C’est vrai, cet élégant semi-rigide typique de l’école italienne, conçu pour les sorties en famille, assure l’essentiel. A commencer par un comportement marin confortable, de solides performances et un plan de pont fonctionnel. Par contre, on aurait pu espérer un équipement de série plus généreux…
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 6,5 m |
Largeur | 2,55 m |
Diam. maxi des flotteurs | 55 cm |
Nbre de compartiments | 6 |
Puissance maxi | 200 ch (147,2 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 150 – 200 ch |
Poids sans moteur | 640 kg |
Rapport poids/puissance | 4,5 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 18 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 1620 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 100 décitex |
Capacité carburant | 160 l |
Catégorie CE | B |
Constructeur | Mar.Sea (Italie) |
Importateur | Toni Marine (83 – La Londe) Bartoli Marine (20 – Porto-Polo) |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Ce chantier situé au sud de Milan produit une gamme de semi-rigides typiquement italiens. Les plans de pont, plutôt orientés pour les sorties collectives, recouvrent une carène en V évolutif, encadrée par des flotteurs de bon diamètre, confectionnés avec du tissu Orca (type Hypalon) assemblé dans la longueur. Deux lignes de semi-rigides cohabitent avec des dimensions et des identités légèrement décalées afin de couvrir une clientèle plus large. La série Sport, quatre modèles de 4,93 m à 6,50 m, arbore des plans de pont plus simples de manière à séduire quelques amateurs de pêche ou de plongée, tandis que la série Comfort, six modèles de 5,70 m à 7,70 m, dont les tarifs sont plus élevés, propose davantage d’équipements pour veiller au confort familial. Le 120 de notre essai prend place au centre de cette série Comfort, sur un créneau de marché ultra concurrentiel. Voyons ce qu’il propose…
Au ponton
Mis aimablement à notre disposition par Riviera Nautic, loueur et bateau-école basé à La Londe (Var), le Comfort 120 présente bien avec sa sellerie d’un rouge franc qui tranche avec le gris foncé de ses flotteurs en Orca Carbon. Une fois à bord, on constate avec plaisir une certaine aisance à se mouvoir de la poupe, accès privilégié à la baignade, où un passage en avant du bac moteur relie les deux petites plates-formes de bain, jusqu’à la delphinière, pour accéder au mouillage via le large (42 cm) et unique passavant bâbord, grâce au siège pilote à la console décalés. Autre point remarquable, la capacité de rangement importante et le nombre de coffres de ce Mar.Sea. Cela commence à la poupe avec la cale qui, hélas, ne comporte pas de double fond pour éviter de stocker directement sur le fond de coque. Cela se poursuit avec le corps du leaning-post et l’important volume offert par la console, s’ouvrant en grand par l’avant, et cela se termine avec les coffres avant, servant de support au solarium : un coffre en longueur tient compagnie au grand coffre et à la baille à mouillage située dans la pointe. Voilà qui est très bien, mais qui serait mieux si le chantier avait doté les couvercles de vérins à gaz et de joints de caoutchouc… Un bon point en revanche pour les fermoirs réglables en tension et verrouillables, d’autant qu’ils sont placés dans une réserve du moule, afin de ne pas accrocher les mollets des occupants.
