Essai Atlanticraft BlackPearl 7

Atout pêche

Pour son premier semi-rigide en aluminium destiné à la pêche, le jeune chantier vendéen Atlanti-Craft signe une belle réussite. Avec des aménagements bien pensés et de bonnes qualités ma-rines, ce modèle de 7 mètres séduira les pêcheurs expérimentés.

Texte et photos Nicolas Massines.


 87 923 € avec 250 ch Mercury Verado V8
 7.0 m
 15
 49 nds

Essai paru le 14/02/2025

Fiche technique

Longueur 7,0 m
Largeur 2,8 m
Diam. maxi des flotteurs 0 cm
Nbre de compartiments 6
Puissance maxi 300
Puissance conseillée par Pneumag 250
Poids sans moteur 890 kg
Rapport poids/puissance 3,56 kg/ch (avec les moteurs de l’essai)
Nombre de personnes 15
Couchage 0
Charge utile 0 kg
Matériau flotteurs CR/CSM
Capacité carburant 250 l
Catégorie CE C
Constructeur Atlanticraft (Vendée)
Importateur Atlanticraft (Vendée)
Droits annuels sur la coque 0 €
Droits annuels sur le(s) moteur(s) 900 €



Sur le ponton, lors du dernier Grand Pavois de La Rochelle, nous avons rencontré Cédric Murat. Ce spécialiste de pêche, influenceur et nouvel ambassadeur de l’AtlantiCraft BlackPearl 7 tout juste revenu de mer, ne cache pas son plaisir: « C’est un bateau très sportif, très racé, qui en plus possède une vraie gueule. Le développement a pris un an. Sur la base de la gamme Océan, nous avons dessiné la gamme fishing BlackPearl pour répondre à tous les besoins des pêcheurs, que ce soit une console très équipée, des rangements, ou des zones de pêche bien définies pour pouvoir faire du Big Game - thon rouge par exemple - ou de la pêche au bar, au maigre ou autres poissons nécessitant des viviers. Aujourd’hui, j’ai parcouru 150 milles dans une mer formée et le rapport poids-puissance de cette coque en aluminium est vraiment très compétitive. »



 



Au port



 



Comme son nom l’indique, le BlackPearl ne lésine pas sur le noir. Hormis le contraste avec les saisines rouges -d’un bel effet-, du moteur Mercury Verado 250 à la pointe avant, la couleur dominante rappelle les bateaux de travail. Il faut dire que pour le premier opus de ce bateau entièrement destiné à la pêche, le chantier d’Angles (Vendée), a mis l’accent sur la praticité. Les porte-cannes, les nombreuses zones de renfort sur les flotteurs et le très haut pare-brise donnent le ton. Une fois à bord, on observe une vaste bassine en avant du moteur pour « travailler » les poissons une fois ramenés à bord, avec un accès à la pompe de cale, et pour pouvoir réaliser la maintenance du moteur. Le revêtement de pont du BlackPearl 7 est en mousse EVA haute densité. Un revêtement que l’on retrouve à l’intérieur des coffres pour empêcher les équipements de glisser. La sellerie de la banquette arrière, de la console et des assises à l’avant sont en tissu synthétique permettant le passage de l’eau. Un avantage pour garder ses vêtements secs un peu plus longtemps. La banquette arrière dispose d’un très grand coffre sur vérins, atteignant quasiment le tableau arrière du bateau : de quoi stocker une à deux bouées couronne et la pompe de lavage à eau de mer de 4 bars de pression, servant à décoller les saletés après la pêche. Un éclairage de courtoisie courant tout le long du bateau ravira les matinaux ou les couche-tard. À l’avant de la banquette, se trouve le vivier de 160 litres intégré directement dans le pont. Il est équipé d’une pompe de remplissage et d’une autre de vidange. Cela permet en navigation de disposer d’un circuit ouvert pour que les poissons puissent vivre un peu plus longtemps à bord. À l’avant du vivier, juste au pied du leaning-post, a été appliquée une règle de mesure sur le sol allant jusqu’à 1 mètre. Ce leaning-post dispose d’une trappe à l’arrière ouvrant encore sur un vaste espace. Idéal pour stocker l’armement de sécurité, par exemple. Les porte-cannes sont fixés sur un arceau ceinturant la banquette et faisant office de solide main-courante pour le ou les passagers restés debout. Une fois face à la console, on apprécie le repose-pieds moulé et le siège bolster pour adapter son assise en fonction du rythme de navigation. L’électronique se compose de 2 écrans de 12 pouces, encastrés directement sur la console. Deux profondes boîtes à gants, avec leurs prises USB, se trouvent à l’aplomb du grand pare-brise, une protection de très bonne mesure puisqu’elle dépasse largement une personne d’1m80. La main-courante qui encadre la console permettra de garder une prise solide lors des déplacements en navigation. À l’avant de la console, une assise pour une personne abrite encore du volume et un accès au panneau électrique. Les gilets de sauvetage y seront bien à l’abri lorsqu’ils ne seront pas sur les épaules des passagers. Observées de près, les saisines de maintien révèlent une double tresse de couleur assortie au logo AtlantiCraft apposé sur les flotteurs. Un rappel que l’on retrouve également sur la sellerie. En complément de la zone de pêche située à l’arrière, la zone avant est vaste, dégagée et permettra des lancers de bonne envergure. Les renforts de flotteurs sont bien situés et transmettent une sensation de robustesse à l’ensemble. À la pointe, nous trouvons un coffre toujours équipé de vérins, abritant le nable à carburant bien isolé, la baille à mouillage et un accès pour permettre de faire passer l’ancre et la chaîne sur le davier situé sur la plateforme de proue. L’impression d’ensemble de ce BlackPearl 7, une fois à bord et après avoir soulevé les trappes et capots, est bien similaire à celle obtenue lors du premier coup d’œil. Pas d’ornements inutiles, pas d’excentricité ni de gadgets tape-l’œil, on se trouve bien à bord d’un bateau solide et équipé pour embarquer une bande d’amis déterminés à tirer le maximum d’une embarcation destinée prioritairement à la pêche.



