Que ce soit pour embarquer la famille en balade ou pour rejoindre rapidement des spots de pêche ou de plongée, le Master 520 se met au service de chaque programme sans faire de manières. Son cockpit spacieux perpétue l'esprit des «vrais» semi-rigides, son tempérament marin et sa construction sérieuse font le reste.
Texte et photos Jacques Anglès
Après une période d'absence dans l'Hexagone, le constructeur sicilien Master y revient sous la houlette de l'importateur BI Marine, associé à un réseau de distributeurs. On ne se plaindra pas du retour de cette marque de bonne réputation, qui s'est notamment illustrée chez nous par quelques podiums sur le championnat de France Offshore. Rappelons que Master offre une gamme de semi-rigides de 4,40 m à 10 m, dont les plus grands (à partir de 6,60 m) sont proposés en motorisation hors-bord ou in-board. Valeur sûre de ce catalogue, le 520 Open est un modèle familial dont le succès ne se dément pas au fil des ans. Avec son flotteur jaune d'or que souligne un liston gris clair et de nombreuses poignées de même couleur, il ne passe pas inaperçu malgré sa longueur relativement modeste. On notera au passage que le flotteur est également disponible en blanc ou en gris pâle, sans supplément. Heureusement, le 520 ne se contente pas de ce plumage flatteur pour éblouir les badauds ou séduire un éventuel acheteur. En y regardant de près, on n'est pas déçu. Commençons par le flotteur ; «l'âme du pneu» : c'est du solide, réalisé en CR/CSM label Orca 1670 décitex, le top de la gamme Pennel & Flipo (en général utilisé pour des bateaux plus grands), avec une coupe en long «à l'italienne», ce qui limite les longueurs de collage tout en assurant une ligne plus élégante que les coupes traditionnelles chères aux marques françaises. Les collages sont nets, le liston de protection englobe les extrémités arrière du boudin, et l’on dénombre neuf grosses poignées en caoutchouc, complétées par douze poignées de maintien en sangle rigide. Cet équipement est enrichi par deux larges plats-bords en polyester sur l’arrière des flotteurs, pratiques pour accéder à l’échelle de bain (optionnelle). On regrette juste l’absence de renforts «plongeurs», ce modèle étant aussi compatible avec un tel programme. Le polyester est lui aussi de bonne facture, avec un gel-coat sans défauts de surface et un antidérapant efficace, type «pointe de diamant», moulé dans la masse.
La conception du cockpit, limpide et fonctionnelle, présente un bon équilibre entre les fonctions «farniente» et un espace au sol généreux qu’apprécieront les pêcheurs et les plongeurs, avec console décalée ménageant un passage extra-large entre l’avant et l’arrière.
On dispose également de beaucoup de place à l’avant, du moins tant que l’on n’installe pas l’allonge de bain de soleil. Facile à mettre en place, cette dernière permet de profiter d’une belle surface de détente lors des séjours au mouillage. Ce cockpit dégagé n’empêche cependant pas le Master de disposer de rangements volumineux. On appréciera ainsi les grands coffres avant, dotés de larges ouvertures, et l’astucieuse soute sous le plancher, pratique pour ranger, par exemple, des bouteilles de plongée. Avec un autre coffre sous la console et une cale arrière elle aussi très vaste, on ne manque pas de place.
L’examen des fonds, renforcés par de gros longerons et des cloisons stratifiées, inspire lui aussi confiance quant à la solidité de l’engin, qui peut supporter jusqu’à 125 chevaux au tableau arrière.
Le seul bémol de cet examen concerne le nombre de vraies places assises (dans le sens de la marche), limité à trois sur la banquette arrière, et en se serrant. La plate-forme avant n'étant jamais très agréable en navigation, on prendra plutôt place sur les flotteurs, en se tenant aux poignées prévues à cet effet. On apprécierait en outre que le constructeur propose, ne serait-ce qu'en option, une table de pique-nique (par exemple en adaptant l'allonge du bain de soleil). à part ces quelques remarques, l'impression d'ensemble est largement positive, et se confirmera lors de nos essais en mer. Pour l'occasion, notre Master 520 Open est équipé d'un 80 chevaux Mercury 4-temps de dernière génération, une puissance somme toute assez sage au regard de la puissance maximale autorisée (126 ch). Nous allons pourtant constater qu'il ne manque pas de caractère avec cette motorisation. Contact ! Première constatation positive, ce quatre-temps est d'une discrétion absolue au ralenti, surtout quand on se réfère au bruit métallique des anciens 2-temps de la marque. Cette discrétion, bien agréable en usage familial, se confirmera d'ailleurs à tous les régimes. Malgré la puissance modérée, le déjaugeage est assez rapide, le 520 Open levant un peu le nez avant de reprendre une assiette de croisière légèrement positive, avec l'étrave dégagée presque jusqu'à mi-longueur. Doté d'une carène en V profond, il révèle de bonnes qualités dynamiques, délivrant un pilotage ludique et sûr, tant en virages qu'en ligne droite. à 4 500 tr/mn et 27 nœuds, à peine trimé, le Master montre une stabilité parfaite. Il faut toutefois manier le trim avec doigté à haute vitesse, car cette carène en est gourmande, au point de parvenir à la limite de stabilité latérale avant que l'hélice ne décroche, ce qui ne devrait plus se produire avec un peu de charge à l'avant. En revanche, cette réactivité autorise un pilotage fin en recherche de performance, avec au GPS une vitesse de pointe élogieuse pour un 80 ch. En bref, si cette puissance convient très bien pour la balade familiale, les pilotes avertis préféreront la version 100 ch du même moteur, qui devrait délivrer des sensations sportives. .
CONCLUSION
Très vivant à piloter sans exiger trop de chevaux au tableau arrière, ce modèle offre un cockpit accueillant et spacieux, auquel il ne manque qu’une table pour les pique-niques dans les criques. Soigneusement construit, il ouvre les portes du large pour un budget raisonnable, avec un gabarit facile à hisser sur remorque et à tracter avec un véhicule de milieu de gamme. Et ses nombreux rangements permettent de mettre sous clé tous les équipements de pont une fois au port.