Une ligne élégante, du rangement, une circulation à bord aisée, à ces trois atouts s’ajoutent six vraies places assises en navigation. En cas de besoin, on peut aussi asseoir, sur le flotteur bâbord, deux passagers supplémentaires qui pourront se tenir aux mains courantes du leaning-post et de la console. Reste que le nombre idéal d’occupants sur un semi-rigide de ce type et de ce gabarit est plutôt de six. Il y a aussi, pour les accros du bronzage, deux solariums. Celui de la poupe, malgré son extension, est d’avantage destiné à des enfants (110 x 127 cm), tandis que celui de la proue n’est pas avare de sa surface (237 x 145 cm). Tous ces bons points ne peuvent pas, en revanche, masquer l’absence dans la dotation standard, de certains équipements que nous aurions bien aimés voir offerts de série. Si sur un tel bateau on comprend volontiers que le guindeau électrique et le roll-bar (qui supporte deux tauds de soleil) figurent parmi les extras, on coince un peu de voir la table de pique-nique et la douchette parmi les options… Pour ce qui est du poste de pilotage, on peut prendre place à deux sur l’assise du leaning-post, bien protégés par la haute console. Haute, certes, mais son tableau de bord ne pourra pas recevoir, malgré sa largeur, un combiné GPS-sondeur à grand écran. Mais, l’essentiel est que les commandes tombent bien sous la main, ce qui est le cas, comme la distance par rapport à la barre et la présence du cale-pieds moulé à la base de la console et revêtu de teck qui garantissent une bonne position de conduite.
En mer
Avec la puissance maxi applicable, soit 200 chevaux (ici un Honda), le Comfort 120 ne manque pas de tempérament ! Il reste néanmoins assez facile à contrôler, même aux abords des 6 000 tr/min, que nous avons pu atteindre. A ce régime maxi, la vitesse est de 43,4 nœuds, sachant que l’antifouling en retranche 3 ou 4. Avec une carène vierge, les 45 nœuds sont donc à sa portée… Une belle perf’, et les rendements en profitent. Avec 1,11 mille par litre à 24,7 nœuds et 0,85 m/l à 32,7 nœuds, selon nos calculs, ces ratios frisent même l’excellence malgré l’antifouling, tout en profitant de l’agrément du gros V6 japonais. Les allures de croisière, bien qu’économiques, sont donc élevées, ce qui fait du Comfort 650 un bon voyageur, et permet de couvrir 160 nautiques sans repasser à la pompe bien que la capacité du réservoir soit mesurée au regard de cette puissance.
Vif, comme le prouvent les chronos d’accélération (seulement 2’’8 pour déjauger !), le Mar.Sea est aussi confortable dans le clapot (50 à 60 cm). L’équilibre général est bon, du moins jusqu’à 5 500 tr/min. Ensuite, avec la montée de trim le bateau se met un peu à rouler et il faut alors un peu de doigté pour tenir son cap et rester vigilent avec la mer par le travers. Il suffit d’enlever un peu de trim pour retrouver une assiette bien stable. Par contre, en étant deux à bord et avec peu de chargement, nous avons constaté une tendance du bateau à s’incliner légèrement sur tribord, malgré une hélice pas à droite. D’habitude, c’est le contraire, mais il faut noter que la lourde console est décalée sur tribord. En serait-elle la cause ? Ce léger déséquilibre n’a rien de périlleux et d’ailleurs, dans les virages rapides, on ne ressent aucune appréhension, le Comfort 120 virant fort et avec précision dans les deux directions, même braqué au max, tout en restant parfaitement maîtrisable. Attractif et performant avec le BF200, il pourrait se contenter de 25, voire de 50 chevaux de moins, tout en assurant parfaitement son programme, monoski inclus.
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Coaster 650 | 660 IN | Cayman 21 Sport |
---|---|---|---|
Marque | Joker Boat (Italie) | Lomac (Italie) | Ranieri (Italie) |
Imporlation | Hyères Espace Plaisance (83 – Hyères) | Stélie Nautic + revendeurs | Ranieri France (98 – Monaco) |
Longueur | 6,57 x 2,48 m | 6,52 x 2,50 m | 6,45 x 2,55 m |
Nb de personnes | 16 | 18 | 14 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 29 490 € (sans moteur) | 37 800 € (sans moteur) | 27 110 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 43,4 nds à 6 000 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 32,7 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 24,7 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 2,8 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 4,6 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 14,4 nds à 2 600 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 22,3 l/h à 3 500 tr/min |
Autonomie en usage courant (estimation) | 160 milles à 24,7 nds |
Hélice de l'essai | 14’’1/4 x 17’’ inox 3 pales |