Avec ses deux bains de soleil et sa table de pique-nique, le Master 620 affiche le programme : balades en famille, farniente dans les criques et ski nautique. De sucroît, il est facile à prendre en main et délivre un pilotage vif, couronné de belles performances.
Texte et photos Jacques Anglès
En le découvrant à quai, avec son immense solarium avant installé, on peut dire que le Master 620 ne masque pas sa prédilection pour le farniente, de préférence au soleil de Méditerranée. Et ceci d'autant plus que la grande banquette arrière est à l'évidence destinée à se convertir en un second bain de soleil ! Notons que le premier est inclus dans l'équipement de série, tandis que les coussins servant à agrandir le second sont en option.
Voyons tout de même de plus près comment s'organise la vie à bord : solarium et grands coffres à l'avant, poste de pilotage au centre, et banquette pour passagers à l'arrière. La console centrale est relativement étroite, ménageant ainsi deux passavants extra-larges (45 cm !). Cela joue en faveur de la commodité de circulation entre l'avant et l'arrière, mais en contrepartie, le poste de pilotage s'avère strictement monoplace. En ajoutant les trois places de la banquette arrière (quatre en se serrant, à condition d'être svelte) on dispose seulement de quatre places dans le sens de la marche, ce qui fait regretter l'absence du siège habituellement placé devant la console.
En revanche, on ne peut que se satisfaire des vastes coffres de rangement, disposés sous le pont avant, sous le leaning-post et à l'arrière. L'immense coffre avant, accessible par trois capots (un grand au centre et deux petits, sur les côtés), permet à lui seul de ranger pratiquement tout le matériel de bord, allonges de bain de soleil comprises. Et les capots latéraux permettent d'y faire entrer des objets encombrants tels que cannes à pêche ou skis. Notez aussi que l'élément amovible du bain de soleil, fourni en standard, fait office de table de pique-nique, de surface suffisante pour des apéros ou des repas à la bonne franquette. Mais comme déjà noté plus haut, on regrette l'absence d'un siège devant la console, qui profiterait à la convivialité de cet espace "restauration". Terminons par l'échelle de bain ; elle est fournie de série (c'est bien) mais la surface de la plate-forme est comptée un peu chichement. Pour résumer, ce cockpit offre un confort optimal avec un équipage de quatre à six personnes. On peut néanmoins envisager des trajets pas trop longs avec sept à huit passagers, mais on s'y sentira vite à l'étroit, et l'arrêt pique-nique sur une plage sera alors bienvenu. Quant à la capacité autorisée de 12 passagers, elle reste théorique (comme sur 95% des pneus), sinon pour de très courts passages dans un port ou une baie.
Côté fabrication et finition, le Master 620 fait valoir l'expérience d'une des plus anciennes marques italiennes de semi-rigides. La coque en polyester est rigidifiée intérieurement par des longerons en Omega et par une robuste carlingue en contre-plaqué intégralement stratifié, avec des renforts de proue et de poupe. Le pont et tous les capots de coffres sont réalisés en sandwich et la zone de la console est renforcée. Le résultat inspire confiance, avec une finition soignée, un accastillage solide et des selleries de bonne facture. Idem pour le flotteur, réalisé en CR/CSM gris perle et bien protégé par un double liston sur toute la périphérie, embouts de tubes compris.
À ce tableau globalement séduisant, le 620 Open ajoute d'incontestables qualités marines, bien que le T-top façon fishing, qui équipe notre modèle d'essai, nuise sensiblement aux performances (sans parler du poids dans les hauts, jamais à conseiller sur un bateau). Le moteur de 135 ch semble un bon choix, que viennent confirmer nos mesures dynamiques. Une poussée sur la manette de gaz et le Master 620 décolle vivement, tel un sportif bien entraîné, la vitesse de croisière étant vite atteinte. Le compromis idéal confort/vitesse/rendement se situe entre 19 et 22 nœuds pour 3 600-4 000 tr/min, bien que cette carène vive et franche ne demande qu'à accélérer si l'on veut se faire plaisir en pilotant. Ses bons points : la stabilité de route, le passage dans le clapot, l'absence de coups de raquette (les boudins étant bien dégagés de l'eau). Ajoutez un tempérament accrocheur en virages, larges ou serrés, ces derniers révélant une tendance à la ventilation quand on pousse la bête dans ses retranchements. En augmentant la vitesse, le Master 620 demande à être allégé au trim si l'on veut en tirer la quintessence. Un bon réglage permet de gagner plusieurs nœuds et quelques centaines de tours sans jouer sur la manette de gaz, mais attention toutefois à ne pas exagérer, au risque de mettre la carène en déséquilibre. Quelques brefs décollages sur des vagues de sillage croisées en tous sens viennent confirmer le caractère joueur de ce bateau. En bref, on prend du plaisir à le piloter en toutes circonstances, avec juste un bémol sur la position de pilotage, qui pâtit d'un volant et d'un leaning-post un peu bas (surtout pour de grands gabarits). On regrette aussi la présence du T-top installé sur notre exemplaire d'essai, puissant aéro-frein sans lequel ce bateau flirterait aisément avec les 40 nœuds, tout en consommant moins à tous les régimes. Pour combiner performances et cockpit ombragé au mouillage, préférez plutôt l'arceau optionnel avec bimini repliable.
CONCLUSION
Avec une carène sûre et très amusante à piloter, un cockpit principalement dédié aux bienfaits du soleil et une construction de qualité, le Master 620 donne envie de mettre le cap sur les criques transparentes et de s'adonner aux plaisirs du wake-board ou du ski nautique. Le 135 chevaux convient parfaitement à son programme "vacances", tout en délivrant d'excellentes sensations de pilotage. La puissance maximale autorisée en fera une bombe sportive, une option extrême qui peut séduire des pilotes chevronnés.