Quatre étoiles pour la qualité de réalisation, quatre aussi pour le comportement marin, entres autres… Le M4 Touring cumule les atouts et possède les armes pour faire régner l’ordre dans la catégorie du semi-rigide polyvalent de moins de sept mètres. La marque Marshall, qui renaît depuis quatre ans, n’a pas attendu longtemps pour proposer une gamme cohérente, au sein de laquelle le M4 occupe une place de choix.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 6,65 m |
Largeur | 2,75 m |
Diam. maxi des flotteurs | 58 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 200 ch (147,2 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 150 à 200 ch |
Poids sans moteur | 600 kg |
Rapport poids/puissance | 5,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 15 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 670 décitex |
Capacité carburant | 191 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | Ribitaly (Italie) |
Importateur | Réseau de revendeurs |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Fabricant de longue date des semi-rigides BWA, bien connus de nos plaisanciers, le chantier milanais Ribitaly a relancé il y a quelques années la marque Marshall, en partenariat exclusif avec Suzuki, afin de proposer des ensembles vendus sous forme de packages à un prix attractif. Le réseau de revendeurs pour la France a mis un peu de temps à se mettre en place mais commercialise aujourd’hui les quatre modèles qui sont au catalogue. Du M2 (5,54 m) au M8 (9,30 m) en passant par le M6 (7,80 m), et le M4 (6,65m) de notre essai, les Marshall se signalent par leur apparence soignée et une déclinaison à deux niveaux d’équipement : Open ou Touring. Dans les deux cas, les Marshall font apprécier une certaine polyvalence.
Au ponton
Les flotteurs en tissu Orca (Néoprène/Hypalon), d’un diamètre important, forment un cockpit protecteur, et la largeur de 2,75 m leur donne une belle assise sur l’eau. En découle une stabilité latérale que l’on apprécie dès qu’on embarque, en l’occurrence par le flotteur droit, à partir de l’un des pontons du port de La Trinité-sur-Mer. La silhouette bien équilibrée, le contraste des tubes noirs, siglés de rouge vif, avec le polyester gris (coque et pont), la finition d’ensemble soignée, flattent le regard des curieux comme des connaisseurs. La version Touring de notre essai se différencie de la version Open par l’addition d’un solarium à l’avant du bateau, d’une banquette à l’arrière et d’un poste de pilotage plus ergonomique et en position un peu plus avancé, ainsi que d’une douchette et d’une delphinière avec taquet et davier simple. Ce surcroît de confort vise donc un programme plus balade/farniente que celui de l’Open, ce dernier étant clairement destiné à une clientèle de pêcheurs et plongeurs.
Ainsi, le M4 Touring dispose de cinq vraies places assises, en comptant le siège situé devant la console qui sera essentiellement utilisé lorsque la mer est calme. Son matelas de bain de soleil affiche de belles dimensions : 179 x 137 cm, sans rallonge (elle n’est pas prévue d’ailleurs). Il couvre un grand coffre de rangement et la baille à mouillage dont le capot comporte un passe-bout. Cependant malgré ces éléments de confort, parmi lesquels deux plateformes de bain assez spacieuses, le M4 Touring n’est pas exclu des activités plus sportives, grâce à un cockpit ample, offrant une liberté de mouvements remarquable, tout autour du poste de pilotage avec de larges passavants, et une banquette arrière dont le dossier se rabat pour faciliter l’accès à la baignade et ne pas gêner les lignes de traîne, ce qu’apprécieront les amateurs de pêche. Par contre, il est dommage que Marshall n’ait pas prévu une petite table pour le pique-nique, soit intégrée au dos du leaning-post, soit sur pied, car elle aurait facilement trouvé place dans le grand coffre avant.
Un mot enfin sur le poste de pilotage. Marshall a opté pour un monoplace, ce qui, à bord d’un semi-rigide de moins de sept mètres se défend si l’on veut préserver une bonne largeur de passavants, ce qui est le cas à bord du M4. La position de pilotage, debout avec de bons appuis sur le plancher, est excellente grâce à la distance entre le siège et les commandes, positionnées à bonne hauteur, que le pilote soit de taille modeste ou de haute stature. De surcroît, la face postérieure de la console effectue un retrait épargnant de se cogner les genoux. Le haut pare-brise apporte une bonne protection face au vent et aux embruns. Quant au tableau de bord, s’il est plutôt compact, sa partie supérieure permet d’accueillir un combiné GPS-traceur-sondeur Garmin de sept pouces, l’afficheur multifonction Suzuki, ainsi que le système audio MP3 dont les haut-parleur sont intégrés dans les flancs de la console. Un coffre est aussi à disposition, sous le volant, mais il manque un vide-poches à portée de main. Un autre rangement est disponible dans le leaning-post. L’inox poli miroir, dont le Marshall n’est pas avare, est aussi présent autour du pare-brise sous forme d’un robuste main courante qui permettra à deux passagers de naviguer debout de part et d’autre du pilote, tout en s’assurant d’une bonne prise.
