Ce bel italien soigne son look pour mieux partir à la conquête de sa clientèle : belle robe gris clair avec sellerie coordonnée, gel-coat brillant, aménagement de cockpit tout en courbes… Et pour ne rien gâter, il possède le punch d'un sportif sans renier l'esprit de famille.
Texte et photos : Philippe Leblond
Anciennement Marshall, la gamme Marsea se décline en quatre séries de bateaux aux programmes différents : les Classic, annexes à plancher démontable (de 2,70 m à 4,15 m), les Open, des semi-rigides qui visent les adeptes de la plongée (de 3,46 m à 6,50 m), les Sport (de 4,70 m à 6,50 m) et enfin les Comfort, au cockpit encore plus équipé (de 4,70 m à 5,80 m). Le 100 est donc le plus grand modèle de cette dernière série avec une identité tournée vers la balade en famille, comme en témoigne la confortable banquette arrière, au dossier rembourré, moulée avec le pont. Le solarium devrait aussi faire des fidèles car sa surface (165 x 123 cm), agrandie grâce à des coussins supplémentaires, permet de s'y prélasser à deux ou trois, en toute sécurité, bien bordé par les généreux flotteurs en Néoprène/Hypalon. Plutôt que de créer deux passavants étriqués, le bureau d'études du chantier italien a préféré décentrer la console de pilotage et son petit leaning-post monoplace vers tribord. Un bon moyen aussi d'atténuer l'effet de couple de l'hélice qui a tendance à faire se lever le bord droit du bateau, notamment avec la puissance maxi (115 ch). Le volume de rangement n'a pas été négligé avec des coffres sous la banquette arrière, le leaning-post (ouverture basculante), la console et le bain de soleil, ainsi qu'une baille à mouillage indépendante, légèrement surélevée. Par contre, pas de socle en polyester permettant de disposer d'un davier, pour laisser l'ancre à poste, et d'un vrai taquet inox. Ce dernier est ici remplacé par un taquet-coinceur, dans le même caoutchouc que les poignées de portage. Des brides d'Hypalon, allant par paires, font office de saisines. Pour notre part, nous préférons, et de loin, les bonnes vieilles saisines en cordelette de Nylon. Le petit siège biplace, situé sur l’avant de la console, possède une gorge qui sert de support au complément du bain de soleil. Mais cet assemblage n’est pas des plus stables et oblige à marcher au bon endroit, sous peine de « passer à travers ». Derrière la console, qui manque un peu de hauteur (le pare-brise ne protège pas assez), le pilote jouit d’un leaning-post offrant une bonne ergonomie de conduite. On regrette qu’il ne soit pas biplace… Le tableau de bord laisse admirer un dessin élégant et d’une instrumentation de belle facture. En revanche, on ne trouve que peu de place pour y monter un éventuel sondeur ou GPS. La fixation de la main courante, à la périphérie de la console, sera revue avec deux jambages qui, espérons-le, ne viendront pas compromettre le confort du passager utilisant le siège devant celle-ci. Côté poupe, on apprécie la présence d’un coffre pour l’échelle de bain, qui laisse la plage arrière bien dégagée. Cette dernière entoure le bac moteur, où est situé le bouchon du réservoir de carburant. Le moulage arrière revient coiffer les flotteurs, de part et d’autre de la banquette, offrant ainsi une surface plane et antidérapante facilitant l’accès à bord. Deux beaux taquets inox assurent un solide amar rage « cul-à-quai ». Tandis que le 90 chevaux E-tec ronronne sans excès (il est moins silencieux qu’un quatre temps au ralenti) la sortie du port est déjà là. Une montée progressive en régime permet de constater que le Marsea déjauge avec aisance. En répétant l’action « poignée dans le coin », nous relèverons un chrono d’à peine plus de trois secondes jusqu’à la reprise d’assiette complète. Un bon point pour le ski nautique…
Maintenant, je hausse le rythme face à un petit clapot qui parvient à peine à faire décoller notre semi-rigide.L'occasion tout de même de déceler un mauvais réglage de la dérive anticouple, de telle sorte que le Marsea à tendance à retomber sur bâbord. Dommage car la carène est vive et semble particulièrement disposée au pilotage sportif, bénéficiant d'un bon équilibre et de réactions saines, par ailleurs. Le V bien marqué à l'étrave, domine la vague en souplesse, au bénéfice de notre confort, et fait preuve d'une bonne accroche en courbe, où le bateau passe en légère glisse, avec une belle précision..
Conclusion
On ne peut terminer ce test sans évoquer le mariage coque/moteur, particulièrement réussi. L’Evinrude 90 ch deux temps est parfait pour laisser s’exprimer les qualités du Marsea et présente l’avantage d’être commercialisé en package. A moins de vouloir se cantonner dans le pilotage vraiment sportif, ou de naviguer sous de grosses charges, rien ne justifie de choisir une puissance supérieure. L’élégant design du Marsea parvient aisément à faire oublier quelques petites insuffisances dans la finition, comme les charnières de coffres apparentes ou les coffres dépourvus de gel-coat brillant.