Essayé en version Open Top super équipée, le Master 570 mise beaucoup sur un cockpit spacieux et convivial qui convient à tous les programmes, balades en famille, raid côtier, pêche ou plongée. Ajoutez à ce solide atout un comportement marin très franc et une construction sérieuse, et vous aurez compris pourquoi il nous a séduit !
Texte et photos : Jacques Anglès
Essayé en version Open Top super équipée, le Master 570 mise beaucoup sur un cockpit spacieux et convivial qui convient à tous les programmes, balades en famille, raid côtier, pêche ou plongée. Ajoutez à ce solide atout un comportement marin très franc et une construction sérieuse, et vous aurez compris pourquoi il nous a séduit ! C'est bien connu, le ciel est souvent bleu sur le Méditerranée mais pour une fois c'est une météo d'hiver frisquette et maussade qui m'accueille à Sète pour cet essai du Master 570, un modèle à vocation plutôt estivale. En l'occurrence, il s'agit de la version Open Top, c'est-à-dire la plus luxueuse du catalogue, avec un équipement généreux ; roll-bar inox (rabattable pour le transport), plateaux et selleries de bain de soleil, douche avec réserve d'eau douce de 50 litres, plate-forme arrière avec échelle de bain télescopique, glacière, etc., bref toute une série d'équipements qu'il faut en général piocher dans la liste des options. Certes le prix de base paraît plus élevé que certains de ces concurrents mais si l'on doit comparer, il faudra le faire avec des bateaux dotés d'un équipement équivalent. Au premier coup d'œil, on découvre un cockpit bien agencé, avec assez d'espace et circulation facile qui plaira aux pêcheurs et aux plongeurs, grâce à une console de pilotage relativement étroite ménageant deux bons passavants. Les places assises ne manquent pas, avec une banquette de proue en V pouvant accueillir quatre à cinq passagers, un petit siège devant la console (bonne idée, ce siège-glacière est amovible et transportable) et une banquette arrière, confortable pour deux, un peu étroite pour trois. Bref, en se serrant un peu, les neuf passagers autorisés peuvent s'asseoir, ce qui n'est pas si fréquent sur nos chers «pneus» (à moins de prendre place sur les boudins, une position assez fatigante en navigation). Et au mouillage, on appréciera le grand bain de soleil avant, qui pourra également servir de lit pour les adeptes du raid côtier. Ce pneu se montre également généreux en rangements, avec trois beaux coffres sous les banquettes avant, une soute avant sous le plancher (utilisée ici pour loger le réservoir d’eau) et une grande soute arrière, auxquels s’ajoutent le siège-glacière et un compartiment sec dans la console. On regrette juste que le constructeur n’ait pas songé à utiliser le plateau central du bain de soleil comme table de pique-nique : il suffirait pour cela d’y ajouter un pied amovible (une adaptation à la portée du premier bricoleur venu).
Côté construction, ce Master inspire confiance. Tous les coffres sont moulés d’une seule pièce avec le pont, et stratifiés aux cloisons structurelles, contribuant ainsi à la rigidité globale. Celle-ci est en outre renforcée par des varangues et des longerons généreusement dimensionnés. La finition est soignée, sans tape-à-l’œil, avec un antidérapant «pointe de diamant» sur le plancher et les plats-bords et des selleries de bonne facture. Le sérieux de la construction se confirme avec le flotteur, réalisé en CR/CSM Orca de 1670 dtx, tissu à fort grammage en général réservé à des bateaux plus grands. Là encore la finition est soignée, avec 24 poignées de maintien ou de portage sur le dessus et le pourtour du flotteur.
Un coup d’œil à la carène avant de mettre à l’eau révèle un dessin assez pur, en V profond, sans «patin» de fond ni step arrière, avec juste deux longues virures «de guidage» placées assez haut. Pour l’occasion, Patrick Torrès, dynamique patron de LTA Marine, a équipé le Master 570 d’un Mercury Optimax de 115 ch, une puissance qui, on va le voir, lui convient fort bien.
Contact ! En pilotage debout, le volant est à bonne hauteur, de même que la commande de gaz, placée à droite. La position assise est elle aussi assez confortable, avec une bonne visibilité par-dessus la console. Je pousse sur la manette des gaz et l'Optimax 115, et ce deux-temps «pêchu», répond vivement par un déjaugeage express, en 2,7 secondes ! C'est bien, d'autant plus que dans cette phase, le bateau ne lève qu'à peine le nez avant d'adopter une assiette presque horizontale, avec l'étrave et les flotteurs bien dégagés. La meilleure vitesse de croisière est de 22 à 25 nœuds, à un régime économique de 3 400 à 3 800 tours/minute, avec un confort optimal et une stabilité parfaite. Si cette allure est idéale pour faire de la distance sans fatigue, cela n'empêche pas le Master 570 d'exprimer un tempérament assez sportif quand on lâche les chevaux, sans pour autant renier sa stabilité, qui reste son point fort. Réactif au trim, il devient ludique à haute vitesse et peut gagner facilement 300 tours-moteur avec le bon réglage. Attention toutefois à ne pas trop «se lâcher» sur le trim, dont l'excès sera sanctionné par une perte de stabilité latérale. Le jeu est amusant et offre une bonne opportunité pour s'initier au pilotage fin, avec à la clé une vitesse de pointe satisfaisante de 38,3 nœuds (avec hélice standard). En virage, le Master 570 se montre tout aussi franc, avec une superbe accroche, même quand on le pousse dans ses retranchements. Seul bémol, la direction (à câble), assez directe, est dure en sortie de virage serré à droite. Cela passe avec le 115 ch mais avec un 135 ch, nous conseillerons une direction hydraulique. Ce détail d'équipement n'enlève rien à l'excellent bilan dynamique de cette coque à la fois sûre, équilibrée et plaisante à piloter. .
CONCLUSION
Ce Master 5,70 m «colle» assez bien aux critères du pneu «idéal», assez grand pour rester sûr par mer formée, capable d’embarquer toute la famille, facile à mettre sur remorque et à tracter sur route avec une voiture «ordinaire». Performant, marin et facile à prendre en main, il a de quoi répondre aux attentes des néophytes comme à celles des baroudeurs chevronnés. La motorisation 115 ch de l’essai paraît idéale, mais un 90 ch suffira amplement pour un programme de balade familiale. En revanche, une motorisation supérieure ne se justifie que si l’on recherche un engin très sportif, dont seuls des pilotes expérimentés tireront la quintessence.