Au port

L’Evok Fishing 21 dégage une belle impression le long de ses 6,3 mètres. Avec cette taille, soulignons sa capacité à être facilement transportable sur remorque et son exonération de droits de navigation. Ça commence plutôt bien. Ses flotteurs noirs, cernés d’un liseré bleu, ont un bel effet. Le caractère qui se dégage du semi-rigide est assez masculin: étrave haute, coupe de carène franche, larges flotteurs, roll-bar et nombreux porte-cannes apparents. L’uniformité des couleurs, ici avec une forte tonalité noire, s’étend jusqu’au moteur Mercury de 150 chevaux sur le tableau arrière. En avant de celui-ci, nous trouvons une banquette tubulaire 3 places rabattable, ce qui lui permet d’être placée le plus en arrière possible sur le bateau, et de libérer ainsi de l’espace sur le pont. Et c’est en partie grâce à cela que se dégage une des premières impressions à bord, sa taille : malgré ses 6,30 m, l’Evok Fishing 21 paraît plus grand. À noter qu’une banquette à caisson pourra aussi être choisie, pour ceux qui souhaitent un plus grand stockage, mais au détriment de la place. Solidaire de la banquette, l’arceau de traction noir mat permet une prise supplémentaire lors des déplacements vers le moteur, notamment pour accéder à la pompe de cale située entre le bloc moteur et l’assise. Sur l’arrière toujours, nous trouvons, intégré dans le pont, en revêtement EVA, un vivier de 130 litres monté de série, dont le remplissage et la vidange s’effectuent par pompe. La console est ici centrale, mais pourra être configurée à la demande du futur propriétaire sur le côté de son choix. Le barreur est positionné sur un appui-dos, lui aussi échangeable par un leaning-post. Nous observons un rangement sur l’avant de l’assise, et également sur son arrière lorsque la banquette est rabattue, découvrant un coffre gelcoaté assez pratique, entouré de solides main-courantes. Le passage vers la proue est relativement aisé en utilisant le passavant bâbord, grâce aux prises qui entourent le saute-vent. En avant de la console, une banquette intégrée donne un surplus de stockage, mais le passager qui s’y placera en navigation cherchera de quoi se tenir. Les panneaux électriques et le matériel de sécurité prennent place eux, dans la partie frontale de la console et disposent d’un accès rapide et facilité. Enfin, tout à l’avant, se situe la baille à mouillage intégrant le nable de carburant. Elle est surplombée d’une plateforme disposant d’un taquet d’amarrage intégré. En actionnant les différents coffres et en se penchant sur les différentes pièces d’assemblage de ce modèle, nous ressentons une impression de finition soignée.

En mer

Si les conditions sont pour le moins clémentes devant le port de La Rochelle, avec un plan d’eau à peine troublé par les sillages des autres bateaux et un vent offshore de 5 nœuds, on peut à loisir évaluer la prise en main de cette petite unité. Et ici, pas besoin de longues heures de barre avant de maîtriser l’ensemble. Que ce soit l’ergonomie du poste de barre, ou la lecture des instruments, tout tombe sous la main - et sous les yeux - sans effort particulier. On cite la bonne position sur la console de l’électronique combinée d’Humminbird, sondeur et GPS, très appréciée des pêcheurs, et le répétiteur Mercury. Dès les premiers tours d’hélice, l’Evok Fishing 21 inspire confiance et se montre aussi maniable que stable tout au long de la montée en puissance du Mercury 150 ch 4 temps. Ce moteur somme toute assez léger (206 kilos) s’exprime très bien à bas régime même si, comme c’est le cas ici, il est monté un peu haut, entraînant une légère cavitation si l’on joue brusquement sur la barre. Ce 4 cylindres a du couple à bas régime, et ce n’est pas le barreur qui s’en plaindra puisqu’il permet d’atteindre le planning en 3,5 secondes. La vitesse de croisière dite économique, c’est-à-dire confortable et peu gourmande en carburant, est constatée à 23 nœuds pour une consommation de tout juste 18 l/h. De quoi couvrir pas mal de milles pour se rendre sur sa zone de pêche. La direction hydraulique de l’Evok 21 est précise et engage facilement le semi-rigide dans les courbes, et ce, même à des régimes moteurs élevés. La faible longueur de coque, accentuée par des boudins arrière à la coupe franche, lui donne une vivacité de réaction et un comportement dynamique sans avoir pour autant avoir choisi la puissance maximale de motorisation de 175 chevaux. Il est évident que vous choisirez la version optimale si vous partez accompagnés et chargés en matériel.

Quelques milles plus tard, en élevant la vitesse de croisière, on apprécie la souplesse de cette unité dans le croisement d’autres sillages, son confort à la barre et le fait qu’il mouille peu les passagers. Le pare-brise déflecte parfaitement le vent relatif au-dessus d’une tête placée à 1,80 m, même à sa vitesse maximale qui culmine à 40 nœuds. De quoi regagner le port bien au sec après une longue partie de pêche.