Le constructeur grec Tropida est encore méconnu en France, mais il pourrait vite se faire une place au soleil tant ce Cosmic 39 possède d’atouts, à commencer par un niveau de performance hors du commun. Ses aménagements, avec de multiples astuces, le rendent aussi compatible avec un usage familial.
Texte et photos Christophe Varène
Longueur | 12,0 m |
Largeur | 3,65 m |
Diam. maxi des flotteurs | 57 cm |
Nbre de compartiments | 8 |
Puissance maxi | 3 x 500 ch (3 x 372 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 3 x 400 ch |
Poids sans moteur | 3800 kg |
Rapport poids/puissance | 3,5 kg/ch (avec les moteurs de l’essai) |
Nombre de personnes | 12 |
Couchage | 2 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | Orca 1670 décitex |
Capacité carburant | 430 + 500 l l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Tropida (Grèce) |
Importateur | Mare Nostrum Bateaux |
Droits annuels sur la coque | 458 € |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | 3 680 € |
Le monde du semi-rigide est depuis longtemps très dynamique et chaque saison, ou presque, apporte son lot de nouvelles marques. Tropida en est une parfaite illustration, même si cette entreprise grecque existe maintenant depuis plusieurs d’années. Son fondateur, Takis Samartzis, possède une importante expérience pour avoir été journaliste spécialisé dans la presse nautique, pilote de course offshore avec quatre titres nationaux en Grèce et designer réputé, en particulier pour les constructeurs Technohull et Ribeye. Lorsqu’il décide de lancer ses propres unités sous la marque Tropida (un mot grec faisant référence au dessin des coques), il travaille avec Adam Younger, un concepteur de carène réputé dans le domaine de la vitesse. Ensemble, ils conçoivent le Cosmic 39 qui reçoit une reconnaissance internationale en termes de design et d’innovation. Aujourd’hui, la gamme de semi-rigides haute performance comprend trois modèles (Saita 26, Genesis 31 et Cosmic 39), et Tropida propose aussi deux petites annexes de 2,60 m : Toy et Joy, selon le type d’équipement et de motorisation.
A terre
A quelques dizaines de kilomètres d’Athènes, dans la baie d’Anavyssou, nous sommes accueillis par Takis Samartzis lui-même, accompagné de son épouse et de son plus proche collaborateur, et ce n’est pas sans un peu de fierté qu’il nous invite à faire le tour du Cosmic 39 qui trône sur sa remorque. En dehors de l’eau, il est donc possible de remarquer dans le détail l’architecture très sophistiquée de la carène et d’apprécier le caractère effilé de la coque, un peu dans l’esprit des productions anglaises très orientées performance. A la proue, des steps bien marqués configurent ce qui est baptisé « Antidive System » : le passage dans les vagues doit ainsi se faire sans enfournement en déflectant l’eau de manière efficace. Au centre du bateau, trois steps, aux dimensions augmentant progressivement de l’avant vers l’arrière, permettent de créer un effet de sustentation et donc d’améliorer les performances tout en diminuant la consommation de carburant. Et quand les trois Mercury Racing de 450 ch chacun apparaissent accrochés au tableau arrière, le doute n’est plus permis : ce Cosmic 39 doit assurer côté vitesse.
Mais avant d’en juger, continuons notre tour d’horizon. La construction se révèle être réalisé 100 % en GRP, aucun élément en bois n’étant utilisé pour les renforts, l’objectif étant de gagner en poids et en robustesse. Sur les flancs extérieurs, deux protubérances percée de trous horizontaux servent à évacuer l’eau qui pourrait venir dans le cockpit. Il faut aussi noter la présence de deux ancres, l’une à l’étrave, l’autre à la poupe côté tribord, et enfin d’une plateforme basculante dans le pavois bâbord, un moyen sûr pour installer une échelle de bain éloignée des moteurs. En prenant un peu de recul, on apprécie le design du hard-top : bas et profilé, il s’élance en une courbe élégante depuis l’avant de la console jusqu’au-dessus du poste de navigation, sans montants vers l’arrière pour un profil aérien et dynamique. Ces plus donnent l’impression que la conception du Cosmic 39 a été longuement et mûrement réfléchie.