En mer
En préambule de nos impressions d’essai, il convient de mentionner que le M4 est proposé avec trois niveaux de puissance et exclusivement avec des hors-bord Suzuki : 140, 150 et 200 chevaux. Lors de ces essais organisés conjointement par Suzuki et Marshall, pour la presse française, nous n’avons pas pu passer beaucoup de temps aux commandes du M4. Suffisamment cependant pour en déduire que le package avec le DF140 (le seul disponible lors de ces essais) frise la sous-motorisation, même avec seulement deux personnes à bord et deux tiers de carburant, soit environ 130 litres. En effet, le GPS n’a pu afficher plus que 31,6 nœuds au régime maxi de 5 900 tr/min. Une vitesse de pointe vraiment minimaliste quand bien même on lui attribuerait trois nœuds de plus en raison du « frein » que représente la peinture antifouling dont est revêtue sa carène. Selon nous, le choix « bas » devra s’orienter directement vers le package à 150 chevaux. Car, s’il ne développe que 10 chevaux de plus, le DF150 affiche une cylindrée bien supérieure (2 867 cm3 contre 2 045 cm3 au DF140) et le couple (autrement dit la force) qui avec. De quoi aisément surmonter son handicap de poids de 57 kg. Et ce n’est pas ce surpoids qui devrait pénaliser l’assiette du M4, particulièrement bien équilibré et qui ne cabre quasiment pas lors du déjaugeage. Bien sûr, si l’on compte naviguer le plus souvent avec un équipage étoffé (disons au moins quatre ou cinq personnes), choisir le DF200 semble la bonne option si votre budget le permet (dommage que le DF175 ne soit pas proposé…). Plus satisfaisants sont les rendements moteur obtenus, malgré le handicap de l’antifouling. L’allure économique ressort à 4 000 tr/min avec 1,09 mille parcouru pour un litre d’essence avec à la clé une vitesse de 17,5 nœuds et 187 milles d’autonomie. Le choix du DF150 ou du DF200 ne devrait pas trop « plomber » les rendements tout en offrant des allures de croisière plus élevées, avec un niveau sonore plus bas. En contrepartie, l’autonomie devrait être moins généreuse.
Laissons les performances pour parler comportement… Dans une mer plutôt cassante (70 cm à 1 m de creux, vent de Force 4 à 5), le M4 nous a convaincus. En premier lieu son équilibre remarquable, tant en latéral qu’en longitudinal (ni roulis, ni cabrage excessif), quel que soit le niveau de gaz appliqué. Cette facilité dans une mer capricieuse en fait un semi-rigide qui donne immédiatement confiance, bref à mettre entre toutes les mains. Il y a aussi le confort qu’il dispense à son équipage, avec une souplesse remarquable dans le gros clapot, même à pleins gaz et avec un peu de trim positif. Sa carène gomme au maximum les chocs avec le plan d’eau, vent de face ou par le travers. Il se montre un peu moins à l’aise par mer de l’arrière avec quelques impacts dans les vagues rattrapées, sans qu’on puisse lui en tenir rigueur.
En résumé, le M4 Touring est un semi-rigide séduisant à plus d’un titre. Il y a son design et sa qualité de construction, l’espace que procure son large cockpit, la fonctionnalité de ses équipements et, nous venons de le souligner, son excellent comportement marin. Reste à choisir la bonne puissance… Pour notre part, nous opterions, a minima, pour le package à 150 chevaux.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Patrol 660 | Manta 680 | Tempest 700 Work |
---|---|---|---|
Marque | Highfield (Australie) | Pro Marine (France) | Capelli (Italie) |
Imporlation | Highfield France (29 – Gouesnou) | Réseau de concessionnaires | Yamaha Motor France (95 – Saint-Ouen l’Aumône) |
Longueur | 6,60 x 2,59 m | 6,80 x 2,53 m | 6,92 x 2,85 m |
Nb de personnes | 13 | 14 | 16 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 48 331 € (sans moteur) | 37 320 € (sans moteur) | 47 380 € avec Yamaha 200 ch |
Vitesse maxi | 31,6 nds à 5 900 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 24,0 nds à 5 000 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 17,5 nds à 4 000 tr/min |
Temps de jaugeage | non mesuré |
Accélération de 0 a 20 nds | non mesuré |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 12,9 nds à 3 100 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 13 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 13 h 15 min |
Hélice de l'essai | 14’’ x 19’’ inox 3 pales |