Ce nouveau venu dans la gamme du chantier italien présente un plan de pont bien adapté aux sorties en famille. Par contre, le package avec le Honda 100 ch est un peu juste pour générer des performances convaincantes. Et si sa finition n’est pas haut de gamme, l’Elite 18 fait valoir un tarif particulièrement attractif.
Texte et photos Philippe Leblond
Longueur | 6,12 m |
Largeur | 2,51 m |
Diam. maxi des flotteurs | 50 cm |
Nbre de compartiments | 5 |
Puissance maxi | 150 ch (110,4 kW) |
Puissance conseillée par Pneumag | 115 à 150 ch |
Poids sans moteur | 597 kg |
Rapport poids/puissance | 7,6 kg/ch (avec le moteur de l’essai) |
Nombre de personnes | 12 |
Couchage | 0 |
Charge utile | 0 kg |
Matériau flotteurs | CR/CSM Orca 1 100 décitex |
Capacité carburant | 140 l |
Catégorie CE | C |
Constructeur | AMO S.r.l. (Italie) |
Importateur | Toni Marine & Fils (83 – La Londe-les-Maures) |
Droits annuels sur la coque | exonéré |
Droits annuels sur le(s) moteur(s) | exonéré |
Ce nouveau venu dans la gamme du chantier italien présente un plan de pont bien adapté aux sorties en famille. Par contre, le package avec le Honda 100 ch est un peu juste pour générer des performances convaincantes. Et si sa finition n’est pas haut de gamme, l’Elite 18 fait valoir un tarif particulièrement attractif.
Texte et photos Philippe Leblond
Prix : 33 586 € avec Honda 100 ch 4T
Longueur : 5,70 m
Places : 12
Vitesse maxi : 33,7 nds
C’est à l’occasion d’essais presse organisés conjointement par Honda Marine France et Toni Marine & Fils (La Londe-les-Maures), distributeur des semi-rigides Mar.sea, que nous avons pu disposer de l’Elite 18. Elite n’est pas une nouvelle série dans la gamme du constructeur italien, puisqu’on a pu essayer deux grand modèles (8,50 m et 10 m) ainsi dénommés, il y a de cela une douzaine d’années. Disparue du catalogue de longue date, cette appellation revient au-devant de la scène et devrait, dans un avenir assez proche, compter cinq modèles, de 14 à 28 pieds (de 4,30 à 8,50 m). Les deux premiers, le 18 et le 28, ont été exposés au Nautic de Paris 2019. L’objectif de cette nouvelle ligne de semi-rigides est de se démarquer de la série Comfort, avec un style un peu moins classique, tout en conservant une destination familiale/farniente des plus méditerranéennes. Les Mar.Sea étant proposés sous forme de packages Honda, l’Elite 18 de notre essai était propulsé par un BF100, soit 45 chevaux en dessous de la puissance maxi autorisée. Commençons par détailler ce nouveau semi-rigide…
Au ponton
Certes, le prix de ce nouveau package, présenté chez son distributeur de La Londe les Maures, Toni Marine et Fils, est particulièrement incitatif, mais les 100 chevaux du Honda, motoriste partenaire de Mar.sea, vont s’avérer un peu justes à notre goût comme nous allons le voir plus loin… Par ailleurs, le niveau de finition s’inscrit plutôt dans la moyenne basse, même si le flotteur en tissu Orca gris à motif fibres de carbone présente bien. On notera tout de même la découpe et l’ajustement des coffres à parfaire, et regrettera l’absence de joints de caoutchouc sur les couvercles, ainsi que des vérins à gaz, utiles pour assister l’ouverture. Ces vérins (ou à défaut des ressorts), destinés à les maintenir ouverts, sont aussi une garantie de ne pas prendre les couvercles sur les doigts lors d’un coup de gîte, désagrément auquel les jeunes enfants sont généralement les plus exposés. Par ailleurs, le skaï de la sellerie « frise » en plusieurs endroits… En revanche, le gros œuvre polyester et son gel-coat ont une belle apparence, et le Flexiteek qui recouvre le pont est soigneusement posé.
