Proposé en package par Everset avec des moteurs Johnson ou Evinrude, ce petit semi-rigide au joyeux caractère offre une bonne opportunité pour s'initier au pilotage ou pour s'offrir de petites balades côtières en famille, en se contentant d'un budget très raisonnable.
Texte et photos Jacques Anglès
Proposé en package par Everset avec des moteurs Johnson ou Evinrude, ce petit semi-rigide au joyeux caractère offre une bonne opportunité pour s'initier au pilotage ou pour s'offrir de petites balades côtières en famille, en se contentant d'un budget très raisonnable.Il est petit mais il ne passe pas inaperçu, avec son flotteur rouge vif de fort diamètre (52 cm) et son cockpit tout aussi rouge, plancher compris ! C'est gai, avec un look sportif que procure la console "jockey" placée au centre de la coque. On notera que ce modèle est également décliné en version cockpit nu et barre franche, et proposé avec un large choix de motorisations allant de 6 à 50 ch (cela devrait plaire aux détenteurs de la Carte mer !). Bref, de quoi satisfaire aussi bien les pêcheurs en eau douce que les sportifs aimant les sensations. Sous la marque Marsea, créée par Everset (Evinrude-Johnson), ce modèle est réalisé en collaboration avec Lomac, et le sérieux que l'on connaît à cette vieille marque transalpine. Le flotteur est en Néoprène-Hypalon, label Orca, un matériau robuste et durable, garanti 5 ans, et doté cinq compartiments. Disponible au choix en gris ou rouge, il est protégé par un liston en caoutchouc gris, avec huit poignées de portage extérieures (ce qui est beaucoup) et huit poignées de maintien en sangle sur le dessus du flotteur, hélas pas idéalement disposées pour les passagers (un peu trop en avant). La proue est équipée d'un taquet d'amarrage en caoutchouc avec coinceur, volumineux mais cependant moins efficace à l'usage qu'un bon taquet classique. Bonne idée, la face intérieure des flotteurs est dotée de quatre clips permettant de fixer les avirons, fournis en standard. Côté polyester, c'est robuste et sans chichis. La carène montre un V assez creux, avec une étrave pincée et remontante afin d'éviter le risque d'enfournement, et deux longues virures. Le plancher plat est bien rigide, et l'aménagement du cockpit est simplissime : une console jockey monoplace et c'est tout ! Malgré le dépouillement du décor, on apprécie tout de même le puisard arrière profond, ce qui évite d'avoir de l'eau dans le cockpit. Mais il faut tout de même, comme sur la plupart des pneumatiques, s'accroupir pour ôter le bouchon de vidange une fois déjaugé. à quand la généralisation des "chaussettes flottantes", si efficaces pour vidanger le cockpit automatiquement dès que l'on accélère ? La nourrice de carburant et la batterie (uniquement pour les moteurs à démarrage électrique) prennent place dans le socle de console. Si l'on utilise un moteur à démarrage manuel, on récupère donc l'espace de la batterie, ce qui n'est pas du luxe car il n'y a strictement rien d'autre pour ranger le matériel de bord ou les effets personnels, si ce n'est un vide-poches assez pratique sous la selle, comme sur certaines motos. Il faudra donc prévoir des sacs étanches ou des coffres portables, avec quelques pontets articulés pour les saisir, sinon tout se baladera dans le cockpit. On aimerait aussi trouver en standard une baille à mouillage, même rustique, car on ne sait pas non plus ou ranger l'ancre.
Lors de notre essai, l'Open 60 était équipé du 25 ch Johnson 2 temps, retiré entre-temps du catalogue (fin de fabrication). Il est donc aujourd'hui proposé en package avec un 30 ch 2 temps qui n'est autre qu'une une version "débridée" du même moteur. On gagne donc cinq chevaux sans augmentation de poids, ce qui devrait logiquement se traduire par un pilotage encore plus fun qu'avec le 25 ch. Tel quel, cet attelage donne déjà satisfaction, avec un comportement à la fois sûr et ludique, en particulier lorsqu'on le pilote en solo. Vif au déjaugeage, l'Open 60 se cabre sensiblement tout en restant bien en ligne, puis reprend très vite une assiette légèrement positive dès qu'il dépasse sa vague d'étrave, la proue étant alors dégagée de l'eau pratiquement jusqu'à mi-longueur de la carène. La stabilité de cap permet de lâcher le volant sans partir à droite ou à gauche, et la stabilité latérale ne souffre guère de reproches. Un peu comme au volant d’un kart, on a l'impression d'aller très vite, bien que la vitesse de pointe soit modérée (23 nœuds), avec de vraies sensations de pilotage. On a même envie d'avoir sous la main un réglage de trim qui apporterait un "plus" sensible (mais ce réglage n'est disponible qu'à partir de 40 ch). Même plaisir en virage, que ce soit en grandes courbes à vitesse maxi ou en virages serrés : dans tous les cas le comportement est sain et rassurant, et l'hélice ne ventile que dans les virages « extrêmes ». Dommage que ce plaisir soit gâché par l'inconfort de la selle, garnie d'une mousse mince et trop molle, que l'on traverse à chaque vague (gare à vos fesses !). à revoir impérativement. Si le 25 ch de notre essai permet réellement de s'amuser en solo, il risque d'être à la peine avec une petite famille à bord. De ce point de vue, le 30 ch sera plus agréable, et permettra même l'initiation au ski nautique. Avec un 50 ch, la puissance maximale autorisée, ce modèle devrait être une petite bombe, à réserver aux pilotes chevronnés.