Essai Mar.sea SP 120

De la fougue et du confort

Doté d'une excellente carène. Ce 6,50 m est polyvalent : balade en famille avec de nombreuses places assises, pêche grâce à un cockpit pratique, ou plongée avec une grande soute pour les bouteilles.

Texte et photos Jacques Anglès


 21 887 € sans moteur (tarif 2006)
 6.48 m
 18
 45 nds
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Paru dans le Pneumag n° 51 Janvier/Février 2006




Malgré sa jeunesse (un peu plus de deux ans), on ne peut pas dire que la marque italienne Mar.Sea manque d'expérience puisqu'elle a bénéficié dès sa naissance d'une double parentèle flatteuse, en l'occurrence Marshall et Lomac. Bien qu'il s'agisse d'un chantier totalement distinct, Mar.Sea entretient une synergie évidente avec le grand frère Lomac et on ne s'étonne pas de trouver quelques fortes ressemblances entre les modèles de ces deux marques. C'est le cas pour le Mar.Sea 120 Sport, qui hérite de l'excellente carène et de certains éléments du Lomac 660 In, sans pour autant être un clone de ce dernier. Il s'en distingue en effet par une conception différente du cockpit, dont la partie arrière a été redessinée en fonction d'une triple activité balade/pêche/plongée, et par un équipement de pont plus léger. Au bout du compte, le Mar.Sea 120 Sport s'allège de 80 kg par rapport à son homologue Lomac, avec une présentation un peu moins flatteuse. Pour être exact, c'est d'ailleurs le 120 Sport qui est sorti le premier, la mise au point du Lomac ayant été plus longue.Côté flotteur (à cinq compartiments), la réalisation est sérieuse, en Néoprène-Hypalon1670 décitex, avec collages renforcés, la teinte gris-souris étant toutefois un peu triste. Le pourtour est protégé par un liston simple en caoutchouc qui englobe les extrémités arrière et équipé de huit grosses poignées (2 x 3 sur les côtés, et deux à la proue). De chaque côté deux de ces poignées sont bien placées pour faciliter la remontée des plongeurs sur un segment renforcé du boudin. En revanche on ne nous fera pas aimer les saisines en sangle rigide, certes nombreuses mais dures aux doigts, et curieusement disposées. La partie polyester semble elle aussi solide. Comme le flotteur, elle est traitée en gris, certes moins salissant que le blanc mais tout de même moins agréable à l’œil. Oublions un instant ces considérations esthétiques pour apprécier la conception multiprogramme du cockpit, qui offre à la fois de nombreuses places assises (7 à 8 sans se serrer), un astucieux cockpit «pêche» à l’extrême arrière et une grande facilité de circulation et d’accès à l’échelle de bain. Pour ce faire, l’architecte a placé la banquette de pilotage et la banquette arrière en dos-à-dos sur un même et large socle, le seul inconvénient étant que les passagers arrière regardent le sillage, ce qui est moins agréable que la position dans le sens de la marche. En revanche, on gagne, sous le socle, une grande soute avec un capot extra-large (monté sur vérins pneumatiques), très pratique pour ranger le matériel encombrant, par exemple les bouteilles de plongée. Autre avantage, cette disposition dégage un petit cockpit arrière, idéal pour la pêche à la traîne. Un bon point également pour le petit capot indépendant qui procure un accès direct aux coupe-circuits électriques et aux filtres sans avoir à ouvrir la soute (une bonne idée à retenir). On notera que les capacités de rangement sont un des atouts de ce modèle avec, en plus de la soute ci-dessus, d’autres espaces sous la console et un grand coffre avant prolongé sur tribord par un logement en longueur que l’on utilisera suivant les besoins pour les skis nautiques, les cannes à pêche ou les arbalètes de chasse sous-marine.

Enfin la console de pilotage biplace est décalée de façon à laisser sur bâbord un passage de bonne largeur. Le poste de pilotage lui-même est placé du côté gauche de la console, exactement dans l’axe du bateau, le copilote prenant place à droite. Cette console, identique à celle du Lomac 660 In, bénéficie du même volant à grand diamètre, très agréable.

Passons maintenant à l'essentiel, c'est-à-dire le comportement marin. De ce point de vue, il est intéressant de rapprocher cet essai de celui du Lomac 660 In (Pneu Mag n°46), testé avec un moteur de même puissance mais un peu plus lourd, puisqu'il s'agit d'un 4-temps (Yamaha F150), ce qui porte la différence de l'ensemble bateau et moteur à près de 100 kg. Logiquement les performances du Mar.Sea sont plus élevées, comme l'attestent nos mesures. On peut même dire qu'équipé du 150 ch Evinrude de notre essai, ce bateau affiche un caractère franchement sportif, avec un déjaugeage éclair, une accélération rapide et les reprises nerveuses d'un 2-temps. Jugez vous-mêmes : lors d'un premier test, le GPS est grimpé à 44 nœuds avec quatre personnes à bord, puis 45 nœuds avec deux personnes et enfin plus de 46 nœuds en solo ! En revanche nous avons noté d'importantes différences de comportement suivant l'hélice adoptée. Testé dans un premier temps avec une hélice de performance 19“ Viper, le bateau montrait une nette instabilité latérale aux vitesses maxi, instabilité annulée avec une hélice standard et, ce qui est plus surprenant, avec de meilleures vitesses ! On retrouve sur ce Mar.Sea la superbe tenue en virage (impossible à prendre en défaut) que nous avions déjà notée sur le Lomac, ainsi que la bonne sensibilité au trim, permettant de bien s'adapter aux conditions de mer du moment. Tout est parfait et facile jusqu'à 40-42 nœuds, mais au-dessus il faut du doigté pour ajuster le trim et en évitant d'en donner trop pour ne pas provoquer d'instabilité latérale. Précisons tout de même que ce phénomène de roulis est apparu seulement en solo, avec le bateau vide : celui-ci disparaît dès que l'on charge un peu l'avant (conditions normales d'utilisation), sans pour autant que le trim perde son efficacité. La position de conduit debout est la plus agréable, avec un volant à grand diamètre, une manette de gaz au bon niveau et un appui fessier procuré par le dossier de banquette basculé vers l'avant. Globalement, ce 120 Sport est à la fois vif, sûr, et il procure de bonnes sensations de pilotage..



photo Mar.sea SP 120


photo Mar.sea SP 120


photo Mar.sea SP 120





CONCLUSION
Ce modèle offre une alternative au Lomac 660 In, avec une économie à l’achat et un peu moins d’équipement. L’agencement astucieux et polyvalent du cockpit permet de satisfaire des utilisateurs différents, ou un même utilisateur avec plusieurs programmes. Et sa carène, sûre, rapide et capable « d’assurer » dans toutes les conditions, plaira aux baroudeurs sans effaroucher les pères de famille.
Franchement sportif avec la motorisation 150 ch de notre essai, il pourra se contenter d’un 115 ch (la puissance conseillée par le constructeur), pour un budget plus avantageux et sans avoir à rougir de ses performances.




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