Pour ce qui est de la conception, on apprécie en premier lieu la commodité à circuler de la poupe à la proue, en dépit de la présence du roll-bar qui supporte les feux de navigation et le cabriolet. Les plateformes de bain sont spacieuses et l’échelle est intégrée laissant place nette, les passavants sont vraiment larges - ce qui n’aurait pas été le cas avec un poste de pilotage biplace – et l’espace entre le siège avant et le solarium appréciable, même lorsque l’élément central de bain de soleil est en place. Circulation aisée donc, à bord de l’Elite 18 qui pourtant offre deux beaux espaces de bain de soleil (55 x 167 cm à l’arrière, avec le dossier de banquette rabattu, et 165 x 129 cm à l’avant) et cinq places assises, sans compter l’utilisation des flotteurs. A propos de siège, on apprécie la position de pilotage même s’il est impossible de barrer assis. Le leaning-post est à bonne distance des commandes et la face arrière concave de la console laisse une bonne possibilité de fléchir les genoux sans risquer les bosses, tout en offrant un cale-pieds moulé. Autre motif de satisfaction pour le pilote : le tableau de bord. Ce dernier est bien agencé (bonne lecture des instruments) et suffisamment spacieux pour que l’on puisse intégrer le combiné Lowrance et l’afficheur moteur Garmin, tout en laissant la place au tableau de commandes électriques, à une prise allume-cigares et à un port USB. Sympa aussi le joli volant siglé Mar.sea, à trois branches inox et jante à motif carbone… Autre point fort : le volume de rangement. Une grande cale sous la banquette arrière, un coffre dans la console qui s’ouvre en basculant vers l’arrière, sans oublier les trois coffres situés sous le matelas de bain de soleil, dont la baille à mouillage. Côté accastillage, on trouve deux taquets rétractables à l’arrière et deux fixes à l’avant sur la discrète delphinière en polyester, traitée antidérapante. Un regret dans cet aménagement de pont : l’absence de table de pique-nique… Il devrait cependant être possible d’en faire la demande à l’importateur, le complément de bain de soleil avant pouvant être facilement équipé d’un pied amovible.
En mer
Prenons la barre de ce nouveau Mar.sea doté d’une carène différente de celle du CM 100 que nous avions essayé il y a une quinzaine d’année. Celle-ci comporte un bouchain vif qui se prolonge jusqu’à l’étrave, un dessin moins classique que la précédente dont le bouchain et les virures s’effaçaient bien avant la naissance de l’étrave. Nous avons rencontré des conditions d’essai favorables : mer calme, très peu de vent, température fraîche, juste ce qu’il faut pour que le moteur respire bien, carène vierge d’antifouling et propre, trois personnes à bord avec le plein d’essence, soit à un peu plus de demi charge… Dès notre sortie du port, nous commençons les relevés de vitesse et de consommation. L’opération se termine par une prise de régime maxi avec copieuse poussée de trim positif. Verdict : 33,7 nœuds. Une marque somme toute décevante et dont il est difficile de cerner les causes. Le bateau et son moteur n’ont que cette saison « dans les pattes », donc sinon neufs, du moins récents. Le régime maxi qui atteint 6 100 tr/min est dans les clous puisque la fourchette motoriste va de 5 300 à 6 300 tr/min. Le choix de l’hélice, une trois pales alu de 13’’1/4 x 17’’ est donc adéquat. La fiche technique du bateau indique moins de 600 kg, ce qui fait de l’Elite 18 un bateau pas léger, certes, mais pas lourd non plus. En revanche, le rapport poids/puissance n’est pas très favorable avec 7,6 kilos par cheval, mais ce dernier le serait nettement plus avec les 150 ch de puissance maxi autorisée (5,4 kg/ch). Au plan des accélérations aussi, le BF100 a éprouvé des difficultés à dynamiser l’Elite 18 : 5’’5 pour déjauger, 9’’ pour passer de 0 à 20 nœuds, c’est poussif… Il ne fait pas de doute que la modeste cylindrée du BF100, qui cube seulement 1,5 litres (la plus faible chez les hors-bord de 100 ch), ne peut pas réaliser des miracles dans ce domaine où le couple est primordial. Ces résultats, en-dedans, seraient à coup sûr bien meilleurs en adoptant un BF115, BF135 ou BF150, dont la cylindrée est sensiblement plus élevée (2 354 cm3), ces trois puissances partageant le même bloc quatre cylindres. Leur poids plus conséquent (+ 48 kg) serait amplement compensé par le punch de ces mécaniques brillantes (double arbre à cames en tête, système V-tec). Revenons à la motorisation de l’essai pour nous pencher sur les régimes de croisière et les rendements. Qui dit vitesse de pointe peu élevée, dit allures de croisière modestes. C’est le cas ici, avec seulement 15,4 nœuds à 3 500 tr/min. A cette allure, la consommation n’est que de 12,3 l/h avec à la clef le rendement le plus économique, soit 1,25 mille par litre. De quoi couvrir 158 nautiques sans passer par la pompe. Une autonomie suffisante pour le programme de navigation de ce semi-rigide. Si besoin est de hausser le rythme, à 4 500 tr/min la vitesse est de 23,5 nœuds et le rayon d’action encore de 147 milles… Satisfaisant. Toutefois, la vitesse de croisière idéale, pour cet ensemble, nous semble s’établir à 4 000 tr/min (au-dessus le moteur est vraiment bruyant et le son de ce quatre cylindres n’est pas des plus agréables) avec une vitesse de 20,3 nœuds assortie d’un rendement (1,17 l/h) et d’une autonomie identiques à ceux obtenues à 4 500 tours.
Parlons maintenant comportement et pilotage… Avec le BF100, l’Elite 18 est clairement sous-motorisé, d’autant que sa conception le destine à un usage familial, ce qui induit un niveau de chargement assez élevé. Donc, avec des performances encore plus modestes que celles que nous avons obtenues lors de cet essai. Les sensations de pilotage sont au diapason, avec un certain manque de tempérament. Les accélérations au démarrage et les relances manque de nerf. Et pour commencer à vivre, la carène nécessite un sérieux coup de main de la part du trim. Sans l’aide du correcteur d’assiette, celle-ci a tendance à « pousser de l’eau » et à générer du spray. En regard de ce pilotage sans relief, l’Elite 18 fait preuve d’un comportement sain et sécurisant. Sa prise en main est facile et ne nécessite pas d’expérience. Seul cas de figure où il se montre moins docile, les virages pris avec du gaz. Il vire un peu à plat, avec un grip inconstant et une variation d’assiette latérale dans les virages à droite. Et si l’on braque très serré, l’hélice entre en ventilation, perdant de sa motricité. Difficile d’évoquer ici le confort dans la vague, la mer étant particulièrement calme en baie d’Hyères lors de notre essai.
Pour conclure, nous recommanderions de choisir ce semi-rigide avec le BF115, voire le BF135, afin d’assurer de meilleures performances (surtout avec chargement), et un pilotage probablement plus attrayant…
Qualité de réalisation
Comportement
Performances
Equipement
Adéquation programme
Rapport qualite/prix
Modéle | Avantage 610 | 600 IN | 590 GS |
---|---|---|---|
Marque | Caribe (Vénézuella) | Lomac (Italie) | Nautica Led (Italie) |
Imporlation | Groupe YB (29 – Guesnou) | Stélie Nautic + revendeurs | Bat Marine (33 – Cap Ferret) |
Longueur | 6,10 x 2,50 m | 6,01 x 2,53 m | 5,90 x 2,50 m |
Nb de personnes | 12 | 12 | 12 |
Matériau flotteur | CR/CSM | CR/CSM | CR/CSM |
Prix | 25 290 € (sans moteur) | 26 650 € (sans moteur) | 22 950 € (sans moteur) |
Vitesse maxi | 33,7 nds à 6 100 tr/min |
Vitesse de croisière rapide | 23,5 nds à 4 500 tr/min |
Vitesse de croisière economique | 15,4 nds à 3 500 tr/min |
Temps de jaugeage | 5,5 secondes |
Accélération de 0 a 20 nds | 9 secondes |
Vitesse minimale d’hydroplanage | 11,6 nds à 3 000 tr/min |
Consommation en usage courant (estimation) | 12,3 l/h à 3 500 tr/min |
Autonomie en usage courant (estimation) | 158 milles à 15,4 nds |
Hélice de l'essai | 13’’1/4 x 17’’ alu 3 pales |