Essai Mariner 620 Fisherman

Pour pêcheur pressé

Capable d'approcher les 40 nœuds en "snobant" un tiers de la puissance maxi applicable, ce Mariner orienté pêche ne sera pas le dernier à arriver sur les bons postes ! Le beau vivier sera apprécié des manieurs de cannes, et le vaste solarium des équipiers préférant le farniente.

Texte et photos Philippe Leblond


 24 996 € sans moteur (tarif 2012)
 6.2 m
 12
 37,4 nds avec Suzuki 90 ch 4T
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Paru dans le Pneumag n° 88 Mars/Avril 2012



Au fil du temps, la vitesse est devenue un facteur apprécié des pêcheurs en mer. Plus cela va, plus les bateaux de pêche sont rapides. Le semi-rigide n'échappe pas à cette tendance et, à cet égard, le 620 Fisherman a des sérieux atouts à faire valoir. La démonstration est d'autant plus probante que notre essai s'est déroulé avec un 90-chevaux, une puissance encore bien éloignée des 130 chevaux autorisés sur ce bateau de 6,20 m… Certes, ce 21-pieds n'est pas lourd, avec ses 490 kg (sans moteur), mais il n'en est pas moins vrai que sa carène possède de belles qualités de glisse. Avec 37,4 nds en pointe, alors que le rapport poids/puissance n'est pas spécialement favorable, le Mariner signe une performance de choix pour un bateau de son gabarit. Il ne fait pas de doute qu'avec la puissance maxi, les 45 nœuds seront à sa portée. Il suffit de le voir passer à plein régime pour constater que sa carène "s'aère" naturellement. Et, avec l'aide du trim, sa surface mouillée se réduit encore. Malgré sa quille au V assez profond, le Mariner hydroplane dès 2 400 tr/min (8,6 nds). A partir de ce régime, le pilote n'a que l'embarras du choix pour adapter sa vitesse de croisière à ses impératifs et à ceux de la mer. Sans avoir de données précises à ce sujet, il est évident que le 620 Fisherman devrait obtenir de très bons rendements entre 3 500 et 4 500 tr/min (soit de 20 à 28 nœuds), allures de croisière référentielles pour un hors-bord 4 temps…
Parallèlement à ces performances alléchantes (les accélérations sont aussi convaincantes avec respectivement 3"7 et 5"7 pour déjauger et casser la barrière des 20 nœuds), le Mariner témoigne d'un comportement homogène. Docile et maniable, il n'en est pas moins vivant à piloter avec des réactions instantanées et des placements rigoureux. C'est le cas en virage, quels que soient le braquage et l'intensité des gaz ; le guidage précis de la quille s'accompagne d'une gîte intérieure modérée et d'un bon grip, laissant place à une légère glissade lorsqu'on braque à fond, avec toutefois une amorce de ventilation de l'hélice lorsqu'on remet les gaz sans ménagement. Nous aurions aimé pouvoir mettre à l'épreuve des vagues les qualités de vitesse, les bonnes sensations de glisse du Mariner et les reprises franches du Suzuki, mais l'absence de vent et de bateaux sur le plan d'eau ne nous a pas permis de trouver de quoi tester son confort et son équilibre. A charge de revanche…
De retour au ponton des Minimes, le semi-rigide italien laisse admirer son esthétique simple et pure de semi-rigide "normal". Le T-top (une option à 2 000 € quand même !) ajoute une touche "pêche" à sa silhouette, soulignée d'un filet orange emprisonné dans la généreuse bande de ragage qui englobe jusqu'aux cônes de flotteurs. Cette casquette en polyester, qui repose sur une armature inox, intègre la radio FM/MP3 et ses haut-parleurs, les commandes électriques, les feux de navigation, l'éclairage de cockpit de nuit, et peut servir à d'éventuels supports de cannes. Aux traditionnels coffres arrière et avant, s'ajoute un beau bac étanche, placé en avant de la console, qui peut servir de vivier à poissons. Le nez du Mariner est coiffé d'une petite delphinière avec davier à rouleau et taquet pour la ligne de mouillage. Le puits à chaîne situé en dessous n'est accessible qu'en relevant l'extrémité du matelas de bain de soleil. C'est là que l'on constate l'originalité du 620 Fisherman qui n'est pas un pur pêcheur mais est un hybride à mi-chemin entre le baroudeur et le semi-rigide familial. Un hic, les deux rallonges qui portent les dimensions du solarium à 207 x 117 cm (!) sont trop imposantes pour trouver refuge dans le grand coffre avant. Une fois ôtées ses coussins, le pont avant offre une belle surface utile pour pêcher à plusieurs. Bien motorisé avec 90 chevaux, pour un usage en équipage réduit, ce Mariner accepterait volontiers 100 ou 115 chevaux dès lors que son programme implique de naviguer régulièrement avec cinq équipiers ou plus.



photo Mariner 620 Fisherman


photo Mariner 620 Fisherman


photo Mariner 620 Fisherman


photo Mariner 620 Fisherman


AU PONTON
Le T-top à casquette polyester affirme l'identité "fisherman" qui plaît tant aux amateurs de pêche. Ce dernier intègre les feux de navigation et l'éclairage de cockpit pour les retours nocturnes au port. Mais, le Mariner sait aussi penser à madame et aux enfants, avec deux solariums (ci-dessus celui de la poupe, formé par la banquette à dossier rabattable) permettant de se relaxer tout en offrant son corps aux rayons du soleil. Côté rangement, pas d'inquiétude, la grande cale arrière peut enfourner pas mal de matériel… Et à l'avant, une cale étanche intégrée au pont peut servir de vivier à poissons. La pêche, on vous dit !




EN MER
Les qualités de vitesse du 620 Fisherman ne font aucun doute : la carène s'aére naturellement et plus encore à l'aide du trim, exploitant au mieux les 90 chevaux du Suzuki, pourtant de 40 chevaux inférieur à la puissance maxi autorisée. Devraient en découler d'excellents rendements qui en feront un ensemble économique tout en étant performant et plaisant à barrer. Pour ce qui est de ses qualités en mer formée, difficile de juger compte tenu du "temps de demoiselle" qui a présidé à notre essai. Une prochaine fois peut-être…




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