à couper le souffle et ce, malgré leurs embases Bravo 3 à double hélice contre rotative. Autre bémol, la vitesse de pointe qui « cale » en vue des 40 nœuds… Précisons, à la décharge du R11, que son poids est tout de même conséquent avec 4,5 tonnes en ordre de marche (lors de notre essai), et que l’antifouling enrobant sa carène lui faisait perdre au moins trois nœuds et sans doute une pincée de tours/minutes au régime maxi (5 000 tr/min). Pour ceux qui trouveraient que ces mesures manquent de relief, sachez qu’il est possible de monter jusqu’à 2 x 430 ch, ce qui devrait se traduire par un net gain de forme tant en punch qu’en vélocité. Mais ce mieux en termes de performances ne devrait pas changer la nature du comportement du R11 qui s’apparente plus à celui d’une limousine qu’à celui d’une GT, si l’on s’autorise la comparaison avec des autos. En effet, sa carène n’a pas la faculté de s’aérer naturellement, et même avec une grosse louche de trim positif, elle reste plutôt collée au plan d’eau. Ce qui dégrade un peu sa tenue de cap, l’étrave ayant tendance à suivre les mouvements du clapot. Par contre, le poids important du R11 lui donne un certain confort dans le clapot et surtout une stabilité et un sentiment de sécurité à la barre qui ne l’interdit à aucun pilote, même dénué d’expérience. En virage aussi, le R11 se montre stable avec une gîte modérée et une accroche régulière, même lorsqu’on lui imprime une bonne dose de gaz. Autre atout, sa carène, bien que conservant une surface mouillée importante, ne… mouille pas. La déflexion de la vague d’étrave est efficace, du moins dans les conditions plutôt clémentes lors de notre essai.
Non, aux commandes du R11, il ne faut pas chercher à « attaquer », car les sensations ne seront pas au rendez-vous. Par contre, ce luxueux semi-rigide devrait se montrer très agréable à allure modérée sur les longs trajets, faisant profiter les passagers de l’onctueuse sonorité des V8 Mercruiser (la cale est bien insonorisée), tout en se montrant économique au plan de la consommation. C’est le cas à 24,8 nœuds (74 litres/heures à 3 500 tr/min), avec à la clef un excellent rendement (0,34 mille/litre), comme à 31,3 nœuds (119 l/h à 4 200 tr/min et 0,26 mille/litre). Quant à l’autonomie, grâce à la contenance élevée du réservoir, elle ressort à 230 milles et 180 milles. De quoi ne pas surveiller la jauge l’air angoissé !
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Wave 35 | 33 EFB | Cayman 35 Executive |
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Marque | Altamarea (Italie) | Nautica Led (Italie) | Ranieri (Italie) |
Imporlation | Azur Boat (83 – Saint-Raphaël) | Bat Marine (33 – Cap-Ferret) | Ranieri France (98 – Monaco) |
Longueur | 11,30 x 3,60 m | 10,60 x 3,50 m | 10,80 x 3,80 m |
Nb de personnes | 16 | 22 | 24 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 154 200 € (sans moteur) | 104 000 € (sans moteur) | 198 050 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 39,0 nds à 5 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 31,3 nds à 4 200 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 24,8 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 4,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 5,6 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,1 nds à 2 300 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 70 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 9 h 50 min |
Hélice de l'essai | double hélice 24’’ inox 4 et 3 pales |