 



En mer



 



Avec une construction en aluminium, on se doute que le poids va influer sur le comportement dynamique du BlackPearl 7. Et dès les premiers tours d’hélice, le premier constat positif est au rendez-vous, avec notamment une manœuvrabilité et une réactivité à vitesse lente de bonne augure. Le plan d’eau devant La Rochelle est calme, avec pas mal d’unités croisant au large, plutôt normal en période de Grand Pavois, ce qui fera notre affaire pour trouver des sillages à croiser. En attendant de se rendre sur zone, il faut parler de l’ergonomie très correcte du poste de barre et les passagers se déplacent à bord avec de solides main-courantes à portée de bras. Amarres et pare-battages trouvent facilement un endroit pour être stockés. Une fois les dernières bouées de balisage dépassées, le déjaugeage survient en 3,2 secondes ( 3 personnes à bord et le réservoir plein ), la proue ne bloquant pas la vision. Un défaut est cependant relevé dès les premiers instants en position assise: la sellerie est trop fine et imprime un cisaillement du postérieur assez prononcé. Une erreur facilement corrigible, qui le sera sur les prochaines unités. Il faut donc poursuivre la navigation debout, ce qui, malgré un volant non réglable, ne gêne pas la posture de barre. Au démarrage, une fois le planning atteint, l’assiette se révèle stable, le loch affichant vingt nœuds en un peu plus de 4 secondes. En poursuivant la montée dans les tours et en trimant généreusement, la vitesse maximale relevée est de 48 nœuds, avec un régime moteur de 6 000 tr/min. Une vitesse de pointe qui n’affecte pas la stabilité d’ensemble du semi-rigide. Autant le barreur que les passagers profitent d’un confort général en navigation, même si (on le regrette) l’assise située en avant de la console est dépourvue de main-courante. Un petit rajout serait le bienvenu. L’AtlantiCraft BlackPearl 7 est assez vivant à piloter. Il répond bien aux changements de direction et se montre très prévisible dans les courbes larges à grande vitesse. Même constat avec un rayon de giration plus faible : la confiance est au rendez-vous. L’accroche est bonne, la réponse moteur dans les relances est vive et la carène insuffle une bonne tenue de mer. En croisant les vagues de traîne de lourdes unités, on apprécie les retombées qui s’effectuent en douceur et un équilibre stable malgré un rythme poussé. Maintenir une moyenne de vitesse élevée pour un semi-rigide destiné à la pêche est primordiale. De surcroit avec 25,8 l/h consommés à 25 nœuds, l’AtlantiCraft BlackPearl 7 se montre frugal. Enfin, en mode croisière économique, c’est-à-dire avec un planning très confortable pour les passagers, il ne consomme qu’un peu plus de 18 litres par heure à 20 nœuds. De quoi se rendre sur des zones de pêche très reculées, avec en prime un confort de navigation et un volume de rangement à bord qui raviront les plus exigeants.



 



 



 



photo Atlanticraft BlackPearl 7


photo Atlanticraft BlackPearl 7


photo Atlanticraft BlackPearl 7


photo Atlanticraft BlackPearl 7


photo Atlanticraft BlackPearl 7


photo Atlanticraft BlackPearl 7


photo Atlanticraft BlackPearl 7


photo Atlanticraft BlackPearl 7


photo Atlanticraft BlackPearl 7





Qualité de réalisation      

Comportement        

Performances        

Equipement        

Adéquation programme        

Rapport qualite/prix        

Robustesse
Comportement marin
Look
Prise en main
Assise de console trop ferme
Repose-pieds éloignés

Face a la concurrence…

Modéle NAVISOUL 6,5 SEA WATER 280 Grand Golden Line G 680
Marque Navisoul (France) Sea water (Italie) Grand (Ukraine)
Imporlation Réseau Medyacht Réseau
Longueur 6,5 x 2,55 m 6,90 x 2,80 m 6,80 X 2,64 m
Nb de personnes 10 14 12
Matériau flotteur PVC PVC PVC / Hypalon
Prix 39 900 € avec Suzuki 150 ch 119 000 € avec Yamaha 200 ch 51 311 € avec Honda 175ch
PERFORMANCES
Vitesse maxi 48 nds à 6 000 tr/min
Vitesse de croisière rapide 25 nds à 3 500 tr/min
Vitesse de croisière economique 20 nds à 3 000 tr/min
Temps de jaugeage 3,2 s
Accélération de 0 a 20 nds 4,1 s
Vitesse minimale d’hydroplanage 15,3 noeuds à 2 500 tr/mn
Consommation en usage courant (estimation) 20,6 l/h
Autonomie en usage courant (estimation) 12 h
Hélice de l'essai 19´´ X 3 pales
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