Côté aménagements de confort, il faut remarquer, dans le cockpit arrière – très profond (86 cm) – les deux banquettes encadrant une table électrique qui peut s’escamoter dans le plancher (et bientôt être transformable en bain de soleil), une kitchenette avec évier, feu à induction et planche de découpe, et le vaste coffre sous le solarium (1,84 x 1,14 m). Si celui-ci abrite les équipements techniques avec un accès des plus aisés, il peut, en option, devenir une petite cabine avec lit simple. Le couchage principal (1,90 x 1,40 m) est assuré dans la cabine (1,90 m de hauteur sous barrot) dont la porte se trouve dans le passavant bâbord. Un petit cabinet e de toilette, comprenant lavabo, douchette et wc, complète l’offre pour envisager de petites escapades à deux. Pour terminer, le bain de soleil (1,77 x 1,70 m) à la pointe avant dispose de deux petits dossiers escamotables et il recouvre un coffre procurant un beau volume de rangement.
En mer
Après une mise à l’eau réalisée en quelques minutes – la force de l’habitude pour l’équipe de Takis -, la sortie en mer peut commencer… avec une météo inattendue en Grèce : température fraîche et quelques gouttes de pluie. Mais le plan d’eau présente un aspect calme, propice à tester le Cosmic 39 dans les meilleures conditions. Le poste de pilotage mérite que l’on s’y attarde un peu. Le pilote, tout comme le passager voisin, profite de sièges à suspension entre lesquels se trouve un large accoudoir doté de deux portes-gobelets, ces derniers pouvant à la demande rafraîchir ou réchauffer une boisson. Il est à noter que des modifications vont être apportées sur les prochains exemplaires : l’accoudoir sera un peu plus court et relevable pour faciliter la circulation entres les deux sièges, et le hard-top va être surélevé pour ne pas gêner les grands gabarits. Trois écrans de 16’’ permettent au pilote de contrôler tous les paramètres du bateau avec une vision claire et rapide.
Bien installé, il est temps de voir ce que le Cosmic 39 a dans le ventre. Et on ne va pas être déçu. Les trois Mercury Racing 450 se montrent immédiatement à leur avantage : le déjaugeage s’effectue en 4 secondes, le temps nécessaire pour atteindre 20 nœuds. Le bateau est resté dans ses lignes, sans se cabrer, ce qui permet de conserver une parfaite visibilité vers l’avant. La courbe de progression est continue et les dizaines de nœuds défilent jusqu’à dépasser tout juste les 70 nœuds. Les sensations derrière le volant sont remarquables avec une tenue appréciable dans les courbes et dans le franchissement du petit clapot rencontré. Le pilote reste en permanence en maîtrise et profite de la réactivité de la motorisation pour jouer avec le « relief ». Les passagers n’imaginent pas avoir atteint ces vitesses peu communes. Pour un usage un peu moins sportif, il est sans doute envisageable d’adopter une puissance inférieure, mais il faut aussi noter la relativement faible consommation de carburant, signe de l’efficacité de la carène.
La petite plateforme latérale rabattable, avec échelle de bain incorporée, permet de se baigner loin des moteurs.
Le bain de soleil dans la pointe avant est doté de dossiers pour le confort et recouvre un grand coffre de rangement.
La cale technique, sous le solarium à l’arrière, révèle le soin apporté à la construction : fort vérin hydraulique et tableau électrique organisé.
Le plancher entre les deux banquettes en vis-à-vis se lève électriquement pour obtenir une belle table.
La kitchenette – ici, avec planche à découper, plaque induction et évier – permet d’envisager de belles collations lors de petites croisières côtières.
Dans le coffre avant, propre et bien fini, des ouvertures permettent d’accéder à la structure de la coque.
Preuve s’il en faut du caractère sportif du Cosmic 39, les sièges du poste de pilotage sont pourvus de suspension.
La cabine, avec porte latérale, possède un bel éclairage au-dessus du couchage double et un cabinet de toilette simple, mais complet.
Le plaisir du pilotage commence par ce tableau de bord bien équipé avec ses trois écrans, ergonomique et lisible.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Vitesse maxi | 70,5 nds à 6 400 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 46 nds à 4 000 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 27,5 nds à 3 000 tr/min |
Temps de jaugeage | 4 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 12,2 nds à 2 000 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 150 l/h |
Autonomie en usage courant (estimation) | 6 h 00 min |
Hélice de l'essai | 15’’3/4 x 25’’ - 4